Santé Les règles peuvent aggraver les tendances suicidaires
Finn Gessert - 22 avril 2024
La science confirme ce que de nombreuses personnes expérimentent déjà.
Les règles ne sont pas douloureuses que physiquement.
Sautes d'humeur, bouffées de chaleur, syndrome prémenstruel ou endométriose: toute personne qui a ses règles sait très bien que le cycle menstruel peut avoir un impact profond sur le corps et l'esprit.
Pourtant, aussi répandus que soient ces troubles, la science ne comprend que vaguement les effets du cycle féminin sur la santé physique et mentale. Mais après des décennies de négligence en médecine et en psychologie, ces disciplines ont finalement commencé à rattraper leur retard en la matière.
Il était déjà bien connu que 3 à 8% des personnes ayant leurs règles souffrent d'un trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), qui implique des poussées dépressives et de l'anxiété. Mais la psychologue Jaclyn Ross et son équipe de l'Université de l'Illinois à Chicago voulaient savoir si davantage de personnes avaient des problèmes de santé mentale à cause de leur cycle menstruel.
De meilleurs traitements grâce à de meilleures connaissances
C'est pourquoi elles ont mené une étude portant sur 119 femmes qui n'avaient pas reçu de diagnostic de TDPM, mais chez qui des tendances suicidaires avaient été constatées. Les scientifiques ont demandé aux femmes d'enregistrer leur état d'esprit, de dépression et leurs sentiments de désespoir. Les résultats montrent que les pensées suicidaires s'exacerbent juste avant et pendant les menstruations, même en l'absence d'un TDPM.
L'étude est précieuse pour les thérapeutes et les gynécologues, car elle peut les aider à sensibiliser leurs patientes à la manière dont les règles peuvent influencer les émotions et les tendances suicidaires. En outre, des médicaments bloquant certaines hormones pourraient être développés sur la base de ces connaissances.
Le travail de Ross et de ses collègues constitue un progrès, mais la science et les soins de santé ont encore un long chemin à parcourir: les troubles liés aux règles sont toujours stigmatisés, et même les médecins et les thérapeutes ne connaissent souvent pas vraiment le lien entre eux et la santé mentale.