France-Antilles Guadeloupe 28.04.2016
Y. J. L. guadeloupe.franceantilles.fr*
Avec 34% de la
population concernée, soit près de 100 000 personnes de plus de 18 ans,
les troubles psychiques sont fréquents, aussi bien dans notre région que
dans l'Hexagone. (Illustration DR)
Réalisée
en Guadeloupe il y a deux ans, à la demande de l'ARS, une enquête
décrit les représentations sociales liées à la maladie mentale. Les
résultats seront restitués ce vendredi après-midi à l'Urma.
Ce vendredi, de 14 heures à 18h30, à
l'amphithéâtre de l'Université régionale des métiers de l'artisanat
(Urma), Cité de la connaissance, que les élus, décideurs et acteurs
du champ de la santé mentale, institutions, associations (de
famille, d'usagers, de personnes en situation de handicap, etc.),
professionnels du sanitaire, du médico-social, du social, médecins
généralistes étudiants en soins infirmiers, étudiants
socio-éducatifs, scolaires, et le grand public, pourront tout
savoir sur l'état de la santé mentale en Guadeloupe.
Cet après-midi-là, il sera procédé à la
restitution de l'enquête « Santé mentale en population générale
(SMPG)-Images et réalités » qui a été réalisée en Guadeloupe début
2014, à la demande de l'Agence régionale de santé (ARS), qui l'a
financée. Elle a été coordonnée par le Centre hospitalier de
Montéran (CHM) et son département d'information et de recherche
médicale (DIRM), et réalisée grâce à l'implication des équipes du
CHM, du CHU et de l'IFSI (Institut de formation en soins
infirmiers). Cette enquête décrit les représentations sociales
liées au « fou » , au « malade mental » , au « dépressif » et aux
différents modes d'aides et de soins ; mais aussi la fréquence des
principaux troubles mentaux parmi les adultes en population
générale.
L'AFFAIRE DE TOUS
Plus que jamais, la santé mentale doit être
l'affaire de tous, et pas seulement des professionnels de santé,
généralistes ou spécialistes. Elle relève d'une politique globale,
pour améliorer les représentations sociales des troubles
psychiques, leur dépistage précoce, la réduction des inégalités
d'accès aux soins, le maintien ou le renforcement des liens
thérapeutiques et sociaux.
Avec 34% de la population concernée, soit
près de 100 000 personnes de plus de 18 ans, les troubles
psychiques sont fréquents, aussi bien dans notre région que dans
l'Hexagone. Ils donnent lieu à une importante consommation
médicamenteuse (25,1% des personnes), principalement des
anxiolytiques.
Il faut noter l'importance des troubles
dépressifs, avec 11,5% de la population, soit près de 35 000
personnes, dont beaucoup sont mal ou pas soignées. Or, ces troubles
peuvent être graves, avec notamment 9% de risque suicidaire, soit
27 000 personnes (et 28% de risque suicidaire chez les personnes
déprimées). Les troubles psychiques touchent particulièrement
certaines fractions de la population, qui doivent bénéficier d'une
attention particulière, et notamment les femmes et les
jeunes...
Utile pour la définition des besoins en
santé mentale et nécessaire à l'évaluation des perceptions
relatives à la santé mentale, cette recherche multicentrique se
présente comme un outil d'aide à l'élaboration des politiques
locales et nationales de santé mentale.
Un programme chargé
Entre l'accueil, à 14 heures, et le
cocktail de clôture, à 18 h 30, les invités auront droit, tout au
long de l'après-midi, à de nombreuses interventions. Les discours
protocolaires, on n'y échappera pas ; mais ce qui devrait plutôt
attirer l'attention, ce sera bien sûr la restitution des résultats
de l'enquête, prévue à 15 heures. On parlera de méthodologie,
d'expérience de terrain, des représentations de la santé mentale en
Guadeloupe, des troubles psychiques en Guadeloupe : quelle ampleur,
pour quelle population, avec quels parcours de soins. Et puis, ces
troubles psychiques repérés par le MINI (Mini international
Neuropsychiatric Interview), autant que ces troubles psychiques
dans le Baromètre santé, ces troubles anxieux et ces troubles de
l'humeur... Le risque suicidaire fait aussi partie du programme des
interventions, au même titre que l'alcool et autres drogues, et les
troubles psychotiques. Et on n'oublie pas cette table ronde prévue
à 17 heures, avec pour thème : Quelles solutions, quelles priorités
pour la santé mentale en Guadeloupe ?