sur Publié le www.jim.fr 07/08/2017
Eviter l’effet WertherRésultante algébrique de ces deux effets opposés (incitation « à la Werther » et dissuasion de type « Papageno »), la démarche du journaliste traitant du suicide est donc « susceptible d’avoir un impact significatif en termes de santé publique », en contenant (ou non) le risque sociologique de « réaction en chaîne » dans des conduites suicidaires. La Commission de la santé mentale du Canada ayant récemment publié Mindset[2] (projet En-tête, reportage et santé mentale), un texte de recommandations de bonnes pratiques à l’intention des journalistes écrivant à propos des maladies mentales et du suicide, The Canadian Journal of Psychiatry a voulu évalué la fidélité à ces recommandations dans la couverture journalistique du suicide dans les médias canadiens. Cette évaluation a concerné, plus précisément, la façon dont les journalistes canadiens ont relaté le suicide de l’acteur Robin Williams, décédé en août 2014, moins de quatre mois après la première publication de ce guide Mindset. Dans la mesure où 85 % des articles analysés apparaissent appliquer au moins 70 % des recommandations, les conclusions de cette enquête sont rassurantes : les journalistes jouent le jeu en tenant compte, désormais, des lignes directrices, fondées sur des données probantes, sur la couverture médiatique du suicide présentées dans Mindset. Des travaux ultérieurs devront évaluer d’autres améliorations possibles et préciser, au-delà du seul problème du suicide, l’impact général (de ces recommandations) sur la couverture journalistique de la santé mentale.
Dr Alain Cohen