jeudi 5 février 2015

Homophobie: contre le suicide des homosexuels, bi et trans, la campagne de l'Inter-LGBT



Homophobie: contre le suicide des homosexuels, bi et trans, la campagne choc de l'Inter-LGBT
Le HuffPost  |  Par Marine Le Breton 
Publication: 05/02/2015
LGBT - "Pour se jeter du 6ème étage il ne faut vraiment pas être un PD. En fait si." Voici ce que l'on peut lire sur l'une des deux affiches de la campagne choc de l'Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) et de TBWA\Paris lancée ce jeudi 5 février sur les réseaux sociaux à l'occasion de la Journée nationale pour la prévention du suicide.
"Les personnes lesbiennes, gaies, bi et trans se suicident en moyenne 4 fois plus que le reste de la population", rappelle l'Inter-LGBT. Contacté par Le HuffPost, Nicolas Rividi, porte-parole de la fédération, nous explique que "le taux de prévalence de risque suicidaire est de 3-4% dans la population globale, alors qu'il est de 12-13% chez les personnes LGBT". La cause? Les insultes, les violences, les discriminations. Un alarmant constat fait par plusieurs études, notamment par l'enquête réalisée par l'INPES en 2014, "Les minorités sexuelles face au risque suicidaire".

Insultes, agressions, discriminations
"Alors que depuis plusieurs années, les causes de la surexposition au risque suicidaire des personnes LGBT sont connues, aucune action concrète n’a été mise en œuvre pour prévenir ce risque", rappelle l'Inter-LGBT. C'est la raison pour laquelle l'association "choisit de frapper les esprits avec une campagne mettant en scène, sans équivoque, les conséquences des violences subies quotidiennement par les lesbiennes, les gays, les bi et les trans".
En septembre dernier, à l'occasion de la journée mondiale de prévention du suicide, l'Inter-LGBT alertait déjà sur cette "sursuicidalité est directement liée aux insultes, agressions et discriminations subies quotidiennement par les personnes LGBT", à travers un spot sonore diffusé sur Fun Radio.
Dans un rapport intitulé "Prévention du suicide, l’état d’urgence mondial" publié en septembre 2014, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) citait clairement en exemple de lien entre les discriminations et le suicide "les personnes qui se déclarent lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées".
Explosion des actes et paroles homophobes
Le problème, c'est que les discriminations envers les personnes LGBT sont loin de s'atténuer, bien au contraire. En 2013, les témoignages reçus faisant état d’actes ou paroles homophobe avaient fortement augmenté, comme le constatait le rapport 2014 de SOS Homophobie. Les membres de l'association avaient alors reçu plus de 3500 récits ou signalements à caractère homophobe. C'était 78% de plus qu'en 2012. Sur Internet, avec des hashtags comme #LesGaysDoiventDisparaitreCar, #UnGayMort ou #IlFautTuerLesHomo-sexuels, ces insultes avaient triplé en un an.

Le taux de tentative de suicide fait un bond lorsqu'il s'agit des personnes encore plus précarisées, notamment les trans'. Selon un récent rapport de l'association Homosexualité et socialisme, 67% des trans' de 16 à 26 ans ont "déjà pensé au suicide". 34% des personnes interrogées avaient, elles, déjà fait "une ou des tentatives". Au Royaume-Uni, un jeune trans' sur deux serait passé à l'acte.