Indre-et-Loire
- Le Liège, Loches -
Un taux de suicide tristement élevé
05/10/2013 05:27
http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/Economie-social/n/Contenus/Articles/2013/10/05/Un-taux-de-suicide-tristement-eleve-1638455
Le Courbat est le seul centre de soins du pays pour
143.500 policiers. Est-ce à la hauteur des enjeux ? Le directeur général
de la police nationale (DGPN) Claude Baland parle des « pôles de
vigilance » qu'il a mis en place au début de l'année dans chaque
département pour prévenir les suicides. Un problème crucial dans une
institution qui affiche un taux de suicide de 36 % supérieur au reste de
la population : 42 agents mettent fin à leurs jours chaque année en
moyenne. Mais pour le DGPN, « ce n'est pas parce que les motifs de
suicide seraient plus nombreux dans la police. C'est une question de
facilité du passage à l'acte avec l'arme de service. » Sans doute.
Mais le ministère de l'Intérieur, qui ne verse aucune subvention au
centre du Courbat (*), a-t-il assez de moyens financiers contre la
souffrance des policiers ? « Je ne pense pas que ce soit le déterminant principal », conclut le grand patron de la police.
(*) Si ce n'est quelques mises à disposition de personnel.
(*) Si ce n'est quelques mises à disposition de personnel.
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Social
Le patron de la police peut-il soigner ses troupes ?
Le centre du Courbat, au Liège, accueille
des policiers en souffrance. Hier, le directeur général de la police
nationale l’a visité. Une première.
Pendant deux heures, le DGPN Claude Baland a tenu à entendre ces agents fragilisés. Plusieurs d'entre eux ont abordé les préjugés dont continuent de pâtir les policiers après un passage dans le foyer. « On vous colle une étiquette dans le dos quand vous reprenez le travail. On vous considère comme un bon à rien, un alcoolique… Ce serait bien que la hiérarchie policière ait des stages » de sensibilisation, souligne une patiente. En réponse, Claude Baland a martelé que « Le Courbat est un établissement qui fait honneur à la police nationale. »
Ne pourrait-on pas insister sur un management plus humain dans la formation de la hiérarchie, ont également demandé plusieurs intervenants ? « Quand ils sortent des écoles, ils ne savent pas ce qu'est notre travail. Ils n'ont pas appris à la base », témoigne un homme venu reprendre des forces au Courbat.
" Attentif à celui qui s'isole "
Pour les écouter, Claude Baland n'est pas venu seul. Le médecin-chef de la police nationale, le Dr Claude Gonzalez, l'a accompagné. Le symbole est fort, oui, mais la réponse moins nette. D'ailleurs, le grand patron des policiers l'a reconnu lui-même : il ne sait pas si la formation de ses troupes comprend ce volet psychologique. Il va le vérifier.
Il a plaidé en faveur d'un management « plus humain, plus social », parlant de son « impression que la police a toujours un management un peu rugueux. Peut-être la hiérarchie se dit-elle qu'elle n'a pas le temps, ou que cela serait de la sensiblerie. Mais il faut améliorer le management, qu'il soit plus attentif à celui qui ne va pas bien, qui s'isole. » Comment ? « Cela ne se règle pas avec une circulaire. » Oui, le symbole est fort, mais la concrétisation paraît moins évidente.
(*) Lire NR du 20 juillet.