Source et liens www.sfsp.fr/
Le congrès "les expertises en santé publique"
Zoom sur 3 communications :
"Design du projet européen SEYLE (Saving and Empowering Young Lives in Europe): promotion de la santé mentale et prévention du suicide chez les adolescents " (Session S22 - Santé mentale : diversité des approches internationales )
Auteurs : LEGRAND KARINE - TUBIANA ALEXANDRA -LIGIER FABIENNE - BEDES STEPHANIE - KABUTH BERNARD - GUILLEMIN FRANCIS - KAHN JEAN PIERRE
Introduction : Chaque année, en Europe, 13 500 jeunes (15-24 ans) meurent par suicide, dont 600 adolescents en France.
Objectifs : Comparer les effets de quatre interventions visant à réduire les comportements à risque et le suicide des adolescents dans 11 pays européens et collecter des informations sur leur santé mentale et leur bien-être
Méthode : SEYLE est un essai d’intervention visant un échantillon de 11 000 adolescents suivis pendant un an, provenant des écoles de 11 pays soit 1000 élèves dans chaque pays (250 par intervention). Des référentiels communs ont été établis pour réaliser ces 4 interventions :
- QPR (Questionner, Persuader et Référer) : formation du personnel scolaire
- Awareness : autopromotion de la santé chez les lycéens
- Profscreen : dépistage des élèves par des professionnels de santé
- Information: affichage de posters sur la santé mentale
Les données socio-démographiques, cliniques, comportementales et psychologiques sont recueillies par questionnaires à l’inclusion, 3 mois et 1 an après l’intervention. Elles permettent notamment d’identifier les adolescents en souffrance psychique.
Résultats : Au total, 12017 adolescents participent à l’étude. En France : parmi 8713 lycéens sollicités en septembre 2010, 1101 et leurs parents ont donné leurs consentements et 1007 ont complété le questionnaire initial. 79 ont déjà été repérés en souffrance psychique et orientés vers les structures de soin adaptées. Les élèves et/ou leurs parents qui n’ont pas souhaité participer, ne se sentaient pas concernés ou ont eu peur d’éventuelles idées suicidaires émergentes. En revanche des parents d’enfants participants ont souligné l’apport du questionnaire, favorisant le dialogue avec leur enfant.
Discussion : Les thématiques de la santé mentale et du suicide restent encore taboues. La finalité de SEYLE est d’encourager les adolescents à adopter des comportements plus sains grâce à une diminution des conduites à risque et des comportements suicidaires.
[info +++ d'infosuicide.org rappel : 10 septembre 2010 : Lancement du Projet SEYLE.
Le projet SEYLE, « Saving and Empowering Young Lives in Europe : Sauver et Renforcer de façon efficace la vie des jeunes en Europe », est un programme européen de recherche sur la prévention du suicide et des conduites à risque chez les adolescents. Il est réalisé simultanément dans 11 pays. Il a pour objectif d’évaluer différentes méthodes de prévention du suicide chez les adolescents en Europe.
Pour la France, le projet SEYLE se déroulera dans des lycées publics d’enseignement général de Lorraine. Cette étude débute en septembre 2010 auprès des élèves de seconde. Sa durée totale est de un an. La phase active dans les lycées prendra quatre semaines.
A lire sur le sujet :
Saving and Empowering Young Lives in Europe (SEYLE): a randomized controlled trial, Danuta Wasserman, Vladimir Carli1, Camilla Wasserman (et al.), BMC Public Health 2010, 10:192
Site : http://www.seyle.org/
article lié : http://www.biomedcentral.com/1471-2458/10/192 ] en anglais]
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"Analyse d'une expérimentation de formation pluridisciplinaire sur le dépistage et la prise en charge de la dépression de la personne âgée" (Session S27 - Professionnels de première ligne : organisation, pratiques et formation)
Auteurs : VERROUL SABINE
Introduction : Du fait de la difficulté d’identifier des symptômes spécifiques de la personne âgée, souvent confondus avec des manifestations d’autres pathologies, la dépression de la personne âgée est difficile à diagnostiquer.
Face à ce constat, l’Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libéraux (URPS ML) du Nord-Pas-de-Calais a souhaité construire et mettre en place un module de formation pluridisciplinaire à destination des médecins généralistes, gériatres, psychiatres, psychologues et infirmiers libéraux.
Méthode Un groupe de travail composé de représentants de chacune des professions précitées a créé un module de formation alternant parties théoriques et ateliers pratiques autour d’un cas clinique.
Ce module de formation est ensuite proposé de manière territorialisée afin de former des professionnels de santé travaillant à proximité en prenant appui sur les associations de Formation Médicale Continue.
Résultats :Quatre formations ont été mises en place, soit 90 personnes formées (40 généralistes, 6 psychiatres, 7 psychologues, 25 infirmiers et 12 autres professionnels de santé).
A l’issue de la formation, les professionnels sont satisfaits de la formation que ce soit en terme de contenu, de pédagogie ou de bénéfices obtenus suite à la formation.
Une évaluation à distance (6 mois) afin de mesurer l’impact de la formation sur les pratiques professionnelles a montré que :
- les professionnels se souviennent de la formation et ont vivement apprécié le côté pluridisciplinaire du module ;
- ce module a permis une modification de leur pratique relative à la prise en compte des troubles somatiques associés, troubles du caractère, risque suicidaire ; une modification de comportement vis-à-vis de leur patient (écoute active, vigilance) ; au travail en pluridisciplinarité.
Discussion : Cette action montre qu’il est possible de modifier les pratiques en réalisant des formations pluridisciplinaires de proximité. Notre action repose sur la formation des professionnels de première ligne et la communication entre les différents acteurs du monde médical afin que les compétences de chacun se complètent et que les ressources disponibles soient mieux connues et mieux utilisées.
Les professionnels sont par ailleurs demandeurs d’un module sur la thématique « crise suicidaire chez l’adolescent ou le jeune adulte ».
"BESP : à propos d’une enquête épidémiologique systématique de la santé psychique et du bien-être des étudiants lillois" (session S5 - Recherche en santé publique : entre épidémiologie et sociologie)
Auteurs DANEL SOPHIE - DUCROCQ FRANCOIS - NANDRINO JEAN-LOUIS - PLANCKE LAURENT - VAILLANT ALEXANDRA - BOURGOIS DANIEL - VAIVA GUILLAUME
Introduction L’état de santé des étudiants représente une préoccupation de santé publique d’autant plus légitime qu’elle concerne une tranche d’âge qui n’a pas l’accès le plus facile, le plus spontané et le plus systématique à la médecine de prévention malgré les efforts considérables réalisés ces dernières années par les différents centres de santé de l’étudiant. Sur la plan psychique, il est en outre maintenant communément admis que la population étudiante présente des incidences et des prévalences de troubles psychiques plus important qu’en population générale ou que dans d’autres tranches d’âge (Schwenk, Jama 2010), dans des registres aussi variés que les troubles de l’humeur, les troubles anxieux, les troubles de l’adaptation, les addictions, les troubles psychotiques et les comportements suicidaires.
Méthode Pour explorer la santé psychique de ces étudiants, nous avons initialement souhaité exploiter des indicateurs existants, ces étudiants bénéficiant dans chacun des trois centres de santé Lille I, II et III de la passation d’un questionnaire de santé globale nommé LIPAC comprenant plusieurs items dits psychosociaux. Nous avons ensuite bâti un outil plus spécifique basé sur des échelles validées : le questionnaire bien-être et santé psychique (BESP), pour affiner le dépistage, la reproductibilité et la valeur prédictive de cette passation tout en rendant possible son exploitation à des fins de recherche. Il s’agit d’un autoquestionnaire de 54 items décomposé en 7 sous-échelles explorant la qualité de vie, la santé psychique globale, les relations sociales, la détresse psychologique, le risque suicidaire et les consommations de substances psycho-actives. Dans les mois qui ont suivi la rentrée universitaire 2010-2011, 900 questionnaires BESP et 900 LIPAC ont été recueillis auprès des étudiants lillois de L1 et L2.
Résultats et discussion :Nous discuterons la comparaison des deux outils, débattrons de l’intérêt de son adjonction ou du remplacement de l’outil existant et donnerons un premier volant de résultats permettant un dimensionnement épidémiologique de la santé psychique de la population étudiée.
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