Former les professionnels pour éradiquer le fléau du suicide
C’est l’un des objectifs du Canton de
Neuchâtel en matière de santé mentale : mieux prévenir le risque
suicidaire. Alors que Neuchâtel détient l’un des taux les plus élevés de
Suisse, les autorités sanitaires ont mandaté le Centre neuchâtelois de
psychiatrie pour former les professionnels liés de près ou de loin aux
personnes à tendance suicidaire : le personnel soignant bien sûr, mais
aussi les ambulanciers, les pompiers et les employés des écoles puisque
le suicide est la principale cause de mortalité chez les 15-29 ans. Dans
un second temps, une information et une sensibilisation seront menées
auprès de la population.
Jeux de rôles pour mieux ressentir
Pour ce qui est du volet formation, dix sessions d’une bonne dizaine de participants sont étalées sur l’année. La deuxième vient de s’achever. Durant les cours, le CNP donne des outils aux intervenants pour qu’ils puissent mieux faire face au risque suicidaire des personnes dont ils s’occupent.
La formation propose des mises en
situation réelle que les intervenants peuvent vivre dans le cadre de
leur profession. « Nous voulons que les participants cernent mieux les
idées suicidaires des personnes dont ils s’occupent. Nous sommes là pour
renforcer leurs connaissances », raconte Stéphane Saillant,
médecin-chef du Centre d’urgences psychiatriques, le CUP.
Pour y arriver, les participants
apprennent à modifier leur posture : « Ils doivent repérer les bons mots
au bon moment. Ils doivent aussi inviter la personne en difficulté à
s’ouvrir ».
Les effets indésirables des campagnes d'information
A terme, l’idéal serait bien sûr de diminuer le taux de suicide dans le canton, mais « ça va prendre du temps, les mentalités doivent changer, nous en sommes conscients », déclare Stéphane Saillant. Cela implique aussi qu’il faudra manier la campagne d’information au sein de la population avec finesse : parler de suicide, un sujet tabou, reste délicat. La frontière entre prévention et invitation au passage à l’acte est très fine. Une campagne pour dénoncer les risques suicidaires pourrait avoir des effets pervers et tenter, davantage que protéger, les personnes sensibles notamment les adolescents.
Le médecin-chef du CUP se veut toutefois
rassurant : « Nos messages sont ciblés sur la santé mentale en règle
générale, avec quelques informations sur le suicide. Nous mettrons
l’accent sur les alternatives au suicide et la nécessité d’exprimer son
mal-être ». /abo
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InterCités
Comment faire face au risque suicidaire? Mardi, 26 mai 2015 à 06:19
[RTS]
L’un des objectifs du Canton de Neuchâtel en
matière de santé mentale est de "faire face au risque suicidaire". Le
canton détient l’un des taux les plus élevés de Suisse et l’ambition est
de former cette année une centaine de professionnels - personnel
soignant, ambulanciers et employés des écoles - à mieux prévenir ce
fléau. Sous l’égide du Centre neuchâtelois de psychiatrie et sur la base
d’une formation mise en place dans le canton de Vaud, ils apprendront à
mieux cerner les idées suicidaires des personnes, ainsi qu'à mieux
percevoir la très fine frontière qui sépare prévention et invitation au
passage à l’acte.
Invité: Yves Dorogi, infirmier spécialiste clinique au CHUV.
Invité: Yves Dorogi, infirmier spécialiste clinique au CHUV.