Armentières : le CHA s’engage dans la prévention du suicide auprès du grand public
Publié le 08/12/2015 sur lavoixdunord.fr* CATHERINE QUÉTELARD
Cadres de santé et psychologue accueillaient ce mardi le public dans le hall du centre hospitalier pour parler du risque suicidaire. Il touche ados, adultes et aînés et concerne plus de mille passages par an aux urgences armentiéroises.
« Ne pas laisser les gens s’isoler. Il faut en parler », assure Christelle Mienne, cadre de santé en réanimation où une vingtaine de cas de tentatives de suicide arrivent chaque année au CHA (800 décès par an dans la région). Depuis deux ans, l’hôpital forme ses cadres à « repérer les personnes à risque qui ne viennent pas forcément pour ça ».
Après une édition 2014 pour les professionnels, celle de 2015 vise le grand public. Au-delà des panneaux, six personnes sont présentes. Ados (de 15 à 19 ans), adultes (autour de la quarantaine surtout) et personnes âgées forment les trois publics les plus touchés. À ces différents âges de la vie, les raisons et les signes peuvent varier, mais l’isolement arrive toujours en tête. Harcèlement sur les réseaux sociaux, problèmes au travail ou en couple, soucis de santé tissent la trame des raisons possibles.
Cette sensibilisation peut éviter le passage à l’acte, quasiment imprévisible chez l’ado. « Ce n’est pas parce qu’une personne âgée est en institution qu’elle est à l’abri d’un suicide », avertissent ces professionnelles. La vigilance des proches s’impose.
Image de soi dégradée, perte du sommeil et de l’appétit, troubles de l’humeur, gros changements de comportement (passer de l’euphorie à la tristesse) sont autant de signes qui doivent alerter et amener à consulter. Et d’abord à parler : « En parler ne peut inciter les personnes à passer à l’acte. Cela permet au contraire de dénouer les situations de crise et de reconnaître la souffrance de l’autre », assurent les cadres, qui notent que « la majorité des personnes en parle avant de passer à l’acte ». Il faut prendre au sérieux ces « menaces » de tentative et « la majorité ne présente pas de troubles mentaux ».
Éviter de laisser traîner le paracétamol, médicament responsable de graves séquelles au foie en cas d’absorption au cours d’une tentative de suicide. « Le suicide n’est pas un choix mais un non-choix ; la personne croit à tort qu’il n’y a pas d’autre solution pour arrêter de souffrir. »
CHA au 03 20 48 33 33. SOS Médecin Lille au 03 20 29 91 91. VigilanS (dispositif de veille posthospitalière) au CHRU de Lille.
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