Exemple à Namur, avec l’Équipe mobile d’intervention en Santé mentale (EMISM)
source article : "À Namur, sept fois plus d’interventions qu’en 2011" samedi 14 mars 2015 A.L.G. - http://www.lavenir.net/cnt/DMF20150313_00616332
En Belgique aussi, la santé mentale trinque. Exemple à Namur, où une équipe de psychologie mobile a vu son nombre d’interventions exploser.
Cacher ses failles pour sauver les apparences,
avec le risque de développer certaines pathologies mentales… C’est le
constat de Saverio Tomasella, psychanalyste français, qui observe de
plus en plus de dérapages comportementaux (lire).
Peut-on faire le même rapprochement en Belgique? Une chose de sûre:
les problèmes de santé mentale sont en hausse. Exemple à Namur, avec
l’Équipe mobile d’intervention en Santé mentale (EMISM). Depuis sa mise
en place, l’équipe a vu son nombre de déplacements grimper, passant de
242 interventions en 2011 à 1 786 en 2014.
Reste, selon Stéphane Tonneau, un des psychothérapeutes de l’EMISM, que «les raisons de la souffrance des patients sont difficiles à répertorier ».
Concernant les problématiques principales, l’équipe mobile doit
généralement faire face à 24% de tentatives de suicide, à 14% d’états
dépressifs et à 9% d’assuétude, de dépendance.
Parfois, la difficulté réside aussi dans le fait que les personnes
pensent ne pas avoir besoin de consulter, alors qu’elles viennent de
commettre une tentative de suicide par exemple.
Sept intervenantsà temps plein
Constituée de sept intervenants à temps plein, principalement des
psychologues et des assistants sociaux, l’équipe d’intervention
ambulatoire se déplace dans la province de Namur. Un projet né à la
suite de deux réflexions. D’une part, le constat d’un nombre insuffisant
de médecins généralistes pour répondre à toutes les demandes
d’intervention. D’autre part, l’idée est le fruit d’une plateforme de
concertation sur la santé mentale. Objectif principal du concept:
intervenir sur les lieux de crise, à court et à moyen terme.
«Nous sommes joignables 24h/24, tous les jours de la semaine.
Seuls les professionnels de la santé peuvent nous appeler pour nous
demander d’intervenir, explique le thérapeute. N’importe quel
service de soin peut faire appel à nous: éducateurs de rue, médecins
généralistes, institutions médicales, infirmiers etc.»
À domicile, dans les écoles ou sur le lieu de travail, le personnel
de l’EMISM se rend partout où une «situation de crise» a eu lieu.
D’abord dans l’idée de soutenir les professionnels de soin, l’EMISM est
aussi là pour éviter une hospitalisation précipitée et pour amorcer un
échange, un début de suivi thérapeutique.
« Nous jouons un rôle de transfert du lien thérapeutique, en
agissant en tampon. On commence par dialoguer avec les personnes en
détresse. Notre méthode est vraiment basée sur la discussion, souligne Dr Tonneau.
Dans tous les cas, nous essayons vraiment d’entrer dans l’univers de la
personne en souffrance, dans sa subjectivité, au lieu de la
diagnostiquer et de la stigmatiser ».