Lorient. A l’hôpital, le risque suicidaire existe aussi
Catherine JAOUEN.
Ouest-France (site web)
Régions/Bretagne/Morbihan/Lorient, jeudi 2 décembre 2021
Laurent Le Goff et Sophie Gaillanne, dans le hall de l’hôpital du Scorff
à Lorient : « On se rend compte que les gens ne connaissent pas les
lieux auxquels s’adresser quand ils vont mal. »
Dans le cadre de la semaine de la sécurité des patients, dans les différents sites du Groupe hospitalier Bretagne Sud, des professionnels rencontrent public et soignants pour échanger autour du risque suicidaire.
Chaque année, le Groupe hospitalier Bretagne Sud – comme d’autres établissements de santé – participe à la semaine de la sécurité des patients.
La plupart du temps, il est question du risque infectieux, et des manières de s’en prémunir. Cette fois, la direction du GHBS a souhaité mettre l’accent sur la prévention du risque suicidaire.
Une réalité qui est méconnue alors que, sur le plan national, « 2 à 3 % des suicides aboutis dans l’année se passent à l’hôpital général » , décrit Laurent Le Goff, infirmier au centre médico-psychologique de Quimperlé (site du GHBS).
« Ces derniers temps, beaucoup de choses fragilisent, poursuit-il. Le Covid a aggravé des situations déjà sensibles. On le voit à l’échelle des centres médico-psychologiques, où les prises en charge se multiplient, et de l’activité des urgences psychiatriques (*) . »
3114, le numéro de prévention du suicide
Depuis le 1er octobre, un numéro national – le 3114 – est opérationnel 24 h sur 24. Il est destiné aux personnes en souffrance, à leur entourage inquiet, aux personnes endeuillées par un suicide, aux professionnels.
Des professionnels formés répondent, écoutent et orientent si nécessaire, en fonction de la situation rencontrée et de son degré d’urgence.
Le triste record breton
Avec 729 suicides enregistrés sur une année, la Bretagne est la première région de France touchée.
A l’échelle du groupe hospitalier, une procédure a été mise en place pour aider le personnel à repérer le risque suicidaire. « Que dois-je faire face à un patient qui affiche des pensées suicidaires ? Qui prend le relais ? Comment procéder ?, interroge Laurent Le Goff. La première chose à faire lorsque l’on repère un patient/résident présentant ces difficultés est d’amorcer le dialogue avec lui pour rechercher les signes d’alerte. L’hôpital ne protège pas du risque suicidaire. »
Repères
L’infirmier anime aussi des sessions de formation à l’intention du personnel du GHBS. « Avec le centre de simulation en santé, nous faisons des mises en situation sur une journée, adaptées à chaque service. En pédiatrie ou en gériatrie, on ne repère pas les mêmes choses… »
Le personnel hospitalier, lui aussi, peut être en détresse psychologique. D’autant que la période épidémique que l’on connaît depuis près de deux ans s’avère particulièrement éprouvante pour les professionnels de santé.
(*). Pour le territoire de Lorient, ce volet est géré par l’EPSM Charcot. Cet article est paru dans Ouest-France (site web)