Résumé :
Contexte : Le médecin généraliste est de plus en plus sollicité pour des
problématiques d’ordre psychiatriques et notamment des syndromes
anxio-dépressifs, il doit faire face à des situations complexes et
intriquées. Les données épidémiologiques montrent que les taux de
tentatives de suicides restent élevés dans la plupart des pays
occidentaux, associé au fait que les patients ne demandent que peu
d’aide directement, même lorsqu’ils se rendent chez le médecin dans les
semaines précédentes. Il a été suggéré par une étude de revue de la
littérature, l’exploitation de la Grille d’estimation de la dangerosité
d’un passage à l’acte suicidaire, outil conçu au Québec, en français, et
utilisé par les travailleurs sociaux dans cette province, pour évaluer
sa possible utilisation en soins primaire et son apport potentiel à la
médecine générale. De même qu’une autre revue de la littérature
décrivait elle l’absence d’outil de dépistage et de PEC du RS en MG.
Objectifs : L’objectif principal était de réunir les opinions de
médecins concernant la GEDPAS, à propos de son utilité en médecine
générale et de sa mise en place en pratique. De plus cela permettrait de
faire connaître cet outil à des médecins généralistes. Méthode : Les
chercheurs ont donc réuni dix-huit médecins de Savoie, Haute Savoie et
d’Isère en focus groupe pour mener une étude qualitative d’évaluation de
cette Grille et discuter de leur mode de raisonnement et de pratique
habituel face aux problématiques d’évaluation et de gestion du risque
suicidaire ; selon un entretien semi-directif mené avec un guide
d’entretien travaillé en amont. Résultats : La Grille a été accueillie
favorablement, jugée claire, concise et pertinente. Elle peut permettre
de mieux organiser la consultation, une évaluation complète sans oubli
et donner des leviers de travail pour les consultations futures. Mais
son système de cotation par couleur la rend inutilisable sans complément
d’explication selon certains médecins interrogés. Elle présente des
carences, principalement un manque de définition claire du moyen létal
et ne renseigne que peu sur la suite de la prise en charge. Surtout elle
ne peut fonctionner sans établissement du lien thérapeutique entre le
médecin et son patient, qui est et doit rester à la base de la
consultation. La Grille est un outil complémentaire mais pas l’enjeu
primordial de la consultation. Conclusion : La GEDPAS peut devenir un
outil supplémentaire en médecine générale pour l’évaluation et la
gestion du RS. Utilisable sur divers supports et pouvant donner un
langage commun à diverses professions de santé, elle ne pourra jamais se
substituer au lien thérapeutique primordial. De futures études,
permettant d’affilier un protocole au code couleur, permettraient de
rendre cette grille plus attractive et améliorer la prise en charge du
risque suicidaire, notamment par une meilleure communication entre les
services de santé.
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03649122
Soumis le : vendredi 22 avril 2022
Fichier 2022GRAL5028_dhondt_florian_et...
Citation
Florian Dhondt, Jean-Tony Vittori. Recueil de l’opinion des médecins généralistes d’Isère, Savoie et Haute-Savoie sur la grille d'estimation de la dangerosité d’un passage à l'acte suicidaire. Médecine humaine et pathologie. 2022. ⟨dumas-03649122⟩
Soumis le : vendredi 22 avril 2022
Fichier 2022GRAL5028_dhondt_florian_et...
Citation
Florian Dhondt, Jean-Tony Vittori. Recueil de l’opinion des médecins généralistes d’Isère, Savoie et Haute-Savoie sur la grille d'estimation de la dangerosité d’un passage à l'acte suicidaire. Médecine humaine et pathologie. 2022. ⟨dumas-03649122⟩