Fin de vie
Publié le 4 Oct, 2022
Synthèses de presse https://www.genethique.org*
Le 22 septembre 2022, le Conseil d’éthique allemand a publié un avis pour « renforcer la prévention du suicide et l’autodétermination » (cf. Le Parlement allemand se penche sur la dépénalisation du suicide assisté, Allemagne : débat sur le suicide assisté au Bundestag).
Alors que la Cour constitutionnelle allemande a déclaré, le 26 février 2020, que « l’infraction d’assistance au suicide dans le cadre d’une activité commerciale était inconstitutionnelle et nulle » (cf. Allemagne : l’interdiction du suicide assisté remise en cause , Suicide assisté en Allemagne : quand « le droit à la mort devient la mort du droit »), le Conseil d’éthique développe trois objectifs autour de la prévention du suicide. Il souhaite créer une « prise de conscience », préciser « les contours préalables aux décisions de suicide » et mettre en évidence les responsabilités de chacun.
Selon Alena Buyx, présidente du Conseil, « quiconque se préoccupe de savoir si et, le cas échéant, comment l’assistance au suicide doit être réglementée en Allemagne, doit en même temps se pencher sur les conditions et les responsabilités d’une prévention du suicide réelle et globale ».
L’influence de la société ?
Les motifs du suicide vont « des troubles psychiques, notamment dépressifs, aux souffrances physiques, en passant par l’isolement et la solitude, jusqu’à la lassitude de la vie », rappelle le Conseil d’éthique. Mais « outre les facteurs individuels, l’environnement social et sociétal a également une influence sur les pensées suicidaires et leur développement ».
Le Conseil estime qu’une « décision librement assumée doit être respectée juridiquement et éthiquement en tant qu’expression du droit à l’autodétermination, même lorsqu’il s’agit de mettre fin à sa propre vie ». Ainsi, « si le désir de suicide d’une personne se concrétise en une volonté ferme et librement responsable, une assistance au suicide peut être proposée », considère-t-il.
Toutefois, selon Helmut Frister, porte-parole du groupe de travail interne du Conseil d’éthique, « le droit à l’autodétermination (…) ne décharge en aucun cas l’Etat et la société de la responsabilité de veiller, dans la mesure du possible, à ce que les personnes ne se retrouvent pas et ne restent pas dans des situations dans lesquelles elles se voient contraintes de préférer la mort à la vie ». L’organisme considère d’ailleurs que « la responsabilité des institutions consiste avant tout à orienter leurs offres de manière conséquente vers les objectifs de la prévention du suicide et à renforcer les liens de vie ».