Prise en charge des troubles de l’humeur dans les établissements ayant une activité autorisée en psychiatrie entre 2010 et 2014
en France métropolitaine. Analyse des données du RIM-P
BEH - Bulletin épidémiologique hebdomadaire
n°10/2017
Publié le 18/04/201 sur invs.santepubliquefrance.fr *
// Hospitalization and ambulatory care FOR MOOD DISORDERS IN PSYCHIATRIC SETTINGS in metropolitan France from 2010 to 2014.
Analysis of medico-administrative data from RIM-P
Résumé
Introduction –
L’objectif de
l’étude était de décrire la prise en charge des patients atteints de
troubles de l’humeur dans les établissements
de santé ayant une activité autorisée en
psychiatrie en France métropolitaine, à partir de la base nationale de
Recueil d’information
médicalisée en psychiatrie (RIM-P).
Méthodes –
Ont été incluses
dans l’analyse toutes les personnes hospitalisées ou prises en charge en
ambulatoire dans des établissements
ayant une activité autorisée en psychiatrie
entre 2010 et 2014 et pour lesquelles un trouble bipolaire (TB : codes
CIM-10
F30 et F31) ou un trouble dépressif (TD :
codes CIM-10 F32 à F39) a été noté en diagnostic principal ou associé.
Résultats –
Entre 2010 et 2014,
1 684 663 et 446 867 patients ont été pris en charge, respectivement,
pour TD et TB dans les établissements
ayant une activité autorisée en psychiatrie.
En 2014, les taux de prise en charge pour TD étaient de 564,8 pour
100 000 personnes,
plus élevés chez les femmes (698,3 vs
421,5 chez les hommes). Ils ont peu varié au cours de la période
étudiée. En 2014, les taux de prise en charge pour TB étaient
de 157,1 pour 100 000 personnes (190,3 chez
les femmes et 120,8 chez les hommes). Une augmentation annuelle de 2,6% a
été
observée chez les hommes (p=0,01) et de 3,4%
chez les femmes (p<0,001) entre 2010 et 2014. Pour les TB comme pour
les TD,
les taux les plus élevés étaient retrouvés
chez les hommes et les femmes âgés de 50 à 54 ans. Chez les hommes comme
chez les
femmes, des taux de prise en charge
supérieurs de 20% au taux national ont été observés en Bretagne et
Bourgogne-Franche-Comté
pour les TD et dans le Sud-Ouest pour les TB.
Conclusion –
Ce travail souligne
l’importance de poursuivre la surveillance et la mise en place de
stratégies de prévention des troubles
de l’humeur, qui constituent un problème
majeur de santé publique. Des actions de détection et de prise en charge
précoce
de ces troubles devraient être développées
d’afin d’éviter leur chronicisation et le passage à l’acte suicidaire.