Un réseau de prise en charge de la santé mentale chez l’enfant a été mis en place à Tizi-Ouzou, a indiqué mardi le Dr Bouslimane, cadre à la direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, lors d’une journée de sensibilisation sur le suicide chez l’enfant, organisée à l’école paramédicale de la ville.
Selon le Dr Bouslimane, ce réseau, au sein duquel active également les directions de l’Education et des Affaires religieuses et des wakfs de la wilaya, a pour objectif la détection des enfants présentant des troubles mentaux (isolement, irritabilité, violence) en vue de les orienter vers les établissements hospitaliers adaptés pour leur prise en charge.
le réseau aura également à sensibiliser les parents pour qu’ils puissent reconnaître les signes annonciateurs d’un trouble mental chez leurs enfants, et éviter de ce fait, des "complications graves pouvant aboutir au suicide de l’enfant", a ajouté ce praticien.
Le même spécialiste a expliqué que ce réseau a été mis en place au lendemain du suicide de trois enfants, âgés entre 11 et 13 ans, en mars dernier, dans la wilaya.
Ces suicides se sont produits dans les localités d’Aghribs, Larbaa N’Ath Irathen et Tizi Rached, en l’espace de 24 heures.
Ce réseau, qui est une "première expérience à l’échelle nationale", selon l’intervenant, s’appuie, dans son travail de proximité, sur les 40 unités de soins (UDS) existant au niveau des établissements scolaires, qui sont dotées de psychologues.
En vue de bénéficier du traitement adéquat, l’enfant souffrant d’une pathologie mentale sera, lui, orienté vers l’établissement hospitalier spécialisé (EHS) en psychiatrie de Oued Aissi.
Pour plus d’efficacité, il est d’ailleurs attendu l’ouverture prochaine, au niveau de cet EHS, d’un service de pédopsychiatrie qui sera opérationnel au mois de novembre prochain, a précisé le Dr Bouslimane.
"Ce réseau a déjà permis la prise en charge d’un collégien de la localité de Makouda ayant fait une tentative de suicide et qui est actuellement suivi par l’EHS de Oued Aissi", a informé la même source.
"Les causes du suicide des enfants sont, notamment, liées à des pressions au sein de la famille, du milieu social ainsi qu’à la démission des parents", a estimé le Dr Bouslimane, précisant que l’un des trois enfants qui avait mis fin à ses jours, en mars dernier, regardait "souvent des films de violence".
(APS)
Source : http://www.maghrebemergent.info/actualite/fil-maghreb/11956-algerie-mise-en-place-dun-reseau-de-prise-en-charge-de-la-sante-mentale-infantile-a-tizi-ouzou.html
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Wilaya de Tizi Ouzou : le suicide des enfants en débat - le 09.05.12 © El Watan
Sur: http://www.elwatan.com/-00-00-0000-169847_144.php
Les psychologues affectés dans les unités de soins scolaires (UDS) sont recrutés dans le cadre du pré emploi.
Le rôle des unités de soins et de suivi scolaire (UDS) s’arrête au dépistage des affections, assurer le suivi et la prise en charge de la maladie dépistée, la vaccination des enfants…. Mais la santé scolaire doit aussi s’intéresser aux antécédents familiaux des enfants, car il a été enregistré des cas de suicide survenus suite aux décès des parents, au désordre de l’organisation familiale qui représente 25% des cas de suicide, des enfants nés de parents inconnus, l’abandon de famille par un parent du foyer (3% des cas), entre autre. C’est de cette manière qu’on arrive en milieu scolaire à détecter des problèmes d’ordre psychiatrique émanant d’une pression sociale vécue par l’enfant au sein de sa famille et qui pourrait le pousser à commettre cet acte», a estimé Dr. Bousliman, psychiatre à l’EHS de Oued Aïssi, lors de son exposé sur le théme du suicide chez les enfants et les préadolescents.
Le psychiatre s’exprimait lors du séminaire organisé, hier, par la Direction de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou, à l’école paramédicale, en collaboration avec les directions de l’éducation et des affaires religieuses. Conviés à cette rencontre, des psychiatres, psychologues ainsi que des directeurs d’établissements scolaires ont soulevé les manques et la difficulté ayant trait à la prise en charge psychologique des élèves en milieu scolaire.
En dépit de l’absence de chiffres et des études approfondies sur ce phénomène en Algérie, les intervenants ont tenté sur la base d’études étrangères, une explication pour comprendre ce qu’est le suicide, sa manifestation chez les enfants ainsi que les moyens devant être mis en place pour prévenir contre le suicide. Une directrice d’établissement scolaire et une psychologue de l’EPSP d’Azazga ont mis le doigt sur le manque de moyens humain et matériel et l’absence d’un cadre de travail concret susceptible de permettre une meilleure organisation de la prise en charge des enfants en milieu scolaire.
Ainsi, des professionnels de l’éducation et de la santé ont exprimé le besoin à ce que l’Etat, à travers les services compétents, organisent des formations, des séminaires traitant des suicides dans le but de rendre efficace l’intervention du personnel de l’éducation, dans la détection et la prise en charge des enfants qui souffrent de pathologie psychiatrique ainsi que le renforcement du personnel médical spécialisé dans les hôpitaux et les écoles. Le secrétaire général de la direction de l’éducation de Tizi Ouzou, M. Lannak, a souligné : «Sur les 50 directions d’éducation à travers le pays, Tizi Ouzou est la seule à ouvrir 40 UDS dotées d’un médecin, 1 dentiste, 1 psychologue et 3 paramédicaux».
M. Lannak dira : «Nous avons inscrit 11 autres UDS mais le nombre est insuffisant par rapport à la population scolaire.» Le responsable a regretté, en outre, «l’absence de postes budgétaires pour le recrutement de psychologues. Nos UDS fonctionnent avec des psychologues recrutés dans le cadre du pré emploi».
Nordine Douici
Source: http://www.elwatan.com/-00-00-0000-169847_144.php
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Tizi-Ouzou Séminaire sur le suicide des enfants à l’école paramédicale
Une pédopsychiatrie avant la fin de l’année
Source : http://www.depechedekabylie.com/national/108596-une-pedopsychiatrie-avant-la-fin-de-lannee.html
Dans
le cadre de la prise en charge d’enfants et d’adolescents suicidaires
au niveau de la wilaya de Tizi-ouzou, un centre de pédopsychiatrie
ouvrira ses portes, à Oued Aissi, au plus tard à la fin de l’année en
cours.
C’est ce qui a été déclaré lors de la journée d’étude sur le suicide des enfants, organisée hier à l’école paramédicale de Tizi-ouzou. La journée d’étude intervient dans une période où les suicides ne cesse d’endeuiller de plus en plus de familles, mais un autre phénomène interpellera les consciences. Il s’agit du suicide des enfants, comme le cas des trois enfants, écoliers, dont la moyenne d’âge ne dépassait pas 12 ans, qui ont mis fin à leurs jours en mars derniers. Le suicide des enfants est devenu depuis, une réalité sociale qui engage l’implication de tout ceux qui sont concernés par l’éducation des enfants, c’est-à-dire, les parents, les professeurs et les directeurs d’écoles. Mais aussi des spécialistes de la question, pour lesquels la prévention demeure le moyen le plus approprié pour faire face à l’émergence du phénomène. Hier, au cours du séminaire qui a permis l’intervention de plusieurs psychologues, venus de plusieurs structures sanitaires et d’unités de dépistage et de suivi en milieu scolaire à travers la wilaya, l’accent a été mis sur la prise en charge psychologique, non encore suffisante des enfants, notamment en milieu scolaire. Un seul psychologue pour chacune des 40 UDS que compte la wilaya n’est pas en mesure de répondre à la demande croissante de personnes en détresse. Le secrétaire général de la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou, M. Lannak, présent à cette rencontre, rappellera : « Tizi-ouzou est la seule wilaya qui dispose de postes de psychologues dans certaines écoles. Même si ces postes entrent dans le cadre du pré emploi, il n’en demeure pas mois que c’est une expérience nouvelle qui, en démontrant les aptitudes, pourrait inciter à l’élargissement de ce procédé, et par là même, dégager des postes de travail permanents de psychologues au niveau des écoles ». De son côté, le Dr. Bouslimani, psychologue, annoncera l’ouverture prochaine d’un centre de pédopsychiatrie au niveau de l’hôpital psychiatrique de Oued Aïssi. « Un grand service de la psychiatrie de l’enfant, dont les travaux sont à près de 70% d’avancement, sera ouvert au plus tard au mois de novembre », expliquera-t-il. Au cours des débats, d’autres intervenants ont rehaussé de leurs témoignages la rencontre. Ils insisteront notamment, sur les tentatives de suicides qui sont en perpétuelle croissance. Des témoignages qui ne font que conforter l’idée, que même si il y a peu d’enfants et d’adolescents qui réussissent à mettre fin à leurs jours, il y en a, de plus en plus, qui tentent de le faire. Par ailleurs, et afin de consolider l’aspect médico-social de la question, un spécialiste des affaires religieuses, il s’agit du Dr Bouaïcha, n’a pas manqué de relever l’inégalité et l’illégitimité du suicide dans la religion musulmane.
C’est ce qui a été déclaré lors de la journée d’étude sur le suicide des enfants, organisée hier à l’école paramédicale de Tizi-ouzou. La journée d’étude intervient dans une période où les suicides ne cesse d’endeuiller de plus en plus de familles, mais un autre phénomène interpellera les consciences. Il s’agit du suicide des enfants, comme le cas des trois enfants, écoliers, dont la moyenne d’âge ne dépassait pas 12 ans, qui ont mis fin à leurs jours en mars derniers. Le suicide des enfants est devenu depuis, une réalité sociale qui engage l’implication de tout ceux qui sont concernés par l’éducation des enfants, c’est-à-dire, les parents, les professeurs et les directeurs d’écoles. Mais aussi des spécialistes de la question, pour lesquels la prévention demeure le moyen le plus approprié pour faire face à l’émergence du phénomène. Hier, au cours du séminaire qui a permis l’intervention de plusieurs psychologues, venus de plusieurs structures sanitaires et d’unités de dépistage et de suivi en milieu scolaire à travers la wilaya, l’accent a été mis sur la prise en charge psychologique, non encore suffisante des enfants, notamment en milieu scolaire. Un seul psychologue pour chacune des 40 UDS que compte la wilaya n’est pas en mesure de répondre à la demande croissante de personnes en détresse. Le secrétaire général de la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou, M. Lannak, présent à cette rencontre, rappellera : « Tizi-ouzou est la seule wilaya qui dispose de postes de psychologues dans certaines écoles. Même si ces postes entrent dans le cadre du pré emploi, il n’en demeure pas mois que c’est une expérience nouvelle qui, en démontrant les aptitudes, pourrait inciter à l’élargissement de ce procédé, et par là même, dégager des postes de travail permanents de psychologues au niveau des écoles ». De son côté, le Dr. Bouslimani, psychologue, annoncera l’ouverture prochaine d’un centre de pédopsychiatrie au niveau de l’hôpital psychiatrique de Oued Aïssi. « Un grand service de la psychiatrie de l’enfant, dont les travaux sont à près de 70% d’avancement, sera ouvert au plus tard au mois de novembre », expliquera-t-il. Au cours des débats, d’autres intervenants ont rehaussé de leurs témoignages la rencontre. Ils insisteront notamment, sur les tentatives de suicides qui sont en perpétuelle croissance. Des témoignages qui ne font que conforter l’idée, que même si il y a peu d’enfants et d’adolescents qui réussissent à mettre fin à leurs jours, il y en a, de plus en plus, qui tentent de le faire. Par ailleurs, et afin de consolider l’aspect médico-social de la question, un spécialiste des affaires religieuses, il s’agit du Dr Bouaïcha, n’a pas manqué de relever l’inégalité et l’illégitimité du suicide dans la religion musulmane.
T .Ch.