Auteurs
BESCH V.1, DEBBANE M.1, PRADA P.2, DUARTE M.2, POULET E.3,4, MAGNIN C.3,4
1 Université de Genève, Genève, SUISSE; 2 Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, SUISSE; 3 Hôpital Edouard Herriot, Lyon, FRANCE;
4 Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, CH Le Vinatier, Lyon, FRANCE
Résumé
Objectifs
Les recherches permises par la récolte de données longitudinales ont récemment mis en évidence l’existence d’un facteur général de psychopathologie dans la structure des modèles de troubles mentaux. Ainsi, à côté des facteurs associés aux clusters de symptômes externalisés et internalisés déjà identifiés, ce facteur général, communément appelé « facteur P », pourrait avoir un rôle particulièrement significatif dans la persistance et la sévérité de l’expression psychopathologique.
Méthode
Sur la base des données diagnostiques recueillies dans le service d’intervention de crise du centre hospitalier d’une grande agglomération d’Europe occidentale, nous cherchons comment une approche prenant en compte le facteur P peut informer de la problématique clinique de la suicidalité en psychiatrie d’urgence. Pour cela, nous avons réalisées différentes analyses factorielles basées sur les diagnostics catégoriels des 365 personnes passées par les urgences pour idéations ou actes suicidaires. Les résultats des analyses exploratoires supportent l’existence d’une importante comorbidité dans notre échantillon, et suggèrent l’existence de plusieurs variables latentes dont les effets sont de tailles comparables. Ces variables latentes sont proches des facteurs mis en évidence dans les recherches antérieures. Nous avons ensuite testé différents modèles statistiques sur les données de notre échantillon, afin d’explorer si certains peuvent être significatifs donc pertinents dans une démarche d’évaluation du risque suicidaire. De ces analyses il ressort que seul un modèle bi-factoriel, c’est-à-dire fondé sur l’existence du facteur P parallèlement aux facteurs internalisé, externalisé et de désordre de la pensée, est significatif (figures 1 et 2).
Résultats
Ces résultats préliminaires suggèrent que le facteur P est significativement lié aux comorbidités psychiatriques et à la sévérité des symptômes évalués dans le cadre de la consultation d’urgence associée aux idéations et comportements suicidaires. Ils confirment l’intérêt de poursuivre les études abordant l’évaluation des symptômes cliniques dans une approche bi-factorielle intégrant le facteur P. Ils seront discutés dans la perspective de l’utilité clinique du facteur P en psychiatrie d’urgence.
Le poster
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https://www.encephale.com/Actualites/2020/Posters/suicidalite-modele-contemporain-psychopathologie