vendredi 20 avril 2012

ETUDE : Travail et tentatives de suicide, ANGERS

Travail et tentatives de suicide, S. François, M.-P. Guiho-Bailly , J. Bodin, A. François, Y. Roquelaure (Laboratoire d’ergonomie et d’épidémiologie en santé au travail, faculté de médecine d’Angers)   B. Gohier, J.-B. Garre (Département de psychiatrie et de psychologie médicale, CHU d’Angers)
Lien sur //www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1775878512000793  dans  Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement 2012;xxx:1-8

Mémoire

Résumé
Objectif

L’irruption médiatique de suicides en lien avec le travail constitue un élément marquant de ces dernières années. Ce phénomène doit mobiliser tous les acteurs de l’entreprise, de l’agent au directeur. Pour envisager une prévention des suicides liés au travail, il est important de les définir en termes quantitatif et qualitatif. Afin de répondre en partie à cette problématique, cette étude vise à préciser les caractéristiques professionnelles d’un échantillon de suicidants dont une partie annonce un lien entre leur passage à l’acte suicidaire et leur travail.
Méthodes

Cette étude d’une durée de six mois a inclus les suicidants actifs ayant un emploi, âgés de 18 à 65 ans, hospitalisés au CHU d’Angers. Au total, 87 suicidants consécutifs ont répondu aux questionnaires portant sur les caractéristiques du travail.
Résultats

Les suicidants appartenant au groupe « tentatives de suicide (TS) liées au travail » décrivent davantage la présence d’éléments d’organisations pathogènes du travail comprenant une surcharge de travail, des délais à respecter et des dérangements fréquents. De plus, ils rapportent également davantage de conflits dans l’entreprise. Cela concerne en majorité les cadres et les professions intermédiaires. La proportion des hommes est plus importante parmi les suicidants établissant un lien entre leur TS et leur travail, mais les femmes sont aussi concernées.
Discussion

Le lien entre le travail et les TS semble davantage provenir de l’organisation du travail, des rapports avec la hiérarchie et les collègues, ainsi que d’une mauvaise reconnaissance au travail, que de l’exposition aux contraintes physiques, aux horaires de travail et au type de contrat de travail.
Conclusion

La prévention du suicide lié au travail doit passer par une réflexion sur l’organisation du travail, les rapports sociaux au sein de l’entreprise et la promotion de la reconnaissance du travail réel.

En ligne http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1775878512000793