Étude réalisée avec le soutien du Conseil Régional et de l’Agence Régionale de Santé Bretagne,
http://orsbretagne.typepad.fr/2017/Tentatives-suicide-urgences-2-pays_OK.pdf
Presse
Depuis des années, le centre hospitalier...
Ouest-France Dinan Départementale, vendredi 17 mars 2017, p. Dinan_9
Fabienne MENGUY.
C'est une première. L'Observatoire régional de santé Bretagne publie une étude sur les tentatives de suicide, en partenariat avec la Fondation Bon-Sauveur de Bégard. Les chiffres sont parlants.
Depuis
des années, le centre hospitalier spécialisé de Bégard prend part à une
expérience pour apporter nombre d'éléments concernant les tentatives de suicide qui ont fait l'objet d'une prise en charge par les services d'urgences des hôpitaux de Guingamp, Lannion et Paimpol.
Autant de précieuses données, recueillies entre 2011 et 2016, dans les pays de Guingamp et du Trégor-Goëlo, « épicentre du phénomène suicidaire en Bretagne » , mises en perspective par l'Observatoire régional de santé Bretagne (ORSB). « On dénombre annuellement 32 décès par suicide pour 100 000 personnes habitant ces deux pays, contre 26 en Bretagne, souligne Philippe Clappier, directeur adjoint de l'ORSB. Il s'agit bien de la région la plus touchée par les suicides. »
Vigilants veilleurs et sentinelles
Néanmoins, cette étude s'inscrit dans un territoire où ont été ou vont être mises en place des expérimentations, dans l'objectif de réduire les tentatives et la mortalité liée à ce phénomène. « À Belle-Isle-en-Terre et à La Roche-Derrien, les vigilants veilleurs, en place depuis quatre ans, ont permis d'éviter une cinquantaine de suicides, annonce Charles Coquelin, animateur de la cellule suicidants créée en 2002. Ce dispositif a été déployé récemment à Tréguier et le sera bientôt à Bourbriac. »
S'il consiste à former des bénévoles en situation de repérage de la crise suicidaire sur ces microterritoires, les sentinelles en lien avec la MSA (Mutualité sociale agricole), quant à elles, concentrent leur repérage dans le milieu agricole.
Aussi, l'étude réalisée par l'ORSB donne du relief aux indications fournies par les services d'urgence. Ces derniers ont, durant ces cinq ans, enregistré 2 111 passages liés à des tentatives de suicide pour 1 703 patients.
« Un patient sur deux récidive, analyse Philippe Clappier. Un sur trois effectue trois tentatives, voire plus. » Pourtant, les passages tendent à diminuer. « C'est plutôt une bonne nouvelle, admet-il. Mais, le poids de la récidive est important. »
Autres données mises en lumière : les femmes sont plus nombreuses (59 %) que les hommes (41 %) à tenter de mettre fin à leurs jours. Les 35-55 ans sont globalement les plus touchés ; 91 % des femmes et 82 % des hommes ont recours à l'auto-intoxication (prises de médicaments ou autres) ; le conflit conjugal ou sentimental représente, pour près de 40 % des cas, « la goutte qui fait déborder le vase ... »
Un protocole de suivi a été proposé à près d'un suicidant sur deux. Dans ce cas, neuf sur dix ont accepté un rappel téléphonique, et les deux tiers un contact avec leur médecin traitant. Un suivi que les professionnels de santé ont l'intention de développer, en « travaillant sur la proposition plutôt que sur la demande » , revendique Charles Coquelin.
Autant de précieuses données, recueillies entre 2011 et 2016, dans les pays de Guingamp et du Trégor-Goëlo, « épicentre du phénomène suicidaire en Bretagne » , mises en perspective par l'Observatoire régional de santé Bretagne (ORSB). « On dénombre annuellement 32 décès par suicide pour 100 000 personnes habitant ces deux pays, contre 26 en Bretagne, souligne Philippe Clappier, directeur adjoint de l'ORSB. Il s'agit bien de la région la plus touchée par les suicides. »
Vigilants veilleurs et sentinelles
Néanmoins, cette étude s'inscrit dans un territoire où ont été ou vont être mises en place des expérimentations, dans l'objectif de réduire les tentatives et la mortalité liée à ce phénomène. « À Belle-Isle-en-Terre et à La Roche-Derrien, les vigilants veilleurs, en place depuis quatre ans, ont permis d'éviter une cinquantaine de suicides, annonce Charles Coquelin, animateur de la cellule suicidants créée en 2002. Ce dispositif a été déployé récemment à Tréguier et le sera bientôt à Bourbriac. »
S'il consiste à former des bénévoles en situation de repérage de la crise suicidaire sur ces microterritoires, les sentinelles en lien avec la MSA (Mutualité sociale agricole), quant à elles, concentrent leur repérage dans le milieu agricole.
Aussi, l'étude réalisée par l'ORSB donne du relief aux indications fournies par les services d'urgence. Ces derniers ont, durant ces cinq ans, enregistré 2 111 passages liés à des tentatives de suicide pour 1 703 patients.
« Un patient sur deux récidive, analyse Philippe Clappier. Un sur trois effectue trois tentatives, voire plus. » Pourtant, les passages tendent à diminuer. « C'est plutôt une bonne nouvelle, admet-il. Mais, le poids de la récidive est important. »
Autres données mises en lumière : les femmes sont plus nombreuses (59 %) que les hommes (41 %) à tenter de mettre fin à leurs jours. Les 35-55 ans sont globalement les plus touchés ; 91 % des femmes et 82 % des hommes ont recours à l'auto-intoxication (prises de médicaments ou autres) ; le conflit conjugal ou sentimental représente, pour près de 40 % des cas, « la goutte qui fait déborder le vase ... »
Un protocole de suivi a été proposé à près d'un suicidant sur deux. Dans ce cas, neuf sur dix ont accepté un rappel téléphonique, et les deux tiers un contact avec leur médecin traitant. Un suivi que les professionnels de santé ont l'intention de développer, en « travaillant sur la proposition plutôt que sur la demande » , revendique Charles Coquelin.