Dossier Spinoza et l’épineuse question de la servitude volontaire
Spinoza and the thorny problem of voluntary servitude
 Miguel AbensourMiguel Abensour est professeur émérite de philosophie politique à 
l’Université Paris 7, directeur de la collection « Critique de la 
politique » chez Payot et ancien président du Collège international de 
philosophie.
« Spinoza et l’épineuse question de la servitude volontaire », Miguel Abensour Astérion [En ligne], 13 | 2015, mis en ligne le 19 mars 2015 URL : http://asterion.revues.org/2594
Résumés
Existe-t-il
 une hypothèse de la servitude volontaire chez Spinoza ? En partant des 
tensions qui naissent de l’apparente contradiction entre une telle 
hypothèse et l’anthropologie spinoziste, le présent article montre qu’il
 existe bien chez l’auteur du Traité théologico-politique des conditions politiques qui conduisent à l’inversion du conatus,
 au point de pousser les hommes à combattre « pour leur servitude comme 
s’il s’agissait de leur salut ». Spinoza tempère l’hypothèse 
laboétienne : un individu ou un peuple ne saurait de lui-même désirer la
 servitude, mais peut y être conduit sous l’effet de l’adoption d’une 
certaine politique ou institution. Il ne s’agit pas seulement de la 
crainte favorisée par le régime monarchique. La fondation de la 
République des Hébreux, après la sortie d’Égypte du peuple juif, pose 
également la question de la servitude volontaire. La pensée spinoziste, 
ce faisant, témoigne d’un rationalisme politique inquiet, dont on peut 
s’inspirer aujourd’hui pour réfléchir sur les « causes extérieures 
cachées » qui peuvent fragiliser, voire contredire, le désir de liberté.
Sur la question
C’est dans ce texte que Spinoza envisage l’hypothèse du suicide qui 
n’est effectivement concevable que provoqué par des causes extérieures.... 
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