jeudi 25 août 2022

MàJ ETUDE RECHERCHE Association of Daily Temperature With Suicide Mortality: A Comparison With Other Causes of Death and Characterization of Possible Attenuation Across 5 Decades

Association of Daily Temperature With Suicide Mortality: A Comparison With Other Causes of Death and Characterization of Possible Attenuation Across 5 Decades
Fanny Lehmann 1 , Pierre-Etienne Alary 2 , Grégoire Rey 2 , Rémy Slama 1
1 Team of Environmental Epidemiology Applied to Reproduction and Respiratory Health, Inserm (National Institute of Health and Medical Research), CNRS, and Grenoble-Alpes Univ., U1209, Institute for Advanced Biosciences (IAB), Grenoble, France.
2 Inserm, CépiDc, Epidemiology Centre on Medical Causes of Death, Le Kremlin-Bicêtre, France. PMID: 35993227
DOI: 10.1093/aje/kwac150
Am J Epidemiol . 2022 Aug 22;kwac150. doi: 10.1093/aje/kwac150. Online ahead of print.
Abstract

Suicide is one of the leading causes of death in young adults in many Western countries. We examined the short-term association of temperature with cause-specific mortality, comparing suicide with other causes of death and describing possible attenuation of associations with temperature across decades. We considered all deaths that occurred in France between 1968 and 2016. For each cause of death, we conducted a two-stage meta-analysis of associations with daily temperature. We stratified the association across time-periods. 502,017 deaths by suicide were recorded over 49 years. Temperature was monotonously associated with suicide mortality. The strongest association was found at lag 0 day. The relative risk of suicide mortality at the 99th (compared to the first) temperature percentile was 1.54 (95% confidence interval: 1.46, 1.63). Among all causes of death, suicide was the only one displaying a monotonous trend with temperature and ranked seventh for heat-related mortality; two other causes of death implying the nervous system ranked third and fourth. Associations with temperature attenuated between the 1968-1984 and 1985-2000 periods for all-cause mortality and suicide mortality, without clear further attenuation in the 2001-2016 period. The robust short-term monotonous association between temperature and suicide risk could be considered in heat effects- and suicide-related prevention campaigns.

Keywords: Adaptation; Climate change; Mortality; Suicide; Temperature; time series. 

Source https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35993227/ 

 

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Les suicides sont plus nombreux lorsque les températures sont élevées
Entre 1968 et 2016, la mortalité était plus importante quand le thermomètre variait, mais le nombre de suicides était particulièrement indexé sur la courbe haute des températures.

L'isolement social auquel conduisent les fortes chaleurs pourrait expliquer en partie ce phénomène, déjà constaté dans d'autres études, aux Etats-Unis et au Mexique. AFP/Olivier Douliery
Par Le Parisien avec AFP
Le 24 août 2022

Les températures élevées sont associées à une hausse générale des décès à court terme, et plus spécifiquement des suicides, souligne ce mercredi une étude de quatre chercheurs de l’Inserm. Publiée cette semaine dans l’American Journal of Epidemiology, Fanny Lehman, Pierre-Etienne Alary, Grégoire Rey et Rémy Slama ont observé les mêmes phénomènes sur une période de près de 50 ans en France.

Les scientifiques ont croisé le nombre de décès survenant chaque jour depuis 1968 jusqu’en 2016 dans chaque région avec les températures quotidiennes, ne regardant que les liens à court terme entre température et mortalité.

502 017 décès par suicide ont été enregistrés sur ces 49 années. Le taux de mortalité était minimal quand la température était proche de 20 °C. Il augmentait à la fois quand la température s’élevait au-delà de 20 °C et quand elle diminuait en dessous de 20 °C. Parmi les 22 causes de décès considérées, presque toutes suivaient cette courbe en U. Sauf les suicides, qui augmentent avec la hausse des températures : la courbe des morts volontaires « augmente régulièrement avec la température, mais il n’y a pas d’excès de suicides avec les températures froides », a indiqué Rémy Slama, responsable de l’étude et directeur de recherche à l’Inserm.
« Il n’y a pas d’excès de suicides avec les températures froides »

Des études, effectuées aux États-Unis et au Mexique, ont déjà établi un lien spécifique entre hausse des suicides et fortes températures, qui lui n’est pas présent en cas de froid. Pour quelles raisons ? Quelques hypothèses sont soulevées par Rémy Slama. « La hausse des températures est connue pour faire baisser les niveaux de l’hormone de sérotonine, qui a une fonction inhibitrice des comportements impulsifs : sa diminution pourrait augmenter le risque de passage à l’acte suicidaire », explique ainsi l’épidémiologiste environnemental. « La modification des interactions sociales, réduites en période de forte chaleur, pourrait influencer certains passages à l’acte », ajoute-t-il.

Faut-il s’attendre à des hécatombes alors que le réchauffement climatique annonce des étés caniculaires répétés, et plus violents ? Pas forcément : l’étude montre une forme d’acclimatation : les effets de la température sur la mortalité, toutes causes confondues, et de la mortalité par suicide se sont atténués entre les périodes 1968-1984 et 1985-2000, mais aucune nouvelle atténuation n’a été constatée au cours de la période 2001-2016.

« Cela plaide en faveur d’une certaine adaptation de la société aux températures extrêmes, sans doute grâce à des changements opérés dans les systèmes de santé ou l’habitat », souligne le chercheur. « Mais celle-ci a ses limites et ne peut effacer totalement l’impact de la hausse des températures ».

 https://www.leparisien.fr/societe/sante/les-suicides-sont-plus-nombreux-lorsque-les-temperatures-sont-elevees-24-08-2022-NLB6M7FDIJFTZOL5OU7C4NPOZU.php

 

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La chaleur engendrerait une hausse des suicides, selon l'Inserm
Une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publiée ce mercredi, fait état d’un lien entre les températures élevées et la hausse du nombre de suicides. Taux d’hormones et réduction des interactions sociales, en cas de fortes chaleurs, seraient à l’origine du phénomène.
Par La rédaction avec AFP - Hier à 19:10 | mis à jour hier à 19:25 - Temps de lecture : 2 min

  Les températures élevées favorisent le passage à l’acte de suicides, selon une étude de l’Inserm publiée ce mercredi.

Les températures élevées sont associées à une hausse générale des décès à court terme, et plus spécifiquement des suicides, souligne ce mercredi une étude de l’Inserm, confirmant les résultats de précédentes publications scientifiques.


Des études, effectuées aux États-Unis et au Mexique, ont déjà mis en lumière un excès de mortalité, à la fois pendant les périodes les plus froides et les périodes les plus chaudes. Elles ont aussi établi un lien spécifique entre hausse des suicides et fortes températures, qui lui n’est pas présent en cas de froid.

Un taux de 14 pour 100 000 contre 10 normalement

Dans la nouvelle étude, publiée cette semaine dans l’American Journal of Epidemiology, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm ont observé les mêmes phénomènes sur une période de près de 50 ans en France. Les scientifiques ont croisé le nombre de décès survenant chaque jour depuis 1968 dans chaque région avec les températures quotidiennes.

Si le taux de mortalité est minimal avec une température extérieure proche des 20 °C, le taux de suicide « augmente régulièrement avec la température, alors qu’il n’y a aucun excès de suicides quand les températures sont froides », indique Rémy Slama, responsable de l’étude et directeur de recherche à l’Inserm. Au-delà des 25 °C, il passe donc à 14 pour 100 000 habitants, contre 10 pour 100 000 habitants, lors de périodes plus fraîches.




Si l’étude ne creuse pas les paramètres biologiques qui permettraient de comprendre les mécanismes sous-jacents expliquant ce lien entre température et suicide, quelques hypothèses peuvent être soulevées. « La hausse des températures est connue pour faire baisser les niveaux de sérotonine, hormone qui a une fonction inhibitrice des comportements impulsifs : sa diminution pourrait augmenter le risque de passage à l’acte suicidaire », explique ainsi Rémy Slama. Autre hypothèse : « La modification des interactions sociales, réduites en période de forte chaleur, pourrait influencer certains passages à l’acte », avance-t-il.


Il ressort, cependant, de cette étude que les effets de la température sur la mortalité par suicide se sont atténués entre les périodes 1968-1984 et 1985-2000. « Cela plaide en faveur d’une certaine adaptation de la société aux températures extrêmes, sans doute grâce à des changements opérés dans les systèmes de santé ou l’habitat », souligne Rémy Slama
https://www.leprogres.fr/societe/2022/08/24/la-chaleur-engendrerait-une-hausse-des-suicides-selon-l-inserm