jeudi 3 octobre 2013

Appel à contributions: « Le suicide à la scène », Noémie Courtès (dir.), EDPS n°7, 2016.

Appel à contributions: « Le suicide à la scène », Noémie Courtès (dir.), EDPS n°7, 2016. 

 source http://www.thefrenchmag.com/Appel-a-contributions-Le-suicide-a-la-scene--Noemie-Courtes-dir--EDPS-n-7-2016_a765.html



Coordinateur du numéro :
Noémie Courtès
noemie.courtes@free.fr


wikicommons. H. Wallis, The Death of Chatterton
wikicommons. H. Wallis, The Death of Chatterton
Albert Camus prétendait naguère, dans Le Mythe de Sisyphe (1942), qu’ « Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide ». Mais qu’en est-il de la spécificité proprement littéraire du thème sur la scène ? Là où la mort est « pour rire » et où les cadavres s’amoncellent, que ce soit dans Hamlet ou à la fin de Tosca ? Alors qu’il y a près de 200 suicides entre 1580 et 1620 en Angleterre et près d’une centaine à l’opéra…
Les articles porteront sur tous les genres de spectacles, sans limite nationale ni chronologique. Ils pourront être rédigés en français ou en anglais.

L’essentiel est que les articles éclairent la thématique proposée, dans laquelle on peut suggérer les axes suivants :

1. La nature du suicide. Quelle différence entre « vrai » et « faux » suicide, menace pastorale et dénouement tragique par exemple ? Suicide masculin et féminin, puisque les « femmes fortes » du Grand Siècle y trouvent la voie de la gloire ? Suicide solitaire ou suicide collectif comme dans Guru de Laurent Petitgirard (2010) où tous les personnages s'empoisonnent au finale, chœur compris ? Le suicide fait-il toujours avancer l’action de la même manière et y a-t-il une place particulière du suicide dans les œuvres ? Avec des pièces comme Le Suicidé de Nikolaï Erdman ou Cassé de Rémi de Vos, il faudra également envisager le suicide comme composante comique…

2. L’évolution de la représentation du suicide, en fonction du contexte historique et religieux (la condamnation catégorique d’Augustin en particulier), ou en fonction des nationalités. Y a-t-il des périodes et des lieux plus propices au suicide scénique (comme le théâtre élisabéthain) ? ou au contraire absolument rétifs à sa représentation ? Y a-t-il des théorisations explicites du suicide théâtral dans d’autres champs (théologique, moral…) et ont-elles une influence sur l’écriture de la fiction ?

3. La spécificité stylistique de la délibération et de la manifestation du suicide. Y a-t-il une rhétorique de la parole suicidaire, une codification du geste fatal ? Les stances du Cid n’auraient guère d’appas si la mort n’était une possibilité du dilemme, mais inversement, son attrait ne vient-il pas aussi de la forme travaillée des vers ?

4. La représentation imagée du moment paroxystique qu’est en général le suicide dans les pièces. Non seulement cette crise reste dans la mémoire des spectateurs, mais elle est souvent gravée dans les illustrations qui accompagnent le texte. Mais que représente-t-on exactement ? le moment du choix, celui du fait ou son résultat ?

5. L’aspect pratique de la représentation. Le suicide, avec quel accessoire, dans quel décor ? Comment représenter un acte banni du plateau à certaines époques ou au contraire le mettre directement en lumière à d’autres ? Quel impact représenter un suicide tous les soirs peut-il avoir sur les comédiens d’après les anecdotes dramatiques ou un acteur réel (on considèrera la possibilité de réaliser un entretien avec une personnalité du monde du spectacle) ?


La reproduction d’images illustrant les articles devra être limitée au strict minimum (reproduction des seuls documents peu accessibles, dans la limite de 10 images dans le volume).

Le texte définitif devra être remis impérativement en septembre 2015 pour une publication en 2016.

Les propositions d’article sont à adresser à Noémie Courtès, impérativement avant le 30 janvier 2014.
Sabine Chaouche