Alarmée par les chiffres de la Dordogne, l'Agence régionale de santé finance un grand plan de prévention
Expert en suicide, le psychiatre Xavier Pommereau anime les formations de prévention destinées aux professionnels du secteur médico-social. (Sounalet Jean Christophe)
Le hasard est cynique. Alors que sort cette semaine sur les écrans un
film au titre éloquent, « La Maison des suicides », le sujet refait
l'actualité en Dordogne. Hier se tenait à Périgueux, derrière le cinéma
justement, dans les locaux de la Safed (1), l'une des premières
formations de prévention adressée aux professionnels du département
travaillant dans le médico-social.
Objectif : constituer un groupe de référents émaillant tout le territoire, un réseau anti-suicides capable de sensibiliser les collègues à ce douloureux problème, voire de les aider à l'aborder.
C'est l'Agence régionale de santé (ARS) qui a fait du suicide une « priorité départementale ». Et pour cause, le Périgord détient le taux de suicide le plus important d'Aquitaine.
Environ 100 suicides par an
Entre 100 et 110 Périgourdins se donnent la mort chaque année. Des chiffres « sous-estimés à hauteur d'environ 20 % », selon Stella Germain, infirmière coordinatrice au service de santé du Safed. Cela reste sans compter les tentatives pour lesquelles, « rien qu'à Périgueux, on recense environ 800 hospitalisations annuelles », souligne Stella Germain.
Qui passe à l'acte ? Des hommes en majorité, de 25 à 35 ans ou âgés de plus de 75 ans. « Leur moyen de prédilection, c'est la pendaison », précise Stella Germain.
La plupart sont isolés, géographiquement, socialement et en situation de précarité. Le chômage, les crises agricoles et l'enclavement global du Périgord sont aussi sans doute des facteurs aggravants. Mais ce n'est pas scientifiquement prouvé.
Pour Xavier Pommereau, psychiatre et expert reconnu de la question du suicide, qui anime les formations de prévention dispensées actuellement à Périgueux, le phénomène va grandissant : « On est dans une société de la communication dans laquelle, paradoxalement, les gens se sentent de plus en plus seuls, explique-t-il. Et puis les gens sont très anxieux, très inquiets en ce moment. »
Des professionnels aux abois
Face à cela, infirmières, assistantes sociales et autres professionnels au contact de publics fragiles se sentent parfois impuissants, démunis, et dans nos zones rurales, seuls aussi.
Avides de conseils et de soutien, ils étaient plus de 200 au premier colloque sur le sujet organisé pour eux au printemps dernier à Périgueux (lire « Sud Ouest » du 15 mai). Ils sont aujourd'hui deux fois plus que prévu à s'être inscrits aux formations Safed du docteur Pommereau.
Le réseau anti-suicides en gestation devrait se mettre en place « d'ici 2013-2014 », annonce Stella Germain.
Pour tout renseignement ou contact, site www.infosuicide.org.
(1) Secours aux familles en difficulté.
Objectif : constituer un groupe de référents émaillant tout le territoire, un réseau anti-suicides capable de sensibiliser les collègues à ce douloureux problème, voire de les aider à l'aborder.
C'est l'Agence régionale de santé (ARS) qui a fait du suicide une « priorité départementale ». Et pour cause, le Périgord détient le taux de suicide le plus important d'Aquitaine.
Environ 100 suicides par an
Entre 100 et 110 Périgourdins se donnent la mort chaque année. Des chiffres « sous-estimés à hauteur d'environ 20 % », selon Stella Germain, infirmière coordinatrice au service de santé du Safed. Cela reste sans compter les tentatives pour lesquelles, « rien qu'à Périgueux, on recense environ 800 hospitalisations annuelles », souligne Stella Germain.
Qui passe à l'acte ? Des hommes en majorité, de 25 à 35 ans ou âgés de plus de 75 ans. « Leur moyen de prédilection, c'est la pendaison », précise Stella Germain.
La plupart sont isolés, géographiquement, socialement et en situation de précarité. Le chômage, les crises agricoles et l'enclavement global du Périgord sont aussi sans doute des facteurs aggravants. Mais ce n'est pas scientifiquement prouvé.
Pour Xavier Pommereau, psychiatre et expert reconnu de la question du suicide, qui anime les formations de prévention dispensées actuellement à Périgueux, le phénomène va grandissant : « On est dans une société de la communication dans laquelle, paradoxalement, les gens se sentent de plus en plus seuls, explique-t-il. Et puis les gens sont très anxieux, très inquiets en ce moment. »
Des professionnels aux abois
Face à cela, infirmières, assistantes sociales et autres professionnels au contact de publics fragiles se sentent parfois impuissants, démunis, et dans nos zones rurales, seuls aussi.
Avides de conseils et de soutien, ils étaient plus de 200 au premier colloque sur le sujet organisé pour eux au printemps dernier à Périgueux (lire « Sud Ouest » du 15 mai). Ils sont aujourd'hui deux fois plus que prévu à s'être inscrits aux formations Safed du docteur Pommereau.
Le réseau anti-suicides en gestation devrait se mettre en place « d'ici 2013-2014 », annonce Stella Germain.
Pour tout renseignement ou contact, site www.infosuicide.org.
(1) Secours aux familles en difficulté.
