ORIGINAL RESEARCH article
Front. Psychiatry, 26 March 2024
Sec. Public Mental Health
Volume 15 - 2024 | https://doi.org/10.3389/fpsyt.2024.1271674
Re-imagining crisis care: experiences of delivering and receiving the Assured brief psychological intervention for people presenting to Emergency Departments with self-harm
Neha Shah 1* Sally O’Keeffe 2 Sam Hayward 1Mimi Suzuki 1 Rose McCabe 1
1School of Health and Psychological Science, City, University of London, London, United Kingdom
2Population Health Sciences Institute, Newcastle University, Newcastle-Upon-Tyne, United Kingdom
Contexte : Le risque de suicide augmente immédiatement après une consultation aux urgences pour automutilation. Les données suggèrent que les interventions psychologiques brèves menées aux urgences sont efficaces pour l'automutilation. L'intervention Assured comprend une évaluation biopsychosociale approfondie aux urgences, un plan de sécurité collaboratif et trois séances de suivi rapide axées sur les solutions.
Objectif : Nous avons abordé les questions de recherche suivantes : Quelles sont les expériences des praticiens de liaison en santé mentale des urgences et des patients en ce qui concerne l'intervention Assured ? Quels étaient les obstacles et les facilitateurs ? Quels pourraient être les mécanismes permettant d'améliorer les expériences et les résultats ?
Méthodes : Nous avons mené une étude de faisabilité de l'intervention Assured dans quatre services d'urgence du sud-est de l'Angleterre. Des entretiens semi-structurés ont été menés avec 13 praticiens et 27 patients. Les entretiens ont été transcrits, codés ligne par ligne dans Nvivo et analysés thématiquement en utilisant une approche inductive. La fiabilité inter-évaluateurs a été calculée avec un coefficient kappa de 0,744.
Cinq thèmes généraux ont été identifiés :
- L'intervention donne surtout de l'autonomie et de l'espoir aux patients en grande détresse, et les aide à mettre en œuvre des stratégies pour soutenir leur santé mentale ; cependant, les effets négatifs potentiels étaient que les patients devenaient accablés ou déclenchés.
- L'intervention fonctionne en créant un espace où les patients peuvent exprimer ce qui est important pour eux, en facilitant la perspicacité et la réflexion, en validant les émotions et en renforçant l'estime de soi, en aidant les patients à gérer les limites et à tester ce qui fonctionne pour soutenir leur santé mentale.
- L'intervention réimagine la relation praticien-patient et facilite la confiance et de nouvelles possibilités pour les patients qui ont des antécédents difficiles en matière de relations et de recherche d'aide.
- L'intervention nécessite un changement significatif de la culture professionnelle et une nouvelle façon de travailler de manière pratique en effectuant un travail de suivi, en passant d'un rôle réactif à un rôle plus proactif. Cela nécessite un soutien et une supervision, mais est gratifiant pour les praticiens.
- L'intervention remet en question les limites des soins au point de crise en ouvrant un nouvel espace thérapeutique opportun et en aidant les patients à accéder à un soutien supplémentaire.
La mise en place d'un suivi thérapeutique rapide après un passage aux urgences pour automutilation/suicidalité peut commencer à remédier aux défaillances actuelles du système de santé mentale, où les patients ne se sentent pas soutenus et - parfois - jugés par les professionnels, en soutenant les personnes et en encourageant l'action. Cependant, il existe d'importants obstacles culturels et liés au cheminement des services.
Acces à l' article https://www.frontiersin.org/journals/psychiatry/articles/10.3389/fpsyt.2024.1271674/full