Ecrire son mal-être pour sortir de sa bulle
Coucher sa détresse sur le papier puis lire son texte à voix haute, en groupe, peut aider les adolescent·e·s aux idées suicidaires à contrer leur sentiment de solitude. Deux participantes à l’atelier d’écriture de MALATAVIE se livrent.
Par Natasha Gautier, psychologue [1], Anne Edan, psychiatre et Ludovic Bornand psychologue-psychothérapeute FSP, Hôpitaux universitaires de Genève
Quelle est la particularité d’un atelier d’écriture pour adolescent·e·s en crise suicidaire ? Qu’est-ce que la rédaction en groupe va apporter à celles et ceux pour qui la vie semble avoir perdu son sens ? Et que reste-t-il après ? L’atelier d’écriture de MALATAVIE accueille de manière hebdomadaire un collectif d’un maximum de cinq à six jeunes. Ils et elles s’engagent à se joindre à un cycle de cinq séances, renouvelable, qui se termine par un entretien individuel avec les responsables. Le groupe est semi-ouvert car les séquences des participant·e·s peuvent se trouver décalées, ce qui en change la composition au fil des semaines.
Anne Edan, psychiatre responsable de MALATAVIE et Ludovic Bornand, psychologue responsable du pôle prévention de l’unité, co-animent cet espace. Chaque séance débute par l’explication du cadre de la structure aux nouveaux et nouvelles venues. Les thérapeutes rappellent aussi l’importance de la confidentialité, ainsi que de la bienveillance dans les commentaires émis sur les textes des autres. A l’issue de ces explications, les protagonistes se présentent à tour de rôle.