Après le suicide de sa fille de 14 ans le 2 janvier 2016, Fabienne Le Clauze sort du silence avec son livre témoignage « À Juliette ». Une lettre ouverte dévoilant la souffrance d’une mère et sa force d’avancer.« Je n’ai pas écrit ce livre pour raconter ma vie, je voulais passer un message. Le suicide est tabou. Ce n’est pas forcément la faute des parents. Je me considérais comme une bonne mère, j’ai toujours été à l’écoute de leurs besoins. » Après le suicide de sa fille de 14 ans le 2 janvier 2016, Fabienne Le Clauze vient de sortir un livre-témoignage « À Juliette », aux Éditions Flammarion. « Je n’avais jamais écrit avant. Je ne parlais plus trop, alors écrire ma souffrance me faisait du bien, j’avais l’impression d’être avec Juliette. » Cette mère de trois enfants a alors participé à de nombreux ateliers d’écriture afin d’évacuer sa douleur. Jusqu’au jour où elle a décidé de rassembler tous ces fragments dans un seul recueil.
Le livre témoignage d’une mère après le suicide de sa fille de 14 ans « À Juliette » débute la veille du suicide, quand l’adolescente fait part à sa mère de son mal-être, après une rupture amoureuse : « Mais comment tu fais, toi, pour être bien dans ta tête ? », s’interroge la jeune fille. Le livre retrace ensuite tous les jours « effroyables » vécus par Fabienne et ses proches, après que Juliette s’est jetée sous un train, au Perray-en-Yvelines, à quelques kilomètres de Rambouillet, où vit la famille depuis 2001 : « Au début, on pense mourir. Plus rien ne me retenait. Je suis partie chez mes parents en Vendée, c’était comme un refuge ». Puis les jours sont passés, la mère de Juliette a lentement repris pied : « Partir et écrire m’ont beaucoup aidée. J’ai aussi consulté un psy qui m’a été d’un grand secours, tout comme les amis qui nous entourent et nous écoutent. Et puis, surtout, l’introspection. Il faut prendre le temps de comprendre pourquoi on en est arrivé là. »
Juliette avait 14 ans. LP/M.B. Mais Fabienne Le Clauze sait que seule Juliette a la réponse. « C’est un moment qu’elle a décidé. Elle n’a pas trouvé sa place et se sentait différente. Je pense qu’il y a eu la rupture de trop, ils sont fragiles à cet âge ». Juliette était une élève de seconde, brillante et populaire, qui rêvait de devenir pilote de ligne. Elle était entourée de parents aimants et de deux grandes sœurs, âgées de 20 et 26 ans. « J’étais une mère attentive, on était tout le temps en famille. À Noël, Juliette était heureuse, elle nous a toujours dit qu’elle allait bien. Avec ses sœurs, elles étaient très fusionnelles. Elles ne comprennent pas pourquoi Juliette n’a pas demandé de l’aide. »
Fabienne Le Clauze présentera son livre à la librairie Labyrinthes, 2, rue Chasles à Rambouillet, le 16 mai. Entrée sur inscription auprès de la librairie. Tél. 09.61.22.89.91.
Un livre préfacé par Patrick Poivre d’ArvorDeux jours après le suicide de sa fille, Fabienne Le Clauze a contacté Patrick Poivre d’Arvor par e-mail. Le journaliste lui a répondu dès le lendemain matin. Ayant vécu une histoire semblable, PPDA n’a pas hésité à soutenir et à venir en aide à cette mère anéantie. Suite à cet échange, l’ancien présentateur a écrit la préface du livre « A Juliette ». « Nous sommes toujours en contact et il est prévu qu’on se voit. Il m’a beaucoup aidé », déclare Fabienne Le Clauze. Solenn, la fille de Patrick Poivre d’Arvor, s’est donné la mort en 1995, alors âgée de 19 ans, en se jetant sous un train, comme Juliette. Depuis, il a créé un hôpital au nom de sa fille, qui souffrait d’anorexie et a récemment lancé Les Bourses de Solenn, un fonds de recherche pour lutter contre l’anorexie et les troubles alimentaires.
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