lundi 11 juin 2012

REVUE DE PRESSE SUR LES RENCONTRES A TIZI OUZOU, ALGERIE:

REVUE DE PRESSE SUR RENCONTRES A TIZI OUZOU, ALGERIE:


Sur www.liberte-algerie.com - 11/06/2012

Deux séminaires nationaux sur le suicide à Tizi Ouzou  - La prévention comme ultime solution

Deux rencontres nationales sur le phénomène des suicides ont été organisées avant-hier à Tizi Ouzou, l’une à l’établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie et l’autre au CHU Nedir-Mohamed.

L’établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie Fernane-Hanafi de Tizi Ouzou a abrité un séminaire-atelier qui a été placé sous le thème “Le suicide est la première cause de mortalité prématurée et évitable”.

La rencontre s’est focalisée particulièrement sur la prise en charge et la prévention du suicide, cet aspect qui a toujours fait défaut jusque-là. Lors de son allocution, le premier intervenant, le Pr Kacha, a évoqué les conduites suicidaires chez l’enfant et les cas d’immolation.

Selon ce professeur, “80% des cas de suicide chez l’enfant sont impulsifs. Dans ce genre de situation, l’enfant passe à l’acte aussitôt que le recours au suicide est pensé. 60 à 70% des cas enregistrés ont un rapport direct avec la cellule familiale et dans 20 à 30% des cas, ils ont un lien avec l’école, ce qui peut être engendré à titre d’exemple par un état d’abandon, de surprotection de l’enfant ou lié au changement de statut, traduit par le passage d’un âge à un autre, ce qui engendre une forme de fragilité chez les sujets. Concernant les immolations, elles sont récentes chez nous, elles sont faites en public ou devant les administrations pour décrier celles-ci”. Le Pr Mohammed Amine a, quant à lui, parlé du suicide en tant que conduite, et il ne peut être une maladie psychiatrique, affirme le conférencier qui a abordé le sujet sous plusieurs angles, notamment sociologique et psychologique.

Le Dr Boudarène a présenté une communication rétrospective du suicide à Tizi Ouzou. Il relèvera que le nombre de cas enregistrés est passé de 30 cas en 2005 à 47 cas en 2011. “Entre 2005 et 2011, la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré 353 suicides”, fera-t-il savoir tout en précisant que dans 66% des cas, les victimes sont âgées de 21 à 40 ans, 20% sont âgées de 40 à 60 ans et 7% ont moins de 20 ans.

Parallèlement à ce séminaire, le centre hospitalo-universitaire de Tizi Ouzou a organisé, pour sa part, deux journées nationales de psychiatrie sous le thème Actualité sur le suicide et les tentatives de suicide en Algérie, perspectives et prise en charge”. Une rencontre qui a rassemblé de nombreux participants dont des professeurs en médecine, des psychiatres, des psychologues, des résidents, des étudiants, ainsi que des infirmiers du service de psychiatrie et des spécialistes venus de l’étranger.

“Notre travail consiste en une étude épidémiologique descriptive, concernant les tentatives de suicide collectées au sein du service des urgences médicales du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, pendant une durée de 60 mois et demi, s’étalant du 1er janvier 2007 au 15 janvier 2012. 889 cas ont été recensés. C’est une étude prospective basée sur l’interrogatoire des patients reçus au pavillon des urgences médicales ainsi que leurs parents, l’examen clinique et l’enquête étiologique”, a expliqué le Pr Ziri qui a souligné que tous les malades recensés ont bénéficié d’un avis de réanimation médicale dès l’admission afin d’évaluer le risque organique, ainsi que d’un avis de psychiatrie pour évaluer l’état mental de chaque malade et la nécessité éventuelle d’un suivi ultérieur.

“Nous avons noté une diminution de l’incidence des tentatives de suicide de 15,5% en 2007 à 10,76% en 2009. Toutefois, une remontée de ce taux a été constatée en 2011 durant laquelle un taux de 18,9% a été atteint”, a-t-il révélé, ajoutant que “les tentatives de suicide concernent plus les femmes avec un pourcentage de 71,99%. La tranche d’âge la plus touchée est celle de 16 à 23 ans avec un nombre de 443 cas, soit 49,83% des cas enregistrés”, dit-il encore avant de relever que les tentatives de suicide sont plus fréquentes en milieu rural avec un nombre de cas estimé à 535, soit 60,17% des cas. “En ce qui concerne les tentatives de suicide, elles sont plus fréquentes chez les personnes vivant dans un habitat collectif, représentant 651 cas, soit 73,22% des cas étudiés”, précise-t-il non sans souligner que les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez les sujets vivants dans de bonnes habitations avec un nombre de cas estimé à 551, soit 62% des cas enregistrés durant cette période. “Nous avons remarqué dans cette étude que les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez les sujets célibataires au nombre de 616 correspondant à 69,29% de l’ensemble des cas enregistrés. Nous retenons que les tentatives de suicide sont d’une fréquence supérieure chez les chômeurs avec un nombre de 355 cas, soit 39,93% de l’ensemble des sujets.”

Par ailleurs, une fréquence non négligeable des tentatives de suicide est retrouvée dans la communauté estudiantine avec un taux de19,91%, mais elles sont aussi plus fréquentes chez les personnes ayant un niveau socioéconomique moyen au nombre de 515, soit 57,93% de l’ensemble des cas. Le lieu le plus fréquent de la tentative de suicide est le domicile, et la pendaison est le moyen le plus usité.

M. Ziri dira au final que la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré 26 cas de suicide depuis le début de l’année. K. Tighilt/ S. Bouabdellah


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sur www.lactualite-dz.info/ le 11/06/2012

Phénomène du suicide : Des spécialistes recommandent la mise en place des structures d’écoute

La mise en place de structures sociales d’écoute et de sensibilisation des familles "peuvent jouer un rôle important dans la prévention du suicide en Algérie", a indiqué, hier, le Dr. Sbaïhi du Centre hospitalo-universitaire de Bejaia à l’occasion des Journées nationales sur le suicide organisées par le CHU de Tizi-Ouzou.

Abordant la possibilité de prévenir le suicide, ce médecin, qui a souligné que la "suppression" des produits et objets utilisés à des fins suicidaires "ne semble pas constituer un moyen efficace pour lutter contre le phénomène", pense que ces structures d’écoute trouveront leur place, notamment dans les milieux scolaires et professionnels.

En outre, a expliqué cette conférencière, "la création d’un centre de prévention du suicide serait utile pour mieux prendre en charge le suicidaire", estimant que la mise en place de structures de prévention de l’auto homicide volontaire (suicide) doit " s’accompagner d’un travail de formation des praticiens, de sensibilisation des familles et par la facilitation de l’accès aux soins psychiatrique". A propos de ce dernier point, cette praticienne relève "l’encombrement des services psychiatriques de réanimation, ce qui réduit la durée d’hospitalisation et de prise en charge des personnes ayant fait une tentative de suicide".

Le Dr Moufak de l’EHS d’Oran, a indiqué, pour sa part, que le passage à l’acte chez le suicidant "peut aussi bien être lié à l’éclatement de la cellule familiale, à des problèmes psychosociaux, à des troubles psychiques ou à ces deux causes à la fois", ce qui expliquerait, selon lui, "la baisse très significative de ce phénomène durant le mois de carême où la cohésion familiale est plus forte". Concernant le phénomène du suicide, à travers les chiffres, l’intervenant a indiqué, en se basant sur une "étude récente" du suicide, réalisée par la Gendarmerie nationale, que ce phénomène "touche surtout les wilayas de Bejaïa, Tizi-Ouzou, Bouira, Tlemcen, Oran, Skikda et Mila". Il a rappelé que durant l’année 2011 et au niveau national, la même étude fait état de 335 cas de suicide et 1.865 tentatives de suicide.

Concernant la wilaya de Tizi-Ouzou, le Pr. Abbes Ziri, psychiatre et DG du CHU de Tizi-Ouzou, a expliqué que c’est durant les années 1999 et 2000 que les plus forts taux de suicide ont été enregistrés avec respectivement 93 et 101 cas. Présentant une rétrospective des cas sur la période allant de 2007 à 2012, le même intervenant a indiqué que les cas de suicide enregistrés dans la wilaya de Tizi-Ouzou sont de 78 en 2007, 54 en 2008, 42 en 2009, 67 en 2010, 64 en 2011 et 26 depuis le début de l’année 2012 au 31 mai écoulé.

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sur www.elwatan.com le 11/06/2012

118 tentatives de suicide en 5 ans dans les cités universitaires


Parmi les 889 tentatives de suicide enregistrées dans la wilaya de Tizi Ouzou ces cinq dernières années, on relève 118 cas dans les cités universitaires, a indiqué, hier, le professeur Ziri, au cours de son intervention lors des journées d’étude organisées au CHU Nedir Mohamed.

«Une fréquence non négligeable des tentatives de suicide est constatée dans la communauté estudiantine avec un taux de 19,91% par rapport au taux global des cas de tentative de suicide», a-t-il précisé avant de faire remarquer que «les modes utilisés par le suicidant, toutes catégories sociales confondues, sont, entre autres, la pendaison, la défenestration, l’arme blanche et les insecticides ainsi que l’injection médicamenteuse qui est le procédé le plus répandu avec 67% du nombre total des cas. Selon le même spécialiste, ces tentatives de suicide dans le milieu estudiantin concernent plus les filles avec un pourcentage de 72 %. Tous les malades recensés ont bénéficié de réanimation médicale dès leur admission à l’hôpital pour évaluer le risque organique et d’un avis de psychiatrie pour évaluer l’état mental de chaque malade, et la nécessité éventuelle d’un suivi ultérieur», a-t-il expliqué.

Le même intervenant a souligné aussi que «les tentatives de suicide en général sont d’une fréquence supérieure chez les chômeurs avec un nombre de 355, soit 39,93% de l’ensemble des sujets». Docteur Taleb, chef du pôle psychiatrie du CHI de Vernon, Normandie, en France, dira : «Il faut une thérapie comportementale pour les suicidants. Un quart du nombre de suicidés ont été précédés par une tentative. Les personnes qui récidivent sont généralement celles qui ont un niveau d’instruction faible, les chômeurs et les plus jeunes.» Par ailleurs, notons que, selon les intervenants, la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré, depuis 2007, 331 cas de suicide. Les plus touchés sont les jeunes, dont la tranche d’âge oscille entre 20 à 40 ans. Le nombre de célibataires qui mettent fin à leurs jours est plus élevé
que celui des mariés. Hafid Azzouzi

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sur www.elwatan.com le 11/06/2012

Séminaire national sur le suicide -  Pour un travail de prévention à l’école  

 
Les spécialistes préconisent un travail de prévention au niveau des écoles susceptible de détecter le moindre malaise
chez les élèves pouvant les conduire au suicide.
Un séminaire national sur «La prise en charge et la prévention du suicide» a été organisé samedi à l’hôpital psychiatrique Fernane Hanafi de Oued Aïssi (Tizi Ouzou). Les participants, dont des professeurs des établissements psychiatriques d’Alger, Blida, Constantine, Sétif, des praticiens de Tizi Ouzou, des juristes ainsi que des enseignants universitaires, ont développé 13 communications dans diverses thématiques, expliquant ce qu’est le phénomène du suicide et ses causes. Pour les conférenciers, le suicide n’est pas un phénomène propre à la wilaya de Tizi Ouzou. Le docteur Boudarène, psychiatre, a déclaré : «La question du suicide a fait l’objet de manipulation politique, religieuse et idéologique qui a stigmatisé la population de la région.

Mais en réalité, ajoute-il, pour des raisons sociologiques propres à la région, parler du suicide ne constitue pas un tabou. De plus, il existe une bonne couverture médiatique grâce aux journalistes et correspondants de presse très présents dans la région.» En effet, le rôle de la presse écrite, qui a tiré la sonnette d’alarme suite au suicide de 3 élèves en avril dernier, a suscité une réaction positive des pouvoirs publics. Un cycle de séminaires et de rencontres entre spécialistes et administration a été alors programmé. Le même participant a déploré : «Avec une prévalence de 2 à 4 suicides pour 100 000 habitants, les statistiques officielles des cas de suicide en Algérie ne reflètent pas la réalité du terrain», avant de suggérer : «Les pouvoirs publics devraient en prendre conscience et diligenter des enquêtes de terrain à chaque fois que des personnes mettent fin à leur vie et mettre en place un observatoire sur le phénomène du suicide.»

De janvier à avril 2012, la Protection civile a enregistré 18 suicides, dont 2 femmes, à Tizi Ouzou. Abordant le suicide chez les enfants, le professeur Kacha a indiqué : «Il n’y a pas de liens directs entre le suicide des enfants et la famille ou autres raisons sociales, mais il y a la vulnérabilité de l’enfant qui est accentuée par des faits aggravants, poussant le sujet à passer à l’acte, généralement de façon impulsive.» A ce propos, les spécialistes préconisent un travail de prévention au niveau des écoles et des établissements de la petite enfance et l’implication des enseignants dans cette démarche susceptible de détecter le moindre malaise chez les élèves pouvant les conduire au suicide.

L’immolation par le feu est un autre moyen que l’individu met en scène pour se donner la mort, ont rappelé les conférenciers. «Il exécute l’acte publiquement, devant une institution de l’Etat. Le sujet est généralement conscient de son acte qui survient comme un geste sacrificiel, à travers lequel il représente une catégorie de personnes ayant les mêmes préoccupations que lui. Chez les adolescents, l’acte est impulsif et la personne ne cherche pas, essentiellement, à se tuer volontairement», d’après le professeur Kacha, qui propose d’ouvrir un centre spécialisé pour recevoir les récidivistes, les personnes ayant tenté de se suicider, et d’améliorer la prise en charge dans les établissements scolaires et de santé. Nordine Douici

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sur www.lexpressiondz.com le 10/06/2012

TIZI OUZOU Graves révélations sur les suicides Par Aomar MOHELLEBI

Le suicide, les raisons vont du désespoir au manque affectif...
Ils prescrivent des antidépresseurs à la hâte sans prendre le temps nécessaire pour établir un diagnostic le plus exact possible.
L'un des intervenants aux Journées scientifiques sur le suicide, ayant démarré hier au CHU de Tizi Ouzou, a révélé que certains suicides sont directement provoqués par des psychiatres. Il s'agit d'un véritable pavé dans la mare jeté devant des dizaines de psychiatres venus des quatre coins du pays pour prendre part à ce colloque dont les travaux se poursuivront aujourd'hui, dimanche. Comment des psychiatres peuvent-ils être responsables à part entière du passage à l'acte fatal?
Le psychiatre qui intervenait lors de la séance de la matinée a expliqué que des psychiatres sont responsables dans la mesure où ils prescrivent des médicaments qui précipitent le surgissement de l'idée de passer à l'acte en question. Certains psychiatres prescrivent donc des antidépresseurs et ce, à la hâte sans prendre le temps nécessaire et sans fournir l'effort qui convient, afin de déterminer avec exactitude le vrai diagnostic du patient qui consulte, explique le même intervenant. De ce fait, une fois que l'antidépresseur a fait son effet, au lieu de soulager le patient, il engendre bien au contraire d'autres «pressions» dont la conséquence est fâcheuse, à savoir le suicide. C'est la première fois qu'une telle information inhérente au suicide est communiquée en pleine journée scientifique à Tizi Ouzou où plusieurs rencontres du genre avaient déjà eu lieu. Il est vrai que la question de la compétence des psychiatres et aussi des psychologues est sujette à débat dans notre pays. Il y a aujourd'hui des psychiatres et des psychologues qui exercent dans différents hôpitaux et qui sont très jeunes. Ils ne bénéficient pas d'une grande expérience à même «de mettre entre leurs mains» des patients très vulnérables psychologiquement. Y aura-t-il des réactions suite à ce qui a été révélé hier? Ceci, d'autant plus qu'un autre participant a, de son côté, affirmé que souvent les patients ont recours à l'acte de suicide après une hospitalisation. Il va sans dire que l'on ne peut pas rejeter toute la responsabilité de l'acte de suicide sur le dos du psychiatre, ce qui serait simpliste voire une aberration mais une telle information ne saurait passer inaperçue. En tout état de cause, toutes les conférences qui ont été données hier à l'occasion de ce séminaire confirment une chose: le phénomène du suicide est extrêmement complexe, ses raisons sont souvent obscures et relèvent de plusieurs facteurs très difficiles à cerner et à discerner. Les raisons vont du désespoir au manque affectif, l'absence de communication, le chômage, les problèmes familiaux, les pressions d'une société intolérante mais aussi et surtout l'absence de structures dignes de ce nom qui doivent prendre en charge, sur le long terme, au moins les personnes qui ont déjà tenté de se donner la mort.

D'ailleurs, un autre intervenant a indiqué qu'un quart des personnes qui se sont suicidées sont des récidivistes. Est-il logique qu'un rescapé du suicide ne trouve pas une prise en charge adéquate à la hauteur du danger que sa situation présente? Au moment où l'Etat algérien met tous les moyens nécessaires pour assurer une meilleure santé aux Algériens, il appartient aux professionnels de trouver les méthodes qui conviennent pour parer à ce problème qui endeuille chaque deux mois une famille de la wilaya de Tizi Ouzou, entre autres. Le professeur Abbès Ziri, directeur du CHU de Tizi Ouzou et professeur en psychiatrie, a révélé que depuis le 1er janvier 2007, 331 personnes se sont suicidées dans cette wilaya alors que le nombre de tentatives de suicide sur la même durée s'élève à 889 cas.
A. M.