Cette soirée ciné-débat aura lieu jeudi 13 octobre 2022 à l’amphithéâtre du lycée La Touche, à Ploërmel (Morbihan). Elle s’adresse à tous.
Ouest-France Publié le 12/10/2022
Partant du postulat que la prévention de la souffrance psychique et du risque suicidaire est l’affaire de tous, le collectif du Pays de Ploërmel Cœur de Bretagne Misaco cherche à sensibiliser la population à cette problématique. Elle organise en partenariat avec l’ARS Bretagne (Agence régionale de santé) et la Mutualité française Bretagne une soirée ciné-débat, jeudi, à l’amphithéâtre du lycée La Touche, à Ploërmel (Morbihan).
Le thème de cette soirée sera « Mal-être, suicide, toutes et tous concerné(e)s ! ». Elle débutera par la projection d’extraits du documentaire Partir, revenir ou l’ambiguïté de la vie (30 minutes), réalisé par Juliette Warlop ; en 2010. S’ensuivra un débat animé par des professionnels, qui répondront aux questions du public : Jean-Luc Émeraud, psychologue libéral et Christophe Tobie, cadre de santé à l’Établissement public de santé mentale (EPSM) de Saint-Avé.
Le but de cette soirée est à la fois de sensibiliser la population sur la prévention de la souffrance psychique et du risque suicidaire, mais aussi et surtout de permettre d’identifier les aides et ressources existantes. Pour le territoire de Ploërmel, le médecin traitant reste le premier interlocuteur lorsqu’on pense au suicide. On peut aussi se tourner vers le centre médico-psychologique le plus proche (site du centre hospitalier de Ploërmel, 7, rue du Roi Arthur, bâtiment Le Cloître, tél. 02 97 73 22 70). En cas d’urgence, appeler le 15. Le 31 14 est le nouveau numéro national de prévention du suicide, avec une écoute professionnelle confidentielle 7j/7 et 24 h/24, pour les personnes concernées de près ou de loin par la souffrance et le suicide.
La Bretagne : la région la plus touchée
D’après les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2002, environ 815 000 personnes dans le monde sont décédées par suicide en 2000. Cela représente un taux de mortalité mondial d’environ 14,5 pour 100 000 habitants ou un décès toutes les 40 secondes environ.
Le suicide est directement lié à l’âge dans la très grande majorité des pays à travers le monde. Il se concentre dans les couches les plus âgées (plus de 60 ans). On constate aussi un accroissement des comportements suicidaires chez les jeunes de 15 à 24 ans. Selon les données concernant le monde agricole communiquées par l’ARS, 529 suicides ont été dénombrés en France en 2015, parmi le 1,6 million d’assurés du régime agricole âgés d’au moins 15 ans. Un agriculteur se suicide chaque jour en France.
D’après l’Observatoire régional de la santé, 680 Bretons se sont suicidés en moyenne par an, entre 2015 et 2017, communique Perrine Le Bouffant, chargée de prévention à la Mutualité française Bretagne. La Bretagne est la région la plus touchée par le suicide, chez les hommes comme chez les femmes, mais avec 76 % d’hommes.
Le pays de Ploërmel n’est pas épargné. Si la France métropolitaine a un taux standardisé de 100, celui du Pays de Ploërmel est à 197. Il y a deux fois plus de suicides qu’ailleurs en France. Entre 15 et 34 ans, un décès sur quatre est un suicide. Avant, la Bretagne était la région où on se suicidait le moins. Depuis le milieu du XXe siècle, on constate une montée en flèche du suicide. Le Centre-Bretagne et les Côtes-d’Armor sont particulièrement touchés. Tout un tas de facteurs conjugués, comme le remembrement qui a favorisé l’isolement, l’interdiction aux enfants de parler le breton ou encore la pression mise sur les jeunes concernant la réussite aux examens scolaires, expliquent cela.
En cas de besoin, les agriculteurs peuvent appeler Agri’écoute 24 h/24 au 09 69 39 29 19 (prix d’un appel local) ou par tchat (agriecoute.fr).
Jeudi 13 octobre 2022, de 20 h à 22 h, soirée ciné-débat à l’amphithéâtre du lycée La Touche (route de Dinan). Gratuit.
