vendredi 22 décembre 2023

EPIDEMIOLOGIES Données des suicides en France 2021 et des conduites suicidaires entre mars 2020 et janvier 2022

D’après BEH N° 26 | 19 décembre 2023
 26 | 19 décembre 2023 | 553
Grandes causes de mortalité en France en 2021 et tendances récentes
Extraits 

[..] Les suicides représentent 21,9% des causes externes avec 8 951 décès en 2021 (13,9 pour 100 000). Les trois quarts des décès par suicide concernent les hommes et les deux tiers sont des personnes âgées de moins de 65 ans.

[..]  La mortalité par suicide (taux de 13,9) est légèrement inférieure en 2021 à celle de 2020 (14,1), après des évolutions irrégulières entre 2017 et 2019.


Voir les tableaux :
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2023-12/%5BEMBARGO%20MARDI%2019-12-2023%20-06H00%20%5D%20BEH_26.pdf

 

LA SANTÉ MENTALE DES FRANÇAIS PENDANT L’ÉPIDÉMIE DE COVID-19 :
PRINCIPAUX RÉSULTATS DE LA SURVEILLANCE ET DES ÉTUDES CONDUITES
PAR SANTÉ PUBLIQUE FRANCE ENTRE MARS 2020 ET JANVIER 2022
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2023-12/%5BEMBARGO%20MARDI%2019-12-2023%20-06H00%20%5D%20BEH_26.pdf

extraits

Gestes suicidaires et pensées suicidaires
Prévalences et évolutions

En 2020, simultanément à la baisse de l’activité totale aux urgences observée lors du 1er confinement, une diminution moins marquée des passages aux urgences pour gestes et pensées suicidaires a été observée (respectivement -23% et -6% tousâges confondus et -47% et -48% chez les 11-17 ans).
Sur l’ensemble de l’année 2020, le nombre hebdomadaire de passages aux urgences pour geste suicidaire est resté inférieur au nombre moyen observé en 2018-2019, contrairement aux passages pour pensées suicidaires, qui étaient en hausse dans toutes les classes d’âges (+23%) (tableau 2).
En 2021, les augmentations des passages pour idées suicidaires se sont poursuivies dans toutes les classes d’âges (+75% par rapport à 2018-2019) mais se sont plus particulièrement intensifiées chez les adolescents de 11-17 ans (+128% en 2021 vs +18% en 2020) dès le début de l’année (figure 2). 
Après la baisse observée en 2020, les passages pour geste suicidaire étaient également en augmentation tout au long de l’année 2021, chez les 11-17 ans (+38%) et dans une moindre mesure chez les adultes de 18-24 ans (+16%) (figure 3).
Ces augmentations se sont encore intensifiées sur le début de l’année 2022 chez les 11-17 ans (+64% et +193% de passages hebdomadaires pour gestes et pensées suicidaires respectivement par rapport à 2018-2019) et les 18-24 ans (+19% et +185%). Chez les enfants de 0-10 ans et les adultes de 25 ans et plus, les passages pour geste suicidaire restaient, en 2021 et 2022, à des niveaux inférieurs à ceux observés en 2018-2019.
Enfin, le nombre d’hospitalisations pour tentatives de suicide enregistré sur l’année 2020 était inférieur celui des années précédentes (tous âges confondus).
Une analyse par sexe, âge et période a cependant montré une augmentation significative des tentatives de suicide chez les filles âgées de 10 à 14 ans lors du 2e confinement, ainsi que chez les filles de 10 à 24 ans et les garçons de 20 à 24 ans jusqu’à la fin de l’année 2020 et le 1er trimestre 2021 6 .
La prévalence des pensées suicidaires sur un an en population adulte a été mesurée dans les vagues 21 (mi-février 2021) à 31 (mi-janvier 2022) de l’enquête Covi prev (figure 4). En moyenne, la prévalence s’élevait à 9,4% [9,0-9,8], supérieure à celle observée hors épidémie (5% selon les données du Baromètre de Santé publique France 2017), mais sans évolution significative sur les vagues d’enquêtes concernées et sans différence entre les hommes et les femmes. Des écarts importants ont cependant été observés selon l’âge, avec une prévalence de pensées suicidaires nettement plus élevée parmi les 18-24 ans (18,6%) que parmi les tranches d’âge supérieures (tableau 3).

Facteurs associés
L’analyse des facteurs associés aux pensées suicidaires survenues au cours des 12 derniers mois dans l’enquête CoviPrev (analyses multivariées, tableau 3) conduite sur l’ensemble des vagues 21 à 31, suggère qu’indépendamment des autres facteurs analysés, le fait de déclarer des antécédents de troubles psychologiques avant la pandémie (ORa=4,8, p<0,001), de se déclarer dans une situation financière juste ou très difficile (1,3 et 2,3 respectivement, en référence à ceux se déclarant dans une bonne situation financière, p<0,001), d’avoir eu des symptômes de la Covid-19 (1,7, p<0,001), de vivre dans un logement à forte promiscuité (1,4, p<0,001) ou de vivre seul (1,4, p<0,001) augmentaient la probabilité d’avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. À l’inverse, les retraités étaient moins à risque de pensées suicidaires que les personnes qui travaillaient (0,6, p<0,001), tout comme les femmes (0,8, p<0,001) et les individus âgés de 35 ans et plus (tableau 3). Le niveau de diplôme, la catégorie d’agglomération et le fait d’avoir des enfants de 16 ans ou moins n’étaient pas associés aux pensées suicidaires dans l’année.

Voir les tableaux :
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2023-12/%5BEMBARGO%20MARDI%2019-12-2023%20-06H00%20%5D%20BEH_26.pdf