Santé : La prévention du suicide en débat , 09/05/2012 05:33 sur la http://www.lanouvellerepublique.fr/
Le psychiatre Jean-Jacques Chavagnat, du groupement de prévention du suicide, et Thierry Fouet, chargé de Prévention suicide 79 : « Chacun peut être acteur de la prévention ».
Le suicide : de la prévention au travail de deuil : c'est le thème de la conférence-débat proposée ce jeudi à Niort avec le docteur Jean-Jacques Chavagnat, psychiatre au centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers, et président du groupement d'étude et de prévention du suicide. Organisée par l'association de soins palliatifs l'Estuaire, cette rencontre sera animée par Thierry Fouet, chargé Prévention suicide en Deux-Sèvres.
Quel est l'objet de cette soirée et à qui est-elle destinée ?
Jean-Jacques Chavagnet et Thierry Fouet.«A tout le monde. L'idée est de sensibiliser le public pour mieux accompagner les gens en deuil après le suicide d'un proche.»
En quoi est-ce un deuil particulier ?
«Le caractère soudain et inattendu de cette disparition provoque un choc plus important. Il y a souvent la découverte du corps qui entraîne un certain stade de sidération. Cela peut engendrer des sentiments très forts, allant jusqu'au déni qui pousse certaines personnes refusant l'idée que leur proche se soit suicidé à porter plainte pour meurtre. Il y a aussi le risque que le proche, submergé par le sentiment de culpabilité voire de honte, reste bloqué au stade du " pourquoi il a fait ça ". Les proches cherchent toujours un sens à ce geste. Et quand ils ne lui trouvent pas d'explication, cela accroît le sentiment d'étrangeté et la part de mystère qui accompagne toujours un suicide.»
Peut-on détecter chez un proche un risque de passage à l'acte ?
« Il existe un faisceau de signes. Quand quelqu'un dit sa souffrance, évoque un mal-être, il ne faut pas hésiter à le questionner ("Comment vas-tu en ce moment ? ") mais, surtout, en lui faisant comprendre qu'on tient à lui : " Je sens que tu vas mal et cela m'inquiète. " Il faut montrer à l'autre l'attachement et la préoccupation qu'on a pour lui. Il faut réellement ouvrir les bras, être un réceptacle. Ce n'est pas simple mais ça permet d'ouvrir une porte. »
« Le suicide : de la prévention au travail de deuil », par l'ASP l'Estuaire (40, avenue Charles-de-Gaulle, Niort, tél. 05.49.05.16.34) avec Thierry Fouet et Jean-Jacques Chavagnat, psychiatre, président de « Vivre son deuil » jeudi 10 mai, 20 h 30, amphithéâtre de l'Ifsi, centre hospitalier de Niort. Entrée 5 €
Globalement, il n'y a pas plus de suicide en 2011 qu'au cours des huit années précédentes. Leur nombre tendrait même à baisser régulièrement. En revanche, le nombre augmente dans la tranche d'âge 35-54 ans.
Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/Toute-zone/Actualite/Sante/n/Contenus/Articles/2012/05/09/La-prevention-du-suicide-en-debat