jeudi 6 juillet 2023

A PARAITRE La folie du suicide La mort volontaire comme objet médical en France au XIXème siècle

 Eva Yampolsky (Auteur) La mort volontaire comme objet médical en France au XIXème siècle  

Paru le 13 octobre 2023 Scolaire / Universitaire (broché)

La folie du suicide

La folie du suicide - 1
  •  
  •  
Ce livre explore la manière dont le suicide est devenu un objet psychiatrique au 19e siècle en France. Il examine les définitions et les théories médicales, les pratiques thérapeutiques, et les enjeux sanitaires de la prévention, à l’aube de la sociologie et de la suicidologie contemporaine. Un ouvrage qui explore comment le suicide est devenuun objet psychiatrique.Eva Yampolsky travaille depuis plusieurs années sur l’histoire de la folie aux époques moderne et contemporaine, en articulant l’histoire de la médecine et l...
Date de parution

13/10/2023

Editeur Bhms
Source https://www.fnac.com/a18308110/Eva-Yampolsky-La-folie-du-suicide
INFO + sur https://www.chuv.ch/fileadmin/sites/ihm/RECHERCHE-Resume-These/Resume_these_Eva_Yampolsky.pdf
 Eva Yampolsky
Thèse de doctorat
Université de Lausanne
Faculté des Lettres, section d’histoire
Sous la direction du Professeur Vincent Barras
La folie du suicide. Une histoire médicale de la mort volontaire en France au XIXe siècle
Résumé
Dans cette thèse en histoire de la médecine, j’étudie comment, dès la naissance de la
psychiatrie moderne en France au tournant du XIX e siècle, le suicide devient un véritable objet
médical. Cette étude concerne les théories médicales sur le suicide au XIXe siècle, et plus
précisément de la dépénalisation de cet acte en 1791 jusqu’à la fin du Second Empire. Dès sa
dépénalisation émerge un postulat selon lequel tout suicide constitue un acte de folie. Il ne
s’agit donc plus de prouver une coïncidence entre le suicide et la folie, comme on le constate
avant 1791, mais de faire de tout suicide un acte de folie. Mon objectif est d’étudier comment,
selon quels critères, motifs, arguments et influences, la médecine mentale parvient à inscrire
cet acte dans le cadre médical. Bien que la position médicale sur la pathologie du suicide se
transforme au cours du XIXe siècle, cet acte continue à dépendre d’abord et avant tout de
l’expertise médicale. À partir de là, j’essaie de montrer que les positions médicales et
psychiatriques sur la pathologie du suicide sont déterminées autant par des développements
médicaux (tout particulièrement en médecine mentale, en médecine légale et en hygiène
publique), que par des influences sociales (morales et religieuses, politiques, économiques et
médiatiques).
Cette thèse se base essentiellement sur une analyse de textes médicaux publiés et
manuscrits (articles de revues spécialisées, dictionnaires de médecine, traités, mémoires pour
des prix, thèses de médecine). Cette analyse permet de comprendre comment le suicide comme
objet médical se construit au moment même où la psychiatrie se constitue en branche médicale
à part entière. Dès lors que le suicide s’érige en objet médical, la médecine mentale reconsidère
tout un ensemble de questions. S’agit-il d’une maladie, d’un symptôme, d’un acte libre ?
Comment les aliénistes articulent-ils les causes physiques et psychiques aux causes sociales et
morales ? Quel rôle la morale et la religion jouent-elles dans la théorisation médicale du
suicide, et comment sont-elles intégrées dans la conception médicale et hygiéniste de cet acte ?
Pour comprendre comment le suicide se transforme d’un crime à une psychopathologie
chronique et une maladie sociale, j’aborde également les contributions déterminantes de
l’hygiène publique et de la médecine légale. J’analyse enfin les différentes mesures préventives
et thérapeutiques qui ont été élaborées au cours du XIXe siècle.