vendredi 27 février 2015

RECHERCHE FRANCE : Le suicide sous l'influence de l'alcool est-il un syndrome délibéré d'Auto-mutilation ? Une étude d'autopsie de la létalité

Titre original
Preliminary communication
Is suicide under the influence of alcohol a Deliberate Self-Harm Syndrome? An autopsy study of lethality, Lucie Pennela, b, c, Jean-Louis Quesadad, Laurent Beguee, Maurice Dematteisa, c, f, ,
a Université Grenoble Alpes, Faculty of Medicine, Grenoble, F-38042, France
b INSERM U836, team 10, Grenoble F-38042, France
c University Hospital, Department of Addiction Medicine, Grenoble F-38043, France
d University Hospital, Clinical Research and Innovation Direction, Grenoble F-38043, France
e Inter-university Laboratory of Psychology, EA4145, University of Grenoble 2, France
f INSERM U1042, Grenoble F-38042, France
Dans Journal of Affective Disorders Available online 19 February 2015
In Press, Accepted Manuscript


SOURCE INFO : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0165032715000828


L'alcool est un facteur de risque de suicide et est souvent lié à des actions violentes.
L'objectif de l'étude était d'évaluer l'implication de l'alcool dans les suicides et sa relation avec la létalité des méthodes de suicide.

Dans une étude rétrospective sur des rapports d'autopsie, nous avons comparé les suicides et les victimes de non-suicide, les suicides avec la concentration positive et négative en alcool dans le sang (BAC), et étudié la létalité des méthodes de suicide en utilisant une analyse multivariée.
Résultats

Les victimes de suicide (n = 88) n'étaient pas différents des non-suicide (n = 270) pour la BAC positif et les stupéfiants, mais étaient plus souvent positifs pour les médicaments d'ordonnance (59,1 vs 35,6%, p = 0,003) et de médicaments dans le sang (72.7 vs. 54.8%, p=0.004). Considérant que les victimes non-suicidaires sont mortes principalement de traumatismes (60%, p <0,001), deux populations de suicides ont émergé en ce qui concerne la BAC, l'auto-empoisonnement prédominant avec BAC positif (38,9%, p = 0,039) et asphyxie avec BAC négative (41,4 %, p = 0,025). BAC Positive est apparu comme le facteur prédictif indépendant unique et forte, augmentant le risque de suicide par auto-empoisonnement de 4,36 [1,29 à 14,76], et en diminuant le risque d'asphyxie suicidaire de 84% (OR = 0,16 [de 0,03 à 0,83]). Les Stupéfiant positifs dans le sang ont tendu à se comporter de manière semblable à l'alcool.
Limites

biais de recrutement (des victimes déclarées par les autorités judiciaires) et les rapports d'autopsie incomplets sont les deux principales limites.
Conclusions
Les caractéristiques des victimes de suicide avec une BAC positive sont suggestives d'un syndrome d'automutilation (méthodes de létalité basse, abus de substance). Celles-ci sont à haut risque de tentatives de suicide répétées, des auto-mutilation précédente impliquant l'alcool peuvent représenter un signe d'avertissement et l'accès au médicament devrait être limité pour empêcher la récidivité.