Simon Critchley Lettres de suicide collection Voix libres Éditeur : Max Milo
(02/02/2017)
Le suicide a été vanté dans l’Antiquité gréco-latine comme un geste d’honneur (mieux vaut une mort digne qu’une vie infâme) avant d’être condamné par les religions ou d’être vu comme une pathologie par la psychiatrie. Simon Critchley parcourt sans jugement les histoires de suicides, de Sénèque à Kurt Cobain, et démonte les arguments moraux et théologiques selon lesquels un individu n’a pas le droit de disposer de sa vie. Mais inversement il critique l’individualisme qui prétend que chacun est l’exclusif propriétaire de soi-même.
Simon Critchley bâtit sa réflexion sur les lettres laissées par les disparus, et qui font du suicide une adresse aux autres et obligent à interroger le sens de toute vie.
Simon Critchley est un philosophe anglais contemporain, auteur d’une vingtaine d’essais dont plusieurs, traduits en français, ont connu un grand succès : De l’humour (2004), Une exigence infinie (2013), Le Jour et l’heure (2015), Les Philosophes meurent aussi (2010), Bowie, philosophie intime (2015). Grand connaisseur de la pensée européenne, il est professeur à New School for Social Research à New York. Il est aussi aussi chroniqueur au New York Times, et intervient dans la vie publique sur les questions d’éthique.
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Le
suicide reste un sujet tabou. Pourtant il est partout : au travail, en
fin de vie, avec le terrorisme, à l'adolescence, dans l'expérience
amoureuse… Un philosophe sans préjugé moral renvoie les censeurs à leurs
contradictions et assume ses propres tentations suicidaires pour
répondre à la vraie question, posée à tous, par le suicide : la vie
vaut-elle la peine d'être vécue ?
Le suicide a été vanté dans l'Antiquité gréco-latine comme un geste
d'honneur (mieux vaut une mort digne qu'une vie infâme) avant d'être
condamné par les religions ou d'être vu comme une pathologie par la
psychiatrie. Simon Critchley parcourt sans jugement les histoires de
suicides, de Sénèque à Kurt Cobain, et démonte les arguments moraux et
théologiques selon lesquels un individu n'a pas le droit de disposer de
sa vie. Mais inversement il critique l'individualisme qui prétend que
chacun est l'exclusif propriétaire de soi-même.
C'est en examinant les lettres d'adieu laissées par les suicidés que
Critchley accède au plus près du suicide. La manière de se tuer, les
lieux choisis, les mots et les symboles qui accompagne le geste
meurtrier ont une importance essentielle. La façon de mourir donne un
sens à la vie passée, ce qui effraie et fascine les survivants. Car
l'horreur du suicide se tient dans cette question qu'il pose à tous : la
vie vaut-elle la peine d'être vécue ?
Sur le sujet
https://www.franceculture.fr/emissions/deux-minutes-papillon/lettres-de-suicide-de-simon-critchley