jeudi 23 juillet 2015

Croix-Rouge française PRISON : UN APPUI SUR LES PAIRS POUR PRÉVENIR LE SUICIDE

PRISON : UN APPUI SUR LES PAIRS POUR PRÉVENIR LE SUICIDE

Fidèle à ses principes d’humanité, d’impartialité et de neutralité, la Croix-Rouge française forme et accompagne des codétenus de soutien.
a lire dans le numéro Juin/Juillet 2015 - Le Journal de l’Action sociale p 25

http://www.laligue.org/wp-content/uploads/2015/07/JAS_JUIN2015_CAHIER_BONNES_PRATIQUES.pdf


"Parce que la prévention du suicide est du ressort de tous, et tout le temps”, pour Isabelle O’Neill, chargée de mission Prison et justice, la Croix-Rouge française participe, au sein d’un groupe coprésidé par le Professeur Jean-Louis Terra (auteur du rapport de décembre 2003 sur la Prévention du suicide des personnes détenues) et composé notamment de représentants de la direction de l’administration pénitentiaire, du ministère de la santé, au dispositif des codétenus de soutien (CDS).

UN RÔLE DE VEILLEUR
L’objectif est de leur reconnaître un rôle d’alerte et de “sauvetage” en matière de prévention du suicide en prison. Ils assurent, entre autre par le doublement en cellule, des discussions ou une écoute, des fonctions de repérage, de soutien, de  protection de la personne détenue présentant une souffrance psychique, un risque  suicidaire ou en état de crise suicidaire.
Utilisé depuis dix ans en Espagne, le dispositif permet une baisse sensible du nombre de suicides en détention.
“Il est plus facile de confier sa souffrance à celui qui vit la même chose que vous”,
explique Isabelle O’Neill. Pour s’acquitter de cette mission d’oreille attentive, les codétenus de soutien sont formés par la Croix-Rouge française : une formation d’une dizaine d’heures “Prévention et Secours Civique de niveau 1” qui débouche sur le diplôme correspondant, complétée par une journée de sensibilisation à l’écoute et au soutien psychologique. Un troisième module de deux jours, suivi d’une journée de rappel environ six semaines après, spécialement conçue par le Professeur Terra, leur
donne les clés pour détecter le risque suicidaire. Les CDS s’engagent par une “Charte du codétenu de soutien accompagné par la Croix-Rouge française”, qui indique les objectifs de leur mission et l’obligation de confidentialité et de discrétion.

UN RÉFÉRENT ACCOMPAGNANT
La charte désigne en outre le référent accompagnant bénévole Croix-Rouge française du CDS et précise les modalités de supervision et de suivi du codétenu  de soutien. L’accompagnement s’effectue au cours de groupes de partage hebdomadaires ou bimensuels, ou lors d’entretien individuel. Le bénévole assure le lien avec les autres acteurs impliqués dans le projet (direction, partenaires médicaux...) et fait entendre, de façon neutre et dans le respect de la confidentialité, la voix des codétenus de soutien.
Gérard Deville-Cavelin a été formé et remplit ce rôle au centre pénitentiaire de Toulon-la Farlède. Il relève “le travail de fond réalisé par les CDS à l’écoute des détenus” et remarque qu’“ils sont reconnus et respectés par les autres détenus, et se sentent utiles dans l’univers carcéral”». Un premier pas pour revenir dans la société.

A NOTER
Le dispositif “codétenus de soutien” est l’une des vingt mesures du plan “prévention suicide” du 15 juin 2009. Lancé en 2010, il est mis en œuvre dans huit établissements pénitentiaires à ce jour et étendu depuis le 17 novembre 2014 à tout établissement qui le souhaite.


L’ INTÉRÊT DE CETTE PRATIQUE
- S’appuyer sur les pairs et sur le bénévolat pour humaniser la vie en prison
- Faire du suicide l’affaire de tous, changer les mentalités par la confiance aux personnes détenues
- Réduire le nombre de suicides et le mal être carcéral, faciliter la réinsertion sociale


Contact : 01 44 43 11 39
www.croix-rouge.fr