mardi 6 février 2024

Se former pour prévenir le suicide en pays de Morlaix : on vous explique le dispositif Sentinelles ..

Se former pour prévenir le suicide en pays de Morlaix : on vous explique le dispositif Sentinelles 

Dimanche 04 février 2024 

L’hôpital des pays de Morlaix propose une formation gratuite pour devenir Sentinelle et prévenir le suicide sur le territoire. (Illustration) © archives

Monde agricole, jeunes, seniors, hommes, femmes… Personne n’est épargné par le suicide. Le Pays de Morlaix et le centre hospitalier des pays de Morlaix (Finistère) proposent une formation pour devenir une « sentinelle » dans vos réseaux de sociabilité, au quotidien. Explications.

Repérer et écouter quelqu’un en souffrance, ça s’apprend. C’est l’ambition du dispositif Sentinelles lancé par le centre hospitalier des pays de Morlaix et le pays de Morlaix (Finistère) en janvier 2024. Ils proposent une formation, à partir de mars 2024, pour apprendre à repérer et accompagner les personnes en détresse. Explications.

Quelle est la situation sur le pays de Morlaix ?

« Les chiffres relatant de la souffrance psychologique et du suicide sur le pays de Morlaix demeurent très élevés », indique l’équipe en charge du dispositif Sentinelles, de l’hôpital de Morlaix. Cette triste tendance n’est pas nouvelle. « La Bretagne affiche le taux de mortalité par suicide le plus élevé de métropole », écrivait l’Observatoire régional du suicide dans un rapport de février 2022.

Toujours selon ce même rapport, Morlaix communauté, comme ses voisins Poher communauté et Lannion-Trégor communauté, a un taux de mortalité par suicide supérieur à la moyenne régionale. Dans les autres collectivités qui forment le pays de Morlaix, Haut-Léon Communauté et Pays de Landivisiau, le taux de mortalité par suicide est proche de la moyenne régionale.

Alors, c’est quoi ce dispositif, à qui s’adresse-t-il ?

Face à ces tristes chiffres, le pays de Morlaix et l’hôpital veulent créer un réseau de citoyens solidaires et attentifs aux uns et aux autres. Le dispositif Sentinelles s’adresse à toutes les personnes qui ont une capacité d’écoute, sont intégrées « dans une communauté », et souhaiteraient être formées. Commerçant, coiffeur, éducateur membre d’une association… Tous les profils sont les bienvenus.

L’équipe, qui développe ce projet, pense aussi au monde agricole, très sujet au suicide. Ou encore aux personnes en situation de handicap, qui ont « eux-mêmes une communauté invisible », indique le centre hospitalier.

Comment se passe la formation ?

La formation est gratuite. Elle s’étalera sur une journée de sept heures, puis une demi-journée à distance, en mars 2024. Et sera assurée par des cadres et professionnels de santé de l’hôpital des pays de Morlaix. En sortant, la Sentinelle sera capable de repérer les signaux qui témoignent d’une souffrance psychologique. Poser les bonnes questions, écouter, maintenir un lien de confiance et orienter la personne vers les bonnes structures : voilà le rôle d’une Sentinelle.

La Sentinelle est-elle lâchée dans la nature ?

Non, car être Sentinelle, c’est aussi être confronté à des situations difficiles. Des professionnels de santé assureront un suivi. La Sentinelle pourra ainsi faire remonter les problématiques qu’elle rencontre sur le terrain. Des rencontres, prévues tous les six mois, seront l’occasion de partager son vécu.

Comment s’inscrire ?

Si vous êtes volontaire, manifestez-vous en envoyant un mail à l’adresse suivante : preventiondusuicide@ch-morlaix.fr. Cinq personnes se sont déjà manifestées, indique le centre hospitalier. Vous serez reçu préalablement à la formation, afin de cibler vos attentes et d’évaluer votre adéquation avec le dispositif.

Voici une vidéo disponible sur YouTube et le compte Facebook du centre hospitalier des pays de Morlaix sur le sujet :

Si vous êtes en détresse et/ou avez des pensées suicidaires, si vous voulez aider une personne en souffrance, contactez gratuitement le numéro national de prévention du suicide : 3114. Ce numéro est gratuit et accessible 24 heures/24 et 7 jours sur 7.
Zoé BOIRON. Ouest-France