Rencontre-échanges « La prévention du suicide chez les personnes âgées
», mardi 12 juin à 17 h, à la délégation départementale de la
Croix-Rouge, 6 bis, rue Rochette à Niort. Entrée libre.
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Santé - Quand nos aînés veulent en finir avec la vie - 06/06/2012 - sur http://www.lanouvellerepublique.fr/
Chaque année en France, 3.500 personnes de plus de 65 ans mettent fin à leurs jours. A Niort, la Croix-Rouge sensibilise à ces suicides encore tabous.
"Vivre en couple réduirait sensiblement les risques d'actes suicidaires chez la personne âgée."
J'en ai marre d'être toujours seul. « Je n'en peux plus de cette vie. » « A quoi bon maintenant… » Lorsque les bénévoles de la Croix-Rouge rendent visite aux personnes âgées isolées, il n'est pas rare que ce genre de petites phrases surgisse, entre deux tasses de thé. Autant d'appels disséminés ça et là et qu'il est souvent tentant de balayer d'un « Allons, allons, ne dîtes pas des choses pareilles ! » avant de changer bien vite de conversation.
En majorité des hommes vivant seuls et à domicile
C'est justement parce que, dans le cadre notamment de sa mission « Accueil écoute », elle est témoin d'« un certain mal-être chez les personnes âgées vivant seules », que la Croix-Rouge organise, mardi 12 juin à Niort, une rencontre-échanges autour d'un thème encore tabou : le suicide des seniors. Car les chiffres sont éloquents : chaque année en France, 3.500 personnes âgées de plus de 65 ans mettent fin à leurs jours. « Cela en fait la population qui se suicide le plus », souligne Thierry Fouet, cadre de santé et coordinateur de la mission prévention suicide à l'hôpital de Niort. Ce sont en majorité des hommes, vivant seuls, à domicile, et souffrant de dépression.
" Quand ils passent à l'acte, ils ne se laissent aucune chance "
Si cette rencontre initiée par la Croix-Rouge est ouverte à quiconque est intéressé par la problématique, elle s'adresse tout particulièrement aux professionnels et bénévoles œuvrant au sein d'associations d'aide à domicile ou pour le compte d'organismes à vocation sociale. « Parce qu'ils sont en première ligne, l'enjeu est de leur donner des outils pour que, au-delà d'être présents, ils constituent de véritables sentinelles », explique Thierry Fouet. Savoir écouter, mais surtout entendre ces idées suicidaires, c'est ce à quoi vont sensibiliser mardi Thierry Fouet et sa consœur Hélène Candé. « Car plus leurs interlocuteurs seront aptes à recevoir ces mots, plus les personnes qui en souffrent pourront les dire. Et on sera alors à même de les orienter plus précocement, pour tenter d'empêcher le passage à l'acte. »
" Pour qui je compte ? "
Car à la différence du suicide des adolescents, une personne âgée n'est pas dans une démarche d'alerte. « Quand elles passent à l'acte, c'est pour en finir, confirme Thierry Fouet. Et cela réussit, car non seulement elles sont plus fragiles, mais aussi parce qu'elles utilisent des méthodes plus radicales, que sont la pendaison ou la précipitation. Elles ne se laissent donc aucune chance. »
Pour ce professionnel cadre de santé, la thématique pose plus largement une douloureuse question : « Celle du regard que l'on porte sur nos aînés. Une fois vieux, on a vite l'impression de n'être qu'une succession de problèmes ! Pour la société, les proches… Et quand la question " Pour qui est-ce que je compte ? " ne trouve plus de réponse, c'est là que tout peut basculer. »
nr.niort@nrco.fr
Rencontre-échanges « La prévention du suicide chez les personnes âgées », mardi 12 juin à 17 h, à la délégation départementale de la Croix-Rouge, 6 bis, rue Rochette à Niort. Entrée libre.
