lundi 22 mai 2017

PRESENTATION STRUCTURE RESSOURCE NIORT (79) centre d'accueil et de crise

Deux-Sèvres - Niort - L'hôpital, une vie dans la ville

Le centre d'accueil pour apaiser les crises

18/05/2017 www.lanouvellerepublique.fr*
Pour Patrice Talbot et le docteur Philippe Robert, l'écoute et la bienveillance sont des priorités. - Pour Patrice Talbot et le docteur Philippe Robert, l'écoute et la bienveillance sont des priorités.
Pour Patrice Talbot et le docteur Philippe Robert, l'écoute et la bienveillance sont des priorités.

Au CAC, infirmiers et psychiatres apportent écoute et bienveillance aux patients pour répondre aux situations de crise, souvent suicidaires.
 Au-dessus de la porte d'entrée, le nom du service s'inscrit comme un message, une incitation à entrer : centre d'accueil et de crise (CAC). Un premier élément de réponse au moment de franchir le seuil. Après la crise qui a conduit le patient jusqu'ici, c'est un lieu d'accueil qui s'ouvre. Pour un temps de pause, d'écoute. Un apaisement.
A l'étage du bâtiment de l'hôpital psychiatrique, le CAC est né en mai 2011 de la volonté des responsables de secteurs : « Les services de psy ne répondaient pas aux demandes des urgentistes, à la prise en charge des états de crise et de suicides. Les patients étaient rebutés par l'étiquette de la psychiatrie », indique le docteur Philippe Robert.
L'enjeu était double : permettre une hospitalisation rapide et spécialisée tout en évitant la confrontation avec des malades atteints de lourdes pathologies. Avec l'idée que les refus de prise en charge d'alors se transforment en acceptation.

Une relation de confiance avec le patient 
C'est au sein même du service des urgences qu'infirmiers et psychiatres du CAC interviennent sur demande du médecin. « Lors de l'entretien, l'équipe d'appui donne un avis spécialisé, établit surtout une relation de confiance avec le patient », précise Patrice Talbot le cadre de santé. Apaisé par la bienveillance proposée, le malade arrive à mieux verbaliser sa souffrance. Et ses interlocuteurs évaluent rapidement la pathologie, mesurent les risques suicidaires, identifient ou non la nécessité d'une hospitalisation. « Parfois, après une réponse négative, des patients redemandent à nous voir une semaine plus tard. »
Car il n'est pas simple d'accepter l'idée d'une hospitalisation en psychiatrie. Quelles que soient les sources de son mal être : « Nous distinguons les pathologies chroniques des événements de vie qui conduisent aux lourdes dépressions : les ruptures conjugales, les pertes d'emplois, le harcèlement et le burn out. A cela s'ajoute parfois la consommation d'alcool, l'addiction qui favorise le passage à l'acte suicidaire. Auquel cas, nous proposons une consultation auprès de l'équipe de liaison en addictologie et un suivi au Csapa (*).»

Tous milieux et tous âges
De tous milieux et de tous âges, des hommes et des femmes partagent la scène du CAC, quelques jours, une semaine. En service libre après le passage obligé aux urgences. Trois quarts d'entre eux ressortiront pour rejoindre leur domicile, le suivi étant assuré au centre médico-psychologique ou par un psychiatre privé. D'autres seront orientés vers un secteur hospitalier ou des cliniques spécialisées. Tous repartiront sans doute avec un regard différent, c'est le dessein de l'équipe du CAC : « Ici, grâce à l'écoute bienveillante, les patients peuvent s'exprimer librement, poser leur problème, être entendus, se sentir en confiance. Cette verbalisation peut leur permettre de porter un regard critique sur leur geste suicidaire, de chasser ces idées. De se projeter dans l'avenir. » De vivre.
nr.niort@nrco.fr
  (*) Centre de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie
en chiffres
515 patients en un an
> Au cours de l'année 2015, l'équipe du centre d'accueil de crise a réalisé 1.990 consultations.
> 582 entrées ont été dénombrées au sein du service, pour 515 patients, 67 ayant effectué un autre sejour au CAC.
> En 2015, 420 personnes sont passées dans les services d'urgence des Deux-Sèvres à la suite de tentatives de suicide.
> En 2014, la durée moyenne d'un séjour était de 5,19 jours et la moyenne d'âge de 44 ans et demi.
> Le service compte l'équivalent de 17,40 postes d'infirmiers, quatre médecins pour 2,5 temps pleins, un cadre de santé et s'appuie sur des mi-temps de secrétaire et d'assistante sociale.

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Jean-Michel Laurent