jeudi 25 septembre 2014

RECHERCHE FRANCE Crise suicidaire et maladie d’Alzheimer débutante

Mémoire : Crise suicidaire et maladie d’Alzheimer débutante : intérêt d’une analyse neuropsychologique détaillée
Suicidal crisis and Alzheimer's disease: Neuropsychological issues
Stéphane Richard-Devantoya, b, richarddevantoy@orange.fr, , Zied Kefia, Thierry Gallardac, Dominique Brossarda, d, Didier Le Galla, d, e
a Laboratoire de psychologie des Pays-de-la-Loire EA 4638, université de Nantes et Angers, maison des sciences humaines, 5 bis, boulevard Lavoisier, 49045 Angers cedex 1, France
b McGill University, Department of Psychiatry, Douglas Mental Health University Institute, McGill Group for Suicide Studies Montréal (Québec), Douglas Institute, FBC building, 3rd floor, 6875, boulevard Lassalle, Montréal, Québec, H3W 2N1, Canada
c Service hospitalo-universitaire, centre d’évaluation des troubles psychiques et du vieillissement, CHS Sainte-Anne, 7, rue Cabanis, 75014 Paris, France
d University Memory Center, Angers University Hospital, 4, rue Larrey, 49000 Angers, France
e Department of Neurology, Angers University Hospital, 4, rue Larrey, 49000 Angers, France

Résumé
Introduction
Le risque de développer une maladie d’Alzheimer augmente avec l’âge. Le rôle de celle-ci comme un facteur de risque indépendant de suicide n’est pas bien compris et demeure complexe et mal élucidé. L’objectif de cet article est d’envisager une compréhension neuropsychologique de la crise suicidaire dans le cas d’une maladie d’Alzheimer débutante.
Méthode
Une évaluation cognitive globale (Mini-Mental State Examination, Batterie Rapide d’Évaluation Frontale) complétée de l’exploration de l’inhibition cognitive selon ses fonctions d’accès (tâche de lecture en présence de distracteurs), de suppression (Trail Making Test), et de freinage (Stroop, Hayling, Go/No-Go) a été réalisée chez une femme souffrant d’une maladie d’Alzheimer (MMSE à 21/30) avant et après réalisation d’une tentative de suicide dans un contexte de dépression.
Résultats
L’échelle d’Hamilton était cotée à 24/52, l’échelle de dépression de Cornell à 21/38. L’intentionnalité suicidaire était modérée avec un score à 15/25 à l’échelle d’intentionnalité suicidaire de Beck. Initialement préservées, le déclin des fonctions exécutives a coïncidé avec l’émergence d’une crise suicidaire dans un contexte de dépression chez une patiente souffrant de maladie d’Alzheimer. Les fonctions de l’inhibition cognitive étaient altérées dans ses trois composantes, après ajustement des facteurs de confusion.
Conclusion
Une évaluation détaillée des fonctions exécutives et singulièrement de l’inhibition cognitive dans la population des patients atteints d’une maladie d’Alzheimer permettrait de détecter les personnes les plus à risque de passage à l’acte et de proposer une surveillance plus étroite dans le cadre des soins généraux de leur maladie.


Mots clés