Le risque suicidaire en population étudiante en France. Etude comparative et facteurs de risques spécifiques
                        Résumé : [Background]
La population étudiante fait face à des problématiques spécifiques, 
comme le stress lié à leurs études, la précarité en l’absence d’aides 
familiales et/ou sociales et le harcèlement qui peuvent engendrer un 
ensemble de difficultés, altérer la santé mentale et mener au suicide. 
Cela dit, comparativement au reste des 18-24 ans, les étudiant.e.s 
forment également une population davantage issue de milieux sociaux 
privilégiés et sont entourés d’un réseau social plus dense pouvant les 
"préserver" du risque suicidaire. Dans cet article, nous mesurons 
l’effet du statut d’étudiant sur le risque suicidaire chez les 18-24 ans
 et nous analysons les déterminants sociaux du risque suicidaire en 
population étudiante.
[Méthode]
Nous avons étudié la population des 18 à 24 ans à partir des enquêtes 
Baromètres Santé 2010 (N=952 étudiant.e.s et 1965 non-étudiant.e.s), 
2014 (627 et 1111) et 2017 (1164 et 1265). Nous avons considéré la 
présence de pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, la 
présence d’une ou plusieurs tentatives de suicide au cours de la vie, 
leur combinaison formant le risque suicidaire et la détresse 
psychologique. Nous avons évalué l’évolution de ces indicateurs entre 
2010 et 2017 en population étudiante et non-étudiante ainsi que les 
différences entre ces deux populations. A partir de l’enquête 2017, nous
 avons investigué l’effet de l’origine sociale, de la précarité 
financière et résidentielle et de différentes formes de violences sur le
 risque suicidaire en population étudiante.
[Résultats]
Les résultats montrent une augmentation du risque suicidaire et une 
dégradation de la santé mentale des jeunes qu’il soient ou non 
étudiant.e.s et entre 2010 et 2017. Nos résultats montrent également 
qu’une fois contrôlés par les différences de caractéristiques 
socio-démographiques, le statut d’étudiant.e a un effet légèrement 
protecteur sur le risque suicidaire. Nous montrons également le rôle que
 les étudiants dont le chef de ménage est le plus éloignés de l’emploi, 
de la précarité financière et des violences sexuelles pour les femmes et
 physiques pour les hommes influe sur le risque suicidaire en population
 étudiante.
[Conclusion]
Les résultats montrent que le risque suicidaire des jeunes étant sortis 
du système éducatif est plus important qu’en population étudiante. 
Cependant, si les différences d’intensité de risque sont significatives 
entre la population étudiante et non-étudiante, les différences de 
niveaux absolus restent limitées. En raison de son hétérogénéité, la 
population étudiante ne peut être considérer comme étant à l’abri du 
risque suicidaire. L'association du risque suicidaire avec la précarité 
financière et les violences impose.                    
                                https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03479412
    Contributeur : Brian Chauvel                Connectez-vous pour contacter le contributeur
                        
Soumis le : lundi 17 janvier 2022 - 15:23:46
Dernière modification le : jeudi 20 janvier 2022 - 03:35:18
    Soumis le : lundi 17 janvier 2022 - 15:23:46
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