Une hétérogénéité des hospitalisations pour dépression liée aux parcours de soins en amont
Questions d'économie de la santé Irdes n° 228. Juin 2017
Nestrigue C., Coldefy M., Mousquès J. En collaboration avec Daniel F., Younès N.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la dépression
est désormais la première cause d’incapacité dans le monde. Malgré
l’existence de traitements, une grande partie de la population – y
compris dans les pays développés – n’y accède pas. Le médecin
généraliste joue un rôle clé dans la prise en charge de ce trouble. Pour
autant, en France, le généraliste adresse moins souvent les patients
souffrant de dépression vers les autres professionnels de santé.
Selon l’Enquête santé européenne (EHIS-ESPS), la prévalence
estimée de la dépression en France est de 7 %, soit près de 4 millions
de personnes âgées de 15 ans ou plus. En 2012-2013, 200 000
primo-hospitalisations pour un épisode dépressif ont été recensées dans
les établissements de santé (Sniiram apparié aux données hospitalières).
Ces épisodes hospitaliers sont décrits à travers une typologie en 9
classes. Celles-ci mettent en évidence l’hétérogénéité des prises en
charge, la fréquence des hospitalisations en service de médecine plutôt
qu'en psychiatrie et leur caractère souvent « non programmé ». Ainsi, 1
primo-hospitalisé sur 10 n’a pas eu de suivi en ambulatoire avant cet
épisode hospitalier, surtout parmi les bénéficiaires de la Couverture
maladie universelle complémentaire (CMU-C), les jeunes et les personnes
très âgées. Un psychiatre a été consulté par 3 patients hospitalisés sur
10 et plus de la moitié des patients a eu une délivrance
d’antidépresseurs en amont de l’hospitalisation.
L’analyse se concentre ensuite sur 5 classes afin d’étudier le
parcours de soins des patients à travers les recours en ambulatoire aux
médecins généralistes et aux psychiatres le semestre précédant
l’hospitalisation.
Présentation
Document