samedi 15 janvier 2022

PRESSE En France, la santé mentale se dégrade fortement et la Bretagne est particulièrement impactée, selon le dernier Observatoire de la Mutualité française.


Santé mentale : la Bretagne peut s’inquiéter 
 https://www.letelegramme.fr* Publié le 14 janvier 2022 à 06h00
Un nombre de tentatives de suicides inquiétant, un manque de professionnels préoccupant et des indicateurs qui le sont tout autant : en France, la santé mentale se dégrade fortement et la Bretagne est particulièrement impactée, selon le dernier Observatoire de la Mutualité française.  (Claude Prigent)

Un nombre de tentatives de suicides inquiétant (Observatoire de la Mutualité française)

La France a un taux de suicides nettement supérieur à la moyenne européenne (13,2 pour 100 000 habitants, contre 10,5 dans l’UE). Les hospitalisations pour tentative de suicide concernent avant tout les 12-18 ans, ainsi que les plus de 65 ans et, en France, la Bretagne est particulièrement impactée.
Si, sur l’ensemble du territoire, le taux est de 16,1 pour 100 000 jeunes, il monte à 18,5 en Bretagne, avec un taux supérieur à la moyenne nationale dans chaque département (22,2 dans les Côtes-d’Armor, 19 dans le Finistère, 18,2 dans le Morbihan et 16,3 en Ille-et-Vilaine).
Concernant les plus âgés (65 ans et plus), le taux en Bretagne (6,8) est également supérieur à la moyenne hexagonale (5,4). Dans le détail, 7,8 dans les Côtes-d’Armor, 7,5 dans le Finistère, 6,1 dans le Morbihan et 6 en Ille-et-Vilaine. (Observatoire de la Mutualité française)L’Observatoire de la Mutualité française
Un manque de psychiatres et de pédopsychiatres préoccupant (Observatoire de la Mutualité française)

En 2019, la France comptait 15 479 psychiatres, soit 23 pour 100 000 habitants… mais avec de très fortes disparités selon les régions (de 9 à 34 en province et 99 à Paris). Avec 15 psychiatres pour 100 000 habitants, la Bretagne n’atteint pas la moyenne nationale et ce taux est encore plus inquiétant dans les Côtes-d’Armor (13, -43 %) et le Morbihan (16, -30 %) que dans le Finistère (21, -9 %) et l’Ille-et-Vilaine (22, -4 %).
Si, au 1er janvier 2020, la Bretagne comptait, pour 100 000 enfants de 0 à 14 ans, un taux de pédopsychiatres supérieur à la moyenne française (6 dans la région, 5 sur l’ensemble du territoire), les disparités sont également importantes entre les départements. Ainsi, l’Ille-et-Vilaine en compte cinq pour 100 000 enfants bretilliens et le Morbihan n’en compte… aucun. (Observatoire de la Mutualité française)
Un nombre de lits satisfaisant

La Bretagne manque de professionnels, mais elle n’est pas à la traîne pour accueillir ses malades par rapport aux autres régions. En nombre de lits et de places en établissements psychiatriques pour 100 000 habitants (indicateurs de 2018), le taux régional grimpe à 171, alors qu’il est de 137 sur l’ensemble du territoire (+25 %). Ici encore, les habitants des Côtes-d’Armor sont les moins dotés (111) quand les autres départements sont bien au-dessus de la moyenne : 158 pour l’Ille-et-Vilaine (+15 %), 200 pour le Finistère (+46 %) et 201 pour le Morbihan (+47 %).
L’alcool, un marqueur important (Observatoire de la Mutualité française)

La consommation répétée de substances psychoactives est l’une des principales causes des troubles de santé mentale. En France, la consommation d’alcool et de cannabis est supérieure, en moyenne, à celle des pays européens comparables, selon l’OCDE. Concernant le cannabis, 21,8 % des Français âgés de 15 à 34 ans disent en avoir consommé au cours des 12 derniers mois ; la moyenne dans l’UE tombe, elle, à 14,4 %.

Et quand la moyenne d’alcool pur bue par an et par personne est de 8,9 litres (l’équivalent de 100 bouteilles de vin), elle est de 11,7 litres en France.

Au niveau breton, la jeunesse est particulièrement touchée par cette addiction, et plus particulièrement par l’hyper-alcoolisation rapide (le « binge drinking »). 21,8 % des jeunes bretons de 17 ans ont indiqué avoir connu au moins trois épisodes au cours des 30 derniers jours quand la moyenne nationale est de 16,4 %.

La pandémie, un facteur aggravant

En France, comme ailleurs, la pandémie a aggravé les troubles de santé mentale. En 2019, 9,8 % des Français déclaraient un état dépressif, ils étaient 22,7 % en février 2021. Même constat pour l’anxiété (13,5 %/22,7 %) et les troubles du sommeil (49,4 %/66 %).

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