Le Quotidien du Médecin
Article, lundi 27 avril 2015 http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2015/04/27/une-consultation-de-sexologie-integree-dans-le-parcours-de-soins_752716
Etudes médicales Promouvoir la santé sexuelle
Une consultation de sexologie intégrée dans le parcours de soins IST
Le médecin - sexologue, une spécialité non reconnue Lors de la formation initiale, les futurs médecins suivent quelques heures sur la sexualité humaine, par exemple à Montpellier, c'est 4 heures. Les médecins désirant se spécialiser doivent se former après leur étude. « Lorsqu'il y a une révolution thérapeutique comme le viagra, beaucoup de médecins se sont informés mais peu se sont formés », explique le Pr Costa. Des diplômes d'université (DU) de 3 ans existent et sont reconnus par le conseil national de l'ordre, mais pourtant il n'y a pas plus de 600 médecins-sexologues qui exercent en France. « Le problème c'est que la sexologie n'est pas reconnue par la caisse primaire d'assurance-maladie comme la gynécologie ou l'urologie, c'est donc un diplôme qui vient se greffer sur une compétence de départ. Le médecin généraliste n'a pas le droit de prendre une consultation de spécialiste », poursuit-il. Cette non-reconnaissance influence également les jeunes médecins, la spécialité n'est pas attractive et crée des disparités régionales dans la distribution des médecins sexologue sur le territoire français.« Nous avons écrit à la ministre Marisol Touraine pour lui demander de mettre sur pied un groupe de travail comportant les ministères concernés, santé, éducation, enseignement supérieur avec des représentants de la caisse d'assurance-maladie et du conseil de l'ordre pour faire évoluer le parcours de soins », indique-t-il. La situation est aujourd'hui entre les mains de la DGOS. Entre-temps la fédération de sexologie française et de santé sexuelle a écrit à la CNAM pour proposer un projet pilote pour que le patient présentant un trouble sexuel soit referré à un médecin impliqué dans la thématique.
Parler du trouble sexuel Les bénéfices à traiter une personne que l'on dépiste sont multiples. Il a été noté lors de la session que les personnes ayant un trouble sexuel sont plus susceptibles d'arrêter leur médicament : antihypertenseur, antidiabétiques (y compris insuline), hypolipémiant, antidépresseurs, antipsychotiques et ne le communiquent pas à leur médecin. « Des personnes qui développeront des complications », souligne le Pr Costa. Le trouble sexuel peut également être un des facteurs précipitant une addiction ou une dépression. « De façon plus grave, le trouble sexuel est un facteur retrouvé aujourd'hui dans les suicides est notamment chez l'adolescent », indique-t-il. Enfin un trouble sexuel n'est pas toujours simplement un symptôme, il peut être un indicateur d'une maladie sous-jacente, plus grave, non diagnostiqué. Cela concerne 30 % des individus présentant un trouble sexuel. Ainsi une dysfonction érectile peut être le premier symptôme d'un diabète ou d'une sténose coronarienne.© 2015 Le Quotidien du Médecin