(FIFA.com) Vendredi 29 août 2014 sur http://fr.fifa.com/aboutfifa/footballdevelopment/medical/news/newsid=2428768/
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La
FIFA a mis en place un nouveau projet de recherche intitulé "Santé
mentale et Sport" afin de contribuer à lever le tabou sur les problèmes
de santé mentale touchant certains athlètes de haut niveau et
de créer une fondation permettant de développer des traitements et de la
documentation à l'intention des staffs médicaux, des entraîneurs et des
joueurs.
Malgré quelques cas bien connus,
les problèmes de santé mentale sont rarement abordés, que ce soit dans
le monde du football ou dans les autres disciplines sportives. Les
données scientifiques sur la santé mentale des athlètes sont rares et
très peu d'études se sont penchées sur le cas de la santé mentale des
footballeurs. La FIFA a donc décidé de lancer un nouveau programme de
recherche afin que les joueurs soient plus enclins à aborder ce sujet et
à commencer un traitement.
Désignée
Joueuse mondiale de la FIFA à trois reprises et diplômée de
psychologie, Birgit Prinz officie désormais en tant que psychologue
sportif pour une équipe de Bundesliga. Chercheuse principale du projet
mis en place par la FIFA, elle travaille en collaboration avec Edgar
Schmitt, ancien attaquant de Karlsruhe et de l'Eintracht Francfort et
ambassadeur du projet.
"La santé mentale
joue un rôle aussi important que la santé physique et les qualités
techniques dans le bien-être et les performances d'un joueur de
football, que ce soit sur le terrain ou en dehors", affirme Birgit
Prinz. "Pourtant, l'accent est rarement mis sur la santé mentale et on
part souvent du principe que les joueurs sont mentalement équilibrés. Je
pense, et mon expérience le confirme, qu'il est important de voir et
de montrer ouvertement qu'il est 'normal' qu'un footballeur
professionnel soit soumis au stress, ce qui ne veut pas dire pour autant
qu'il va rater sa carrière. En revanche, ça peut être évité, traité et
soigné. Il faut briser le mythe selon lequel les joueurs pros sont
invulnérables."
450 millions de personnes concernées
Les troubles mentaux et comportementaux ne sont spécifiques à aucun groupe : on les détecte dans n'importe quels régions, pays ou sociétés.
Les troubles mentaux et comportementaux ne sont spécifiques à aucun groupe : on les détecte dans n'importe quels régions, pays ou sociétés.
"Environ
450 millions de personnes souffrent de troubles mentaux selon
les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS 2010). Une
personne sur quatre développera un ou plusieurs troubles mentaux ou
comportementaux au cours de son existence", précise la
professeure Astrid Junge, directrice de recherche du F-MARC (Centre
d'Évaluation et de Recherche Médicale de la FIFA). "Rien ne prouve que
les footballeurs sont épargnés, bien au contraire. Les joueurs de
football, notamment ceux qui évoluent à très haut niveau, sont soumis à
une forte dose de stress. Pas uniquement en raison des contraintes
physiques liées aux matches et aux entraînements, mais également en
raison des attentes élevées quant à leurs performances et aux possibles
problèmes de concurrence et de mésentente au sein de l'équipe. Le stress
est l'un des principaux facteurs de déclenchement des troubles mentaux
et comportementaux. Il a été démontré que les facteurs
psychologiques augmentent les risques de blessure et les délais de
récupération."
Environ 25 % des 180
footballeurs en activité ayant répondu à un récent sondage mis en
place par la FIFPro ont indiqué des signes de dépression et/ou
d'anxiété. Ce pourcentage est encore plus élevé chez les anciens
joueurs. Ces dernières années, le football allemand a vécu une double
tragédie avec les suicides successifs de Robert Enke et Andreas
Biermann, qui ont mis fin à leurs jours suite à des problèmes de
dépression.
Le premier projet de recherche
évaluera les "Hauts et les bas pendant et après une carrière de
footballeur professionnel", tandis que le deuxième se concentrera sur
les "Facteurs de risque et prévention des problèmes de santé mentale".
Enfin, un troisième projet analysera les "Effets du sport sur la santé
mentale des sportifs amateurs". Le projet sera mené par l'École médicale
d'Hambourg, en Allemagne.
Un questionnaire en ligne sera envoyé à d'anciens joueurs et joueuses
de Bundesliga, le but étant dans un deuxième temps d'étendre les
recherches auprès des joueurs de très haut niveau d'autres pays. La
confidentialité de l'ensemble des données sera garantie. Les premiers
résultats devraient être connus mi-2015.