Le fondateur du PsyLab invite les psychiatres à créer d'autres webtélés en santé mentale
PARIS, 19 juillet 2017 (TICsanté)* - Le Dr Christophe Debien du
CHRU de Lille, cofondateur de la webtélé Le PsyLab, a appelé les
psychiatres à créer d'autres chaînes pour amplifier et améliorer la
communication sur la santé mentale auprès d'un public jeune, lors d'un
colloque sur l'e-santé mentale organisé en juin à Paris.
"C'est la seule chaîne francophone sur la psychiatrie, mais
elle est faite par des quinquas. Sans concurrence, on ne s'améliore
pas", a constaté le Dr Debien, intervenant sur les expériences
françaises à un séminaire organisé par le centre collaborateur de
l'Organisation mondiale de la santé pour la recherche et la formation en
santé mentale (CCOMS) et le groupement de coopération sanitaire (GCS)
pour la recherche et la formation en santé mentale dans le cadre du
projet européen E-santé mentale (eMEN).
Depuis la création du PsyLab sur YouTube en 2014, près de 85.500 personnes suivent les vidéos de vulgarisation réalisées par le psychiatre lillois et son confrère, le Dr Geoffrey Marcaggi du centre hospitalier de Monteran (Guadeloupe).
"Nous sommes une petite chaîne qui monte", s'est félicité le Dr Debien (les youtubers français les plus suivis ont quelques millions d'abonnés, NDLR).
Outre la diffusion de messages de vulgarisation, les vidéos ont généré "plus de 20.000 interactions au sein d'une communauté bienveillante".
"Nous sommes suivis principalement par une population jeune, de 13-35 ans, ce qui est intéressant en termes de prévention", a-t-il estimé, rappelant que les réseaux sociaux touchent des millions de personnes. Selon le baromètre 2017 des usages des médias sociaux en France, publié en mars par Harris Interactive, YouTube a été utilisé par 35% des internautes au cours du mois précédent, en deuxième derrière Facebook, note-t-on.
Le Dr Debien a rappelé qu'il ne connaît YouTube que depuis quelques années et qu'il a découvert l'intérêt de ce média avec des vidéos faites par des patients américains racontant leur maladie. Une étude scientifique sur le sujet montrait alors qu'il n'existait aucune chaîne sur la psychiatrie réalisée par des professionnels et que "95% des nombreuses vidéos disponibles donnaient une image très négative de la psychiatrie".
"Selon moi, cela constitue un obstacle à l'accès aux soins car c'est lié en partie à l'image de la psychiatrie que peuvent avoir le grand public et aussi les autres professionnels de santé."
Avec Le PsyLab, les deux psychiatres ont voulu "démystifier la santé mentale et la psychiatrie" en reprenant les codes du cinéma, des séries et des jeux vidéo. "On a appris seul, on s'est débrouillé, prenant sur notre temps et notre argent personnels", a rapporté le Dr Debien, qui a précisé avoir refusé les propositions de soutiens financiers des laboratoires pharmaceutiques.
"On a commencé avec 300 abonnés, la famille, les amis, les internes. Et soudain, on est passé de 1.500 abonnés à 12.000 après une vidéo sur le suicide."
Mais les deux psychiatres n'avaient "pas anticipé" les appels au secours. "Nous avons réussi à gérer la crise à distance, en basculant sur messagerie privée mais cela pose un problème de responsabilité et de temps disponible", a souligné le Dr Debien.
Il a souligné l'importance d'"avoir des soignants derrière les machines" et cité l'exemple des forums de discussion, où viennent souvent s'exprimer des personnes sur le point de se suicider. Aux Etats-Unis, une équipe de l'université Emory à Atlanta a développé une appli Relief Link pour la prévention du suicide et sur le forum, un algorithme permet de détecter des messages suggérant un passage à l'acte et envoie une alerte à une équipe de 80-90 bénévoles formés, qui ensuite peuvent solliciter un expert.
Pour découvrir Le PsyLab: www.youtube.com/user/lepsylab. Le PsyLab est aussi sur Facebook et Twitter et a son site internet: lepsylab.com.
ld/gb/ab
http://www.ticsante.com/le-fondateur-du-Psylab-invite-les-psychiatres-a-creer-d-autres-webteles-en-sante-mentale-NS_3617.html
Depuis la création du PsyLab sur YouTube en 2014, près de 85.500 personnes suivent les vidéos de vulgarisation réalisées par le psychiatre lillois et son confrère, le Dr Geoffrey Marcaggi du centre hospitalier de Monteran (Guadeloupe).
"Nous sommes une petite chaîne qui monte", s'est félicité le Dr Debien (les youtubers français les plus suivis ont quelques millions d'abonnés, NDLR).
Outre la diffusion de messages de vulgarisation, les vidéos ont généré "plus de 20.000 interactions au sein d'une communauté bienveillante".
"Nous sommes suivis principalement par une population jeune, de 13-35 ans, ce qui est intéressant en termes de prévention", a-t-il estimé, rappelant que les réseaux sociaux touchent des millions de personnes. Selon le baromètre 2017 des usages des médias sociaux en France, publié en mars par Harris Interactive, YouTube a été utilisé par 35% des internautes au cours du mois précédent, en deuxième derrière Facebook, note-t-on.
Le Dr Debien a rappelé qu'il ne connaît YouTube que depuis quelques années et qu'il a découvert l'intérêt de ce média avec des vidéos faites par des patients américains racontant leur maladie. Une étude scientifique sur le sujet montrait alors qu'il n'existait aucune chaîne sur la psychiatrie réalisée par des professionnels et que "95% des nombreuses vidéos disponibles donnaient une image très négative de la psychiatrie".
"Selon moi, cela constitue un obstacle à l'accès aux soins car c'est lié en partie à l'image de la psychiatrie que peuvent avoir le grand public et aussi les autres professionnels de santé."
Avec Le PsyLab, les deux psychiatres ont voulu "démystifier la santé mentale et la psychiatrie" en reprenant les codes du cinéma, des séries et des jeux vidéo. "On a appris seul, on s'est débrouillé, prenant sur notre temps et notre argent personnels", a rapporté le Dr Debien, qui a précisé avoir refusé les propositions de soutiens financiers des laboratoires pharmaceutiques.
"On a commencé avec 300 abonnés, la famille, les amis, les internes. Et soudain, on est passé de 1.500 abonnés à 12.000 après une vidéo sur le suicide."
Mais les deux psychiatres n'avaient "pas anticipé" les appels au secours. "Nous avons réussi à gérer la crise à distance, en basculant sur messagerie privée mais cela pose un problème de responsabilité et de temps disponible", a souligné le Dr Debien.
Il a souligné l'importance d'"avoir des soignants derrière les machines" et cité l'exemple des forums de discussion, où viennent souvent s'exprimer des personnes sur le point de se suicider. Aux Etats-Unis, une équipe de l'université Emory à Atlanta a développé une appli Relief Link pour la prévention du suicide et sur le forum, un algorithme permet de détecter des messages suggérant un passage à l'acte et envoie une alerte à une équipe de 80-90 bénévoles formés, qui ensuite peuvent solliciter un expert.
Pour découvrir Le PsyLab: www.youtube.com/user/lepsylab. Le PsyLab est aussi sur Facebook et Twitter et a son site internet: lepsylab.com.
ld/gb/ab
http://www.ticsante.com/le-fondateur-du-Psylab-invite-les-psychiatres-a-creer-d-autres-webteles-en-sante-mentale-NS_3617.html