vendredi 26 avril 2013

ARTICLE : Se délivrer soi-même de la vie Confession d’un suicidé marseillais au siècle des Lumières

PUBLICATION : Se délivrer soi-même de la vie Confession d’un suicidé marseillais au siècle des Lumières

Christophe Regina
Histoire moderne UMR TELEMME

p. 107-123 dans Rives méditerranéennes n° 44-2013 - Expériences du corps, récits de soi, constructions du savoir


l'auteur : Christophe Regina Histoire moderne UMR TELEMME



Résumés


Tout un chacun est un jour conduit à faire l’expérience d’une souffrance ou de la douleur. Les façons d’y faire face peuvent emprunter différentes manières, de la plus simple à la plus radicale. Le suicide peut-être à ce titre perçu comme l’expression paroxystique d’une souffrance inexpiable qui ne trouve de fin que dans la mort salvatrice. Cette expérience de l’extrême peut parfois être partagée avec ceux et celles qui restent par le biais d’une ultime lettre laissée pour s’excuser ou pour expliquer le choix de la mort et du silence plutôt que celui de la vie. L’article propose d’étudier la pratique du suicide à Marseille au XVIIIe siècle en focalisant son attention sur la lettre laissée par Simon Gasc à ses proches pour tenter de donner du sens à son geste, ultime récit du soi souffrant. Cette lettre est éclairée et contextualisée à la lumière d’autres affaires de suicides, permettant de saisir les enjeux d’une pratique officiellement frappée par la plus grande sévérité judiciaire mais, officieusement, objet de compréhension voire d’indifférence, laissant le masque de la folie parer le visage du suicide.



Plan

La souffrance comme itinéraire vers la fin de soi

La souffrance verbalisée par l’écriture : étude de la lettre d’un suicidé

Simon Gasque et les autres suicidés, profils de la souffrance

Les causes de la souffrance livrées confiées à la plume (mélancolie, folie, pression sociale)

Les façons d’abréger ses jours

Partager le récit des souffrances de soi

http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RIVES_044_0107