lundi 8 septembre 2025

DOSSIER DE PRESSE JMPS 2025

 DOSSIER DE PRESSE  JMPS 2025

Pour les manifestations https://blogdinfosuicide.blogspot.com/2025/06/journee-mondiale-prevention-suicide.html 

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Suicide : les actions de prévention en Île-de-France 

8 septembre 2025

https://www.iledefrance.ars.sante.fr*



Le 10 septembre a lieu la journée mondiale de prévention du suicide. A cette occasion, focus sur les dispositifs déployés en Île-de-France pour accompagner les personnes à risque suicidaire et les professionnels qui leur viennent en aide.

Une priorité de santé publique

La prévention du suicide est un enjeu majeur de santé publique. Bien que le taux de suicide soit en baisse tendancielle depuis 20 ans, la France présente l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe, avec 9 203 décès estimés en 2017, selon l’observatoire du suicide. Selon une étude de la fondation FondaMental, le fardeau économique des suicides et tentatives de suicide en France en 2019 s’élève à 24 milliards d’euro, en tenant compte des coûts directs sanitaires et post mortem, ainsi que des coûts indirects liés notamment à la perte de productivité et la prise en charge du handicap.

Selon le Bulletin de Santé Publique Ile-de-France de 2023, 4 % des Franciliens de 18-85 ans ont déclaré avoir pensé à se suicider, proportion comparable à celle observée dans le reste de la France. En Île-de-France, un passage à l’acte concerne 6 % des personnes de 18-85 ans, les femmes bien plus que les hommes (respectivement 7 % et 4 %). En plus des jeunes, les agriculteurs, les personnes détenues, les minorités sexuelles et les personnes âgées sont particulièrement concernées par le risque suicidaire.

La prévention du suicide, et plus généralement la promotion de la santé mentale, est l’une des priorités du Projet régional de santé 2023-2028, dans sa fiche 1.6 du Schéma Régional de Santé. L'Agence, aux côtés de ses partenaires est engagée dans une stratégie globale qui comprend : le développement d’outils de suivi des suicides et des tentatives de suicide, des actions de prévention auprès des personnes à risque suicidaire et celles ayant déjà réalisé un passage à l’acte, la mise en place de formations au repérage, à l’évaluation du risque suicidaire et à l’intervention de crise auprès des personnes en crise suicidaire mais aussi des actions de postvention et d’accompagnement des personnes qui ont connu un suicide dans leur environnement et entourage.

Zoom sur quelques actions mises en place en Île-de-France :
Le 3114 : le numéro de prévention du suicide

Le 3114, est un numéro national de prévention du suicide lancé dans le cadre de la stratégie nationale de prévention du suicide. Un centre répondant est ouvert en Île-de-France depuis janvier 2023 porté par le GHU Paris psychiatrie et neurosciences et l’AP-HP.

Ce dispositif d’aide à distance est accessible 7j/7 et 24h/24. Il a pour but d’apporter une réponse réactive et personnalisée à toute personne confrontée à une crise suicidaire, ainsi qu’à ses proches aidants, aux professionnels, aux endeuillés du suicide et aux institutions impactées. Il permet de répondre à un public assez large et à l’ensemble des situations : accueil, écoute et orientation. Les répondants sont des psychologues et des infirmiers qui ont eux-mêmes une expérience en psychiatrie et dans le champ du suicide.

Depuis sa création, le 3114 a reçu plus de 200 000 appels venant de l’Île-de-France.

En savoir plus : 3114.fr
Le dispositif VigilanS : un suivi et un accompagnement des personnes à risque de réitération suicidaire

La survenue d'une tentative de suicide multiplie par 4 le risque de suicide ultérieur. Pour prévenir ce risque, le maintien du contact avec les personnes est essentiel. C’est l’enjeu du dispositif VigilanS né en 2015 dans les Hauts-de-France et qui est aujourd’hui effectif dans chaque département d’Île-de-France.

Toute personne prise en charge pour une tentative de suicide se voit proposer son inclusion dans VigilanS au moment de sa sortie. Elle est alors suivie et régulièrement contactée par des « vigilanseurs », des soignants formés qui pourront répondre efficacement en cas de mal-être ou de problème. Elle peut également les joindre directement via un numéro gratuit. Parallèlement, son médecin traitant et éventuellement son psychiatre traitant reçoivent un courrier les informant de l’organisation du dispositif et de l’entrée de leur patient dans celui-ci. Ils disposent eux aussi d’un numéro téléphonique dédié pour répondre à leurs questions.

Depuis leur création sur la région, les 4 dispositifs VigilanS franciliens ont inclus dans leurs suivis plus de 10 000 patients.

Selon l'évaluation de Santé publique France, le risque de réitération suicidaire ou de décès par suicide est réduit de 38% pour les patients un an après leur inclusion dans VigilanS.

En savoir plus : Santé publique France
Les formations en prévention du suicide

Les actions de formation forment un pilier de la stratégie de prévention du suicide et ont plusieurs déclinaisons :Des formations en prévention du suicide visant à constituer un réseau Sentinelle de prévention et d’orientation dans la population.
La formation spécifique des professionnels pour le dépistage, l’évaluation, l’orientation et l’intervention de crise.

Trois formations standardisées construites par le GEPS (Groupement d'Etudes et de Prévention du Suicide) sont déployées à l’échelle régionale :Les formations « Evaluation et Orientation » et « Intervention de Crise » s’adressent aux professionnels cliniciens et visent à leur donner les clés pour évaluer et intervenir face à une crise suicidaire.
La formation « Sentinelle », ouverte à tous, vise à renforcer les habiletés et dispositions spontanées de citoyens ou professionnels non-soignants pré-identifiés pour repérer, au sein de leur communauté de vie, les signes d’alerte d’un risque suicidaire et orienter les personnes repérées vers les ressources d’évaluation et/ou de soin adaptées.

En savoir plus sur les formations
La promotion de la postvention

En Île-de-France, des dispositifs de postvention, après un suicide, se développent, que ça soit des dispositifs de postvention pour les professionnels de la santé confrontés au suicide de patients (développement hospitalier de ressources), ou d’accompagnement d’endeuillés par suicide (association Empreintes, etc.).
Une plateforme d’informations et de ressources, la plateforme Espoir, recense les ressources à proximité.

En savoir plus : espoir-suicide.fr et empreintes-asso.com

Nightline : une association qui prend soin de la santé mentale des jeunes

Le dispositif Nightline œuvre pour améliorer la santé mentale des jeunes, et notamment des étudiants, dans le cadre de la prévention du suicide.
Découvrir Nightline

Aller plus loin
Liens utiles
Que faire et à qui s’adresser face à une crise suicidaire ?
Psycom, site ressource sur la Santé mentale
Infosuicide.org : portail d'informations, espace d'échanges et de débats
Le 3114 : le numéro de prévention du suicide

https://www.iledefrance.ars.sante.fr/suicide-les-actions-de-prevention-en-ile-de-france-0
 

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« Aucune célébrité en France ne soutient notre cause » : la prévention du suicide peine à mobiliser 

La journée mondiale de prévention du suicide, c’est le 10 septembre. En France, chaque année, environ 9 000 personnes mettent fin à leurs jours. Le sujet reste tabou et peine à trouver sa place dans l’espace médiatique. 
Le suicide fait près de 9 000 morts par an. Un chiffre qui a tendance à baisser depuis trente ans, contrairement aux idées reçues.
 Par Samuel Cogez Journaliste aux faits-divers justice à La Voix du Nord Arras depuis 2006 Publié: 6 Septembre 2025 https://www.lavoixdunord.fr/*

Elle ne ménage pas ses efforts, arpentant la France aux côtés de psychiatres spécialisés. Nathalie Pauwels, responsable du programme Papageno destiné à prévenir la contagion suicidaire, peine pourtant à mobiliser. Cette année, le 10 septembre, le message de la journée mondiale de prévention du suicide sera en plus parasité par la contestation sociale. Mais même sans cela, le message a du mal à passer… En témoigne la pétition en forme de manifeste, « Parle moi de ton silence », lancée en février, qui approche péniblement les 10 000 signatures.

« Je reçois plein de messages de personnes qui trouvent la démarche de cette pétition essentielle, mais qui ne veulent pas signer ou être identifiées », constate madame Pauwels. Pour donner plus d’écho à l’initiative, Papageno a contacté 150 personnes, – artistes, chanteurs, journalistes, acteurs… –, ayant tutoyé le suicide, sans succès. « Soit on n’a aucune réponse, soit un refus d’engagement sur ce sujet, déplore Nathalie Pauwels. On n’a pas de visibilité, de porte-parole. Personne en France, comme célébrité, ne soutient notre cause. Et qui va inviter en plateau un expert de la prévention du suicide ? »
Tabou et idées reçues

Le suicide reste tabou. On recense chaque année 200 000 tentatives officielles, mais le fléau est mal connu et véhicule des idées reçues. Il touche toutes les catégories sociales, fait trois fois plus de morts chez les hommes que chez les femmes, et concerne « très largement les personnes âgées, selon le psychiatre Charles-Édouard Notredame. Avec assez peu de tentatives mais des gestes très vite létaux ». Autre idée reçue : il n’y a pas plus de suicide. Le nombre de décès par suicide baisse depuis trente ans en France (– 30 %).

« La question du suicide est entachée d’idées reçues, les gens l’associent à la faiblesse, la lâcheté, explique madame Pauwels. C’est un tabou car ça touche à la mort, il y a beaucoup de culpabilité des proches. Le silence complique le travail de prévention ». Et ce alors qu’on parle pourtant de plus en plus de santé mentale.3114, numéro national de prévention du suicide, 7j/7, 24h/24.

 https://www.lavoixdunord.fr/1622112/article/2025-09-06/aucune-celebrite-en-france-ne-soutient-notre-cause-la-prevention-du-suicide

 

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L’interview du samedi Prévention du suicide : « Il faut oser dire à l’autre que l’on s’inquiète pour lui »
Cette année l’ARS Grand Est a fait de la prévention du suicide une priorité. Le sujet est encore tabou mais Fabienne Ligier, psychiatre et spécialiste du sujet, a une conviction : parler du suicide peut sauver des vies.
Propos recueillis par Magalie Delle-Vedove - 06 sept. 2025 

Fabienne Ligier professeure de Psychiatrie, psychiatre au Centre Psychothérapique de Nancy (CPN), coordinatrice médicale du centre régional de prévention du suicide Grand Est. Photo Magalie Delle-Vedove
  
Cette année l’ARS Grand Est a fait de la prévention du suicide une priorité, la région est-elle particulièrement concernée ?

Le taux de décès par suicide baisse mais il peut encore diminuer grâce à la prévention car le suicide est une cause de mortalité majoritairement évitable. En France, le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les 18-25 ans, la première chez les 25-34 ans. Ces données sont préoccupantes mais il faut rappeler que la mortalité par suicide a baissé depuis l’an 2000, la prévention est donc efficace. En Lorraine, deux départements ont un bilan plus préoccupant, les Vosges et la Meuse. Les départements ruraux cumulent des facteurs de risques comme le taux de chômage, l’isolement et l’accès aux soins. La prise en charge est compliquée si on ne peut pas voir son médecin, un psychologue ou un psychiatre. Des chercheurs ont pu évaluer, en réalisant des autopsies psychologiques de personnes décédées par suicide, qu’il existe dans plus de 80 % des cas une dépression ou une addiction non traitée, voire non diagnostiquée. La crise suicidaire est accompagnée d’un débordement émotionnel, quelle qu’en soit la cause initiale. Ces éléments de souffrance sont parfois non repérés par les soignants et l’entourage, car souvent non évoqués par les personnes suicidaires.

Tout changement de comportement brutal, survenue de signes d’anxiété, repli sur soi, désinvestissement affectif, troubles du sommeil, de l’alimentation, conduites à risques. Il faut aussi garder à l’esprit que parfois la dépression, l’envahissement émotionnel se manifestent par de l’agressivité ou de l’agitation. Le changement d’attitude doit alerter tout comme certains éléments de langage : « Je n’en peux plus », « il n’y a plus rien à faire ».
Pas facile de graduer la souffrance mais qu’est ce qui fait qu’une personne va tenter de se suicider et qu’une autre non ?

Certaines trajectoires de vie émaillées de violences précoces sont plus à risques mais certains individus sont résilients. Il y a de nombreux facteurs de risques comme l’isolement, la précarité, le manque d’accès aux soins, un trouble psychique, le chômage, la violence subie dans l’enfance ou à l’âge adulte. Il y a aussi des facteurs de protection comme le soutien social, la capacité à demander de l’aide, une activité valorisante, le fait de pouvoir exprimer ses émotions parce qu’on appartient à une communauté, qu’on se sent appartenir à un groupe. Il est important de permettre à nos enfants de s’exprimer, et ce, même dans une société qui a tendance à abraser les réactions émotionnelles. Le suicide est une pathologie du lien, la personne en souffrance a le sentiment d’être un poids pour les autres, d’être déconnectée. Elle a du mal à demander de l’aide d’autant que son estime d’elle-même est souvent dégradée et accompagnée d’un sentiment de honte en crise suicidaire. Il faut oser dire à l’autre que l’on s’inquiète. Le suicide ne correspond pas à une volonté de mourir, mais au besoin de mettre fin à une douleur physique ou morale insupportable. La personne désire, au fond, « vivre autrement ». Elle ne trouve pas d’autre issue que le suicide car quand une personne est en crise suicidaire elle présente une « tunnellisation cognitive ». Cela signifie qu’elle ne perçoit plus les ressources sur lesquelles elle peut s’appuyer. Il n’y a donc pas de prédéterminisme mais bien d’un côté des facteurs de risque personnels, familiaux et contextuels et de l’autre des facteurs de protection. Le suicide a une cause multifactorielle.

On dit que quelqu’un qui parle de son suicide ne passe pas à l’acte, c’est une idée reçue ?

Oui et je dirais même qu’il faut s’inquiéter quand une personne verbalise des idées suicidaires. Une autre idée reçue consiste à croire que questionner une idée suicidaire encourage un passage à l’acte, c’est faux. En parler soulage. Il ne faut jamais banaliser les tentatives de suicide. Ce n’est pas une façon « de se faire remarquer ».
Concrètement que peut-on faire pour prévenir le suicide ?

Pour prévenir, il faut connaître. Il est important de parler du suicide pour que cela ne soit plus un tabou, pour que des mesures puissent être mises en place pour soutenir les personnes à risque et celles en souffrance. Il y a des ressources comme le 31 14 , un numéro de téléphone gratuit, qui fonctionne jour et nuit et toute l’année et dont les équipes sont constituées de professionnels (psychologues, infirmières, psychiatres). Il est aussi dédié aux proches qui s’inquiètent ou à ceux qui ont été affectés par un suicide. Il ne faut jamais hésiter à appeler.



Septembre jaune : des marches pour briser le silence qui entoure le suicide

Chaque jour, le suicide fait des victimes en silence. Et si la prévention contre le suicide a du sens toute l’année, c’est au mois de septembre qu’on dénombre le plus grand nombre d’actions de prévention à destination du grand public. Septembre Jaune est une initiative née de la volonté de combattre le suicide par l’information, la sensibilisation et le soutien. Cette année, à l’occasion de la journée internationale de prévention du suicide, le Centre Psychothérapique de Nancy (CPN) et le Centre Ressource Prévention Suicide Grand Est (CRPS) organisent des événements de sensibilisation en région. À Nancy par exemple et pour la deuxième édition , rendez-vous est donné le dimanche 7 septembre de 10 h à 13 h, à l’auditorium de la Pépinière, pour une marche accessible à toutes et tous d’un peu moins de trois kilomètres. L’événement sera ponctué de moments d’animations sur les stands. De la même façon, à Épinal et cette fois-ci pour la première fois, une marche jaune sera organisée le 14 septembre à partir de 10 h. Rendez-vous au parc du château pour deux kilomètres de promenade égayée par des animations. Ces deux marches citoyennes visent à sensibiliser à la souffrance psychique et à faire connaître le 31 14, le numéro national de prévention du suicide.

▶  Inscription gratuite mais obligatoire

Pour la marche de Nancy : https://forms.office.com/e/ff54UmkA1r

Pour la marche d’Épinal : https://forms.office.com/e/0LgBG3TscM

https://www.estrepublicain.fr/magazine-sante/2025/09/06/prevention-du-suicide-il-faut-oser-dire-a-l-autre-que-l-on-s-inquiete-pour-lui 

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Septembre jaune : un mois pour briser le silence sur le suicide
05 septembre 2025 https://destinationsante.com/*
Le mois de septembre est le mois de prévention du suicide, encore trop souvent tabou. Ce silence nuit à la prévention et à la recherche d’aide pour les personnes en souffrance. En effet, des dispositifs de soutien existent et devraient être connus de tous, comme le 3114, le numéro national de prévention du suicide.


Septembre jaune est un mois de prévention du suicide, dont la journée mondiale se tiendra le 10 septembre. Les chiffres du suicide, l’une des manifestations les plus graves des problèmes de santé mentale, ne baissent plus, en France, ces dernières années après un recul significatif de 30 % depuis les années 2000.
Le suicide en chiffres

En France, en moyenne, 25 suicides sont enregistrés par jour, soit 9 000 par an. Et près de 200 000 tentatives de suicide.

Le suicide est la première cause de mortalité maternelle jusqu’à un an après l’accouchement. Il est aussi la première cause de mortalité évitable chez les 25-35 ans. 2ème cause, après les accidents de la route, chez les 18-25 ans.

Entre 2017 et 2023, les tentatives de suicides déclarées ont grimpé de 50 % chez les 18 – 24 ans. Et une hausse massive des hospitalisations pour gestes auto-infligés chez les adolescents ont été recensés : + 70 % chez les 10 – 14 ans, 46 % chez les 15 – 19 ans, 54 % chez les 20 – 24 ans. Les hommes sont en premières lignes, avec 3,5 fois plus de décès par suicide que les femmes. Le risque augmente chez les personnes âgées ; les décès par suicide sont 25 fois plus élevés chez les hommes de 85 à 94 ans que chez les hommes de 25 ans.

Le besoin de prévention est bien là, mais le tabou qui persiste entrave l’accès aux ressources et à l’information. « Si on ne parle pas du suicide, les personnes qui ont des idées suicidaires ont l’impression que c’est interdit, que c’est tabou. Le résultat est que ces personnes se sentent honteuses et coupables, ce qui empire leur état et ce qui les empêche d’aller vers les ressources d’aide. Il faut que ça s’arrête. On ne peut pas garder la souffrance des personnes qui ont des idées suicidaires sous silence », lâche Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l’Enfant et de l’Adolescent au CHU de Lille (Nord) et coordinateur national adjoint du 3114.
Quels dispositifs pour lutter contre le suicide ?

Le 3114 est un dispositif encore peu connu du grand public, numéro national de prévention du suicide, disponible pour l’ensemble de la population. Cette ligne nationale a été officiellement ouverte le 1er octobre 2021. 7jours//7, 24 heures/24, le service est assuré par des professionnels, psychologues et infirmiers, spécifiquement formés. Ceux-ci assurent une prise en charge des personnes qui présentent des idées suicidaires alors que l’accès aux soins standards est souvent difficile.

Le numéro permet aussi d’apporter soutien et conseils aux personnes qui s’inquiètent pour un proche.

Le 3114 étoffe la stratégie nationale de prévention du suicide, impulsée par la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie 2018 », pilotée au national par la Direction générale de la Santé (DGS) et en région par les agences régionales de santé (ARS).

Il complète le dispositif VigilanS, qui maintient le contact avec les personnes hospitalisées après une tentative de suicide. Objectif : réduire le risque de récidive. « Les patients qui bénéficient du dispositif sont contactés par une équipe de ‘vigilanseurs’ sur une période allant de quelques jours à 6 mois après une tentative de suicide. Le contact peut se faire par téléphone ou par voie postale », explique Santé publique France qui avait publié en 2023 les résultats d’une évaluation de Vigilans. Celui-ci réduirait de 38 % le risque de réitération suicidaire (passage aux urgences ou hospitalisation pour tentative de suicide ou décès par suicide) dans les 12 mois qui suivent une tentative de suicide, par rapport à ceux qui n’ont pas bénéficié du dispositif.

La formation de personnes capables de repérer et d’orienter une personne qui présente des idées suicidaires (réseau sentinelle) et la prévention de la contagion suicidaire (notamment via le programme Papageno) participent à cet effort de prévention.

Durant ce mois de septembre, plusieurs événements auront lieu pour faire connaître le 3114, sensibiliser et prévenir le suicide. Une campagne sera aussi relayée sur les réseaux sociaux, mettant en avant un parapluie jaune, rempart aux idées suicidaires.

Source : CHU de Lille, Santé publique France

Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

 https://destinationsante.com/septembre-jaune-un-mois-pour-briser-le-silence-sur-le-suicide.html

 

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Septembre jaune : un mois pour briser le silence sur le suicide
Eloise BAJOU - Par destinationsante.com
Publié le 05/09/2025 https://www.sudouest.fr/sante/destination-sante/septembre-jaune-un-mois-pour-briser-le-silence-sur-le-suicide-25799413.php
Septembre jaune est un mois de prévention du suicide, dont la journée mondiale se tiendra le 10 septembre. Les chiffres du suicide, l’une des manifestations les plus graves des problèmes de santé mentale, ne baissent plus, en France, ces dernières années après un recul significatif de 30 % depuis les années 2000.

En France, en moyenne, 25 suicides sont enregistrés par jour, soit 9 000 par an. Et près de 200 000 tentatives de suicide.

Le suicide est la première cause de mortalité maternelle jusqu’à un an après l’accouchement. Il est aussi la première cause de mortalité évitable chez les 25-35 ans. 2ème cause, après les accidents de la route, chez les 18-25 ans.

Entre 2017 et 2023, les tentatives de suicides déclarées ont grimpé de 50 % chez 

les 18 – 24 ans. Et une hausse massive des hospitalisations pour gestes auto-infligés chez les adolescents ont été recensés : + 70 % chez les 10 – 14 ans, 46 % chez les 15 – 19 ans, 54 % chez les 20 – 24 ans. Les hommes sont en premières lignes, avec 3,5 fois plus de décès par suicide que les femmes. Le risque augmente chez les personnes âgées ; les décès par suicide sont 25 fois plus élevés chez les hommes de 85 à 94 ans que chez les hommes de 25 ans.

Le besoin de prévention est bien là, mais le tabou qui persiste entrave l’accès aux ressources et à l’information. « Si on ne parle pas du suicide, les personnes qui ont des idées suicidaires ont l’impression que c’est interdit, que c’est tabou. Le résultat est que ces personnes se sentent honteuses et coupables, ce qui empire leur état et ce qui les empêche d’aller vers les ressources d’aide. Il faut que ça s’arrête. On ne peut pas garder la souffrance des personnes qui ont des idées suicidaires sous silence », lâche Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l’Enfant et de l’Adolescent au CHU de Lille (Nord) et coordinateur national adjoint du 3114.

Quels dispositifs pour lutter contre le suicide ?

Le 3114 est un dispositif encore peu connu du grand public, numéro national de prévention du suicide, disponible pour l’ensemble de la population. Cette ligne nationale a été officiellement ouverte le 1er octobre 2021. 7jours//7, 24 heures/24, le service est assuré par des professionnels, psychologues et infirmiers, spécifiquement formés. Ceux-ci assurent une prise en charge des personnes qui présentent des idées suicidaires alors que l’accès aux soins standards est souvent difficile.

Le numéro permet aussi d’apporter soutien et conseils aux personnes qui s’inquiètent pour un proche.

Le 3114 étoffe la stratégie nationale de prévention du suicide, impulsée par la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie 2018 », pilotée au national par la Direction générale de la Santé (DGS) et en région par les agences régionales de santé (ARS).

Il complète le dispositif VigilanS, qui maintient le contact avec les personnes hospitalisées après une tentative de suicide. Objectif : réduire le risque de récidive. « Les patients qui bénéficient du dispositif sont contactés par une équipe de ‘vigilanseurs’ sur une période allant de quelques jours à 6 mois après une tentative de suicide. Le contact peut se faire par téléphone ou par voie postale », explique Santé publique France qui avait publié en 2023 les résultats d’une évaluation de Vigilans. Celui-ci réduirait de 38 % le risque de réitération suicidaire (passage aux urgences ou hospitalisation pour tentative de suicide ou décès par suicide) dans les 12 mois qui suivent une tentative de suicide, par rapport à ceux qui n’ont pas bénéficié du dispositif.

La formation de personnes capables de repérer et d’orienter une personne qui présente des idées suicidaires (réseau sentinelle) et la prévention de la contagion suicidaire (notamment via le programme Papageno) participent à cet effort de prévention.

Durant ce mois de septembre, plusieurs événements auront lieu pour faire connaître le 3114, sensibiliser et prévenir le suicide. Une campagne sera aussi relayée sur les réseaux sociaux, mettant en avant un parapluie jaune, rempart aux idées suicidaires.

 https://www.sudouest.fr/sante/destination-sante/septembre-jaune-un-mois-pour-briser-le-silence-sur-le-suicide-25799413.php