(Québec) L'Association québécoise
de prévention du suicide (AQPS) craint que l'aide médicale à mourir
entraîne une augmentation des suicides au Québec.
http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201310/09/01-4697908-aide-medicale-a-mourir-une-valorisation-du-suicide-redoutee.php
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L'organisme
a fait part de son inquiétude, mardi, devant la commission
parlementaire chargée d'étudier le projet de loi 52 sur les soins de fin
de vie incluant l'aide médicale à mourir ou l'euthanasie pratiquée par
des médecins. Certains pensent que cette nouvelle pratique pourrait
miner les efforts pour réduire les suicides.
«L'AQPS craint que la légalisation de l'aide médicale à mourir contribue à modifier la norme sociale québécoise relative au suicide, l'amenant vers plus d'acceptabilité, voire de valorisation. Elle s'inquiète du risque que l'aide médicale à mourir renforce l'idée que mourir est une solution à la souffrance», peut-on lire dans le mémoire de l'organisme.
Selon l'Association, plusieurs verront des similitudes entre les personnes qui bénéficieront de l'aide médicale à mourir et celles qui veulent s'enlever la vie. Dans les deux cas, la mort est la porte de sortie pour échapper à une souffrance jugée insupportable.
Valeurs
«Il existe de nombreuses personnes qui estiment que leur vie n'a plus de sens, que la douleur qu'ils vivent ne peut être apaisée, qu'il n'y aura pas de lendemain meilleur. Leur souffrance leur apparaît comme un obstacle insurmontable. C'est le cas de personnes en fin de vie, mais de toutes les personnes, jeunes, adultes et aînées, qui pensent au suicide», a-t-on fait valoir.
L'organisme craint que l'argument du droit individuel d'une personne de choisir l'aide médicale à mourir soit également utilisé par les personnes suicidaires. «Les valeurs que sous-tendent la légalisation de l'aide médicale à mourir, soit l'autodétermination, la liberté et le droit individuel ne peuvent être présentées comme des réponses que la société adresse également aux suicidaires.»
Pour éviter un rapprochement entre l'aide médicale à mourir et le suicide, l'Association recommande que l'aide médicale à mourir soit restreinte aux personnes dont le décès est imminent ou en phase terminale.
Moyen exceptionnel
Sans prendre position sur le projet de loi, l'AQPS souhaite que le recours à l'aide médicale à mourir demeure exceptionnel et que tous les autres moyens pour soulager la souffrance aient été tentés ou offerts avant. De plus, on veut s'assurer que la demande d'aide médicale à mourir ne résulte pas d'un problème de santé mentale.
«L'AQPS craint que la légalisation de l'aide médicale à mourir contribue à modifier la norme sociale québécoise relative au suicide, l'amenant vers plus d'acceptabilité, voire de valorisation. Elle s'inquiète du risque que l'aide médicale à mourir renforce l'idée que mourir est une solution à la souffrance», peut-on lire dans le mémoire de l'organisme.
Selon l'Association, plusieurs verront des similitudes entre les personnes qui bénéficieront de l'aide médicale à mourir et celles qui veulent s'enlever la vie. Dans les deux cas, la mort est la porte de sortie pour échapper à une souffrance jugée insupportable.
Valeurs
«Il existe de nombreuses personnes qui estiment que leur vie n'a plus de sens, que la douleur qu'ils vivent ne peut être apaisée, qu'il n'y aura pas de lendemain meilleur. Leur souffrance leur apparaît comme un obstacle insurmontable. C'est le cas de personnes en fin de vie, mais de toutes les personnes, jeunes, adultes et aînées, qui pensent au suicide», a-t-on fait valoir.
L'organisme craint que l'argument du droit individuel d'une personne de choisir l'aide médicale à mourir soit également utilisé par les personnes suicidaires. «Les valeurs que sous-tendent la légalisation de l'aide médicale à mourir, soit l'autodétermination, la liberté et le droit individuel ne peuvent être présentées comme des réponses que la société adresse également aux suicidaires.»
Pour éviter un rapprochement entre l'aide médicale à mourir et le suicide, l'Association recommande que l'aide médicale à mourir soit restreinte aux personnes dont le décès est imminent ou en phase terminale.
Moyen exceptionnel
Sans prendre position sur le projet de loi, l'AQPS souhaite que le recours à l'aide médicale à mourir demeure exceptionnel et que tous les autres moyens pour soulager la souffrance aient été tentés ou offerts avant. De plus, on veut s'assurer que la demande d'aide médicale à mourir ne résulte pas d'un problème de santé mentale.
8 octobre 2013 http://www.aqps.info/nouvelles/aide-medicale-mourir-prevention-suicide-memoire-343.html
Aide médicale à mourir et prévention du suicide – mémoire de l’AQPSConsidérant qu’il existe certaines convergences entre le suicide et l’aide médicale à mourir, l’AQPS a suivi depuis leurs débuts les travaux de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité. En juillet 2010, elle a adressé à la Commission spéciale un mémoire intitulé « Euthanasie, suicide assisté et suicide - Questionnements sur les convergences ».
Ce mardi 8 octobre 2013, l’AQPS a été convoquée par la Commission de la santé et des services sociaux afin de réagir au projet de loi 52, loi concernant les soins de fin de vie. Elle y a présenté les sept recommandations de son mémoire « Aide médicale à mourir et prévention du suicide » .
Position de l’AQPSL’AQPS mène sa réflexion à la lumière de sa mission première, la prévention du suicide. Elle l’a entre autres nourrie de la confrontation des principes et des valeurs de base de la prévention du suicide avec la question de l’aide médicale à mourir.
Si elle a choisi de ne pas adopter de position en faveur ou en défaveur du projet de loi n°52, l’AQPS tient néanmoins à exprimer ses préoccupations et à formuler des recommandations visant à réduire certains risques entrevus dont celui de l’acceptation collective du suicide comme une solution possible à la souffrance.
Synthèse des recommandations
Recommandation 1 : Préciser dans les critères d’accès à l’aide médicale à mourir la condition de mort imminente.
Recommandation 2 : Ajouter un critère visant à ce que l’aide médicale à mourir ne puisse être administrée que dans les cas où la souffrance est véritablement réfractaire à tous les soins, y compris palliatifs, c’est-à-dire après avoir tenté ou du moins offert ces soins. Cette mesure va de pair avec un développement majeur des soins palliatifs au Québec.
Recommandation 3 : Inclure une évaluation psychiatrique au processus de demande, au moins dans les cas où le médecin juge que la condition mentale du patient est incertaine; prévoir la consultation d’une équipe pluridisciplinaire comptant un professionnel de la santé mentale; prévoir des conditions particulières pour les cas de demande d’aide médicale à mourir émanant de patients atteints d’un problème de santé mentale et exiger que des soins psychologiques ou psychiatriques soient disponibles dans les services dispensant des soins de fin de vie et/ou palliatifs.
Recommandation 4 : Baliser la possibilité de retirer la demande d’aide médicale à mourir et s’assurer que ce droit soit communiqué de manière appropriée aux patients et que les professionnels chargés d’administrer et d’accompagner la fin de vie soient formés à la réalité de l’ambivalence entourant le désir de mourir des individus en souffrance.
Recommandation 5 : Apporter une information de qualité à tous les groupes de la population, notamment sur la définition et les critères retenus pour l’aide médicale à mourir, afin de diminuer les risques de confusion avec les autres formes de fin de vie, dont le suicide. Il est également important d’insister sur le caractère exceptionnel et le contexte médical de cette fin de vie.
Recommandation 6 : Prévoir des mesures de soutien des personnes qui se verront refuser l’aide médicale à mourir, des proches des personnes décédées au moyen de l’aide médicale à mourir et des professionnels de la santé impliqués dans sa mise en oeuvre.
Recommandation 7 : Documenter les retombées sociétales de cette loi, en commandant des études portant notamment sur le lien entre l’aide médicale à mourir et le suicide et sur les effets sur les personnes refusées, sur les proches et sur les professionnels de la santé. Cette mission pourrait s’inscrire dans le mandat qu’assumera la Commission sur les soins de fin de vie.
En résuméL’AQPS partage avec de nombreuses personnes et organisations la préoccupation du bien-être de la personne en fin de vie. En même temps, elle invite le législateur à adopter un regard large sur la question de l’aide médicale à mourir et à s’intéresser non seulement aux intérêts de la personne en fin de vie, mais aussi à ceux des milliers de personnes suicidaires que compte la société québécoise.
Sans prendre position dans le débat, l’AQPS exprime dans ce mémoire ses préoccupations relatives à la prévention du suicide et appelle les membres de la Commission de la santé et des services sociaux à prendre celles-ci en considération.