Nîmes : lancement du comité de pilotage autour du mal-être agricole
Sébastien Ferra, directeur de la DDTM, Marie-Françoise Lecaillon, préfète du Gard, Anaïs Amalric-Joary, élue à la MSA. MIDI LIBRE - Thierry Devienne
Social, Nîmes, Gard
Publié le 09/12/2022 https://www.midilibre.fr*
Ce vendredi, Marie-Françoise Lecaillon, préfète du Gard, a présidé le lancement du comité de pilotage chargé de prendre en charge le mal-être agricole. Le Gard est l'un des premiers départements à le faire.
"Le nombre de suicides d'agriculteurs reste faible dans le Gard mais il y a du mal-être quand même", a déclaré Anaïs Amalric-Joany, élue à la Mutualité sociale agricole (MSA). Elle représentait la MSA ce vendredi matin à la réunion de lancement du comité départemental de pilotage autour du mal-être agricole, présidé par Marie-Françoise Lecaillon, préfète du Gard.
"Le Gard est l'un des premiers départements à lancer ce comité, a-t-elle indiqué. Un rapport parlementaire sur le sujet a relevé le déficit de coordination des dispositifs existant autour des agriculteurs en situation de mal-être".
Des causes multiples
Les causes de ce malaise ambiant dans le milieu agricole sont multiples : les conditions sanitaires, les difficultés climatiques (gel, sécheresse,etc.) à répétition, la mise en place de la nouvelle Politique agricole commune, le coût des fournitures en hausse... À cela, s'ajoutent parfois des difficultés personnelles. Quelque 30 000 personnes sont concernées dans le Gard dont un peu moins de 5 100 chefs d'exploitations. Ces dernières années, on compte en moyenne 36 suicides par an dans le monde agricole pour toute l'Occitanie.
Formation de "sentinelles"
Le rôle de ce comité est d'appréhender ces situations difficiles, repérer les agriculteurs ou salariés agricoles en situation de mal-être et faire en sorte de mieux coordonner les interventions de leurs différents interlocuteurs. Ainsi, les banques et assurances y sont représentées aussi. Une des premières actions est la formation de "sentinelles" parmi les personnes en contact avec les exploitants, susceptibles de signaler leurs difficultés, le but étant d'intervenir avant qu'ils n'en arrivent à un geste désespéré. Dix-huit sentinelles ont été formées la semaine dernière. L'objectif est d'arriver à cinquante en 2023.
"Dans le monde agricole, notamment dans le Gard, nous avons l'habitude de travailler en réseau, les partenaires échangent beaucoup. Par exemple, avec le guichet unique MSA, la personne va être accompagnée au niveau social, pour la défense de ses droits... Les élus, les syndicats agricoles, la Chambre d'agriculture ont leurs réseaux aussi", a ajouté Anaïs Amalric-Joary.
"Mais il ne faut pas oublier de traiter les causes aussi", a pointé David Seve, le président de la FDSEA du Gard. Selon lui, la plus importante est "l'incertitude du lendemain que connaissent de plus en plus les agriculteurs".
Le comité départemental de pilotage va se réunir deux fois par an pour faire le point. Mais des comités techniques se tiendront régulièrement pour élaborer des propositions.
Thierry Devienne