La présence et la gravité des troubles de santé mentale sont-elles liées à la nature de la crise, à la dangerosité et aux services de crise offerts ?
Annie Aimé Ph. D., Line LeBlanc Ph. D., Monique Séguin Ph. D., Alain Brunet Ph. D., Catherine Brisebois M.A. et Nathalie Girard
Santé mentale au Québec 382 (2013): 235–256
Au Québec, les centres de crise ont été développés dans le contexte de la désinstitutionnalisation, ce qui a mené à une offre de services devant répondre aux besoins d’une clientèle hétérogène. À ce jour, encore peu d’études ont décrit et comparé les profils cliniques des personnes qui effectuent une demande d’aide à un centre de crise en considérant la présence ou non d’un trouble de santé mentale et la nature de celui-ci. Les dossiers de 1170 nouveaux demandeurs de services au Centre d’aide 24/7 ont été examinés rétrospectivement. Parmi ces demandeurs, 48 % souffraient d’un trouble de santé mentale et, de ceux-ci, 9 % rapportaient un trouble mental grave, soit un
trouble psychotique ou bipolaire. Les résultats indiquent que le fait d’avoir un trouble de santé mentale est associé à une probabilité plus élevée de rapporter des événements stressants à caractère interpersonnel, une crise plus intense ainsi que des comportements auto-agressifs. Les personnes ayant un trouble psychotique ou bipolaire sont quant à elles plus fréquemment hébergées et plus susceptibles de recevoir des services intensifs et encadrants. Il semble donc que la présence et le type de troubles de santé mentale des demandeurs d’aide en centre de crise permettent non seulement de mieux anticiper la nature et l’intensité de la crise mais aussi le type de services requis.
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