De Brest à Madrid, les objets connectés au service de la santé sur
Publié le 06 mars 2017 https://www.chu-brest.fr*
Dans le cadre des 10 ans de la mobilité scientifique franco-espagnole, le Dr Sofian Berrouiguet a été reçu à l’ambassade de France de Madrid le 14 février dernier pour présenter au secrétaire d’État à la recherche espagnol les projets conduits en santé mentale à Brest, qui pourraient être implantés en Espagne. L’ambassade a ainsi témoigné de son soutien à cette coopération scientifique franco-espagnole.
Interview
Dr Sofian Berrouiguet, dans quel cadre avez-vous commencé à travailler sur ce projet ?
Le projet a démarré dans le cadre de mon année de mobilité au CHU de Madrid - de 2014 à 2015 - et concerne le développement d’outils connectés dans la gestion des risques en santé mentale. Ce travail comporte 2 axes : la gestion des risques liés aux prescriptions et la gestion des risques liés au suicide. Historiquement, Madrid est un acteur important dans ce dernier domaine : parallèlement, au CHRU de Brest, étant donné la sur-suicidalité « caractéristique » de la Bretagne, le Professeur Walter a toujours travaillé sur ce sujet. La gestion des risques suicidaires a déjà été développée à Brest avec un dispositif qui utilise le SMS.
En quoi consiste votre dispositif ?
Le dispositif de gestion des risques liés à la prescription est concrétisé par une application web consultable par le médecin et le patient. Exemple : un patient décrit des troubles du sommeil, son médecin va lui prescrire un traitement somnifère. Plutôt qu’une visite de contrôle 1 à 2 mois plus tard, le patient va transmettre des informations sur son état de santé via un questionnaire ou des objets connectés (smartphone, montre.). S’il dort bien au bout d’une semaine, cela peut permettre au médecin d’alléger, voire d’arrêter le traitement. Si au contraire les troubles du sommeil sont toujours d’actualité, ou qu’il supporte mal le médicament, on peut générer un rendez-vous en urgence chez le médecin.
Où en est actuellement ce projet ?
Nous sommes en train de développer le système qui permettra d’indexer et de hiérarchiser les dossiers des patients par ordre d’urgence. À Brest, nous allons conduire une étude d’acceptabilité auprès de 30 patients. Ils nous donneront ensuite leurs impressions : nous devrions commencer cette étude en mars ou en avril 2017.
À Madrid, les 2 axes du projet sont toujours en cours : 35 000 patients participent à l’étude de la gestion des risques suicidaires. Les objets connectés vont être testés simultanément à Brest et Madrid en ce mois de février, notamment sur les troubles du sommeil.
Que représente le soutien renouvelé de l’ambassade sur vos travaux ?
C’est une recommandation précieuse que nous sommes allés chercher avec le professeur Lenca, chercheur en informatique au sein de l’IMT Atlantique, qui est notamment spécialisé dans la fouille de données. Ce soutien est important car il nous donne une visibilité supplémentaire aux yeux des instances espagnoles, notamment dans le but d’obtenir une bourse d’ambassade à laquelle nous candidatons.
Source : https://www.chu-brest.fr/fr/news-types/actualite