D'après article Jim.fr* Publié le 04/08/2017 "Quand les amis se font thérapeutes"
Comme le rappelle Transcultural Psychiatry à propos des
réfugiés originaires du Bhoutan (appartenant à des minorités de
langue népalaise, chassées de leur pays à la fin du XXe siècle),
l’érosion des liens sociaux lors d’un processus d’immigration
contribue à l’accroissement du risque suicidaire. En général, les
réfugiés bhoutanais utilisent peu les services occidentaux de santé
mentale, du fait de barrières linguistiques, économiques ou
culturelles, et parce que l’accès à des soins psychiatriques est,
dans leur culture, fréquemment stigmatisé au point que le patient
et sa famille redoutent l’exclusion sociale en cas de recours à ces
services de santé mentale.
S’appuyant sur l’étude d’une communauté de réfugiés bhoutanais établis à Burlington (dans le Vermont, aux États-Unis), une anthropologue, Liana Chase, et un psychologue Ram P. Sapkota, ont examiné les facultés de résilience dans cette population, dans le contexte d’une réinstallation après une migration forcée.
Dr Alain Cohen
S’appuyant sur l’étude d’une communauté de réfugiés bhoutanais établis à Burlington (dans le Vermont, aux États-Unis), une anthropologue, Liana Chase, et un psychologue Ram P. Sapkota, ont examiné les facultés de résilience dans cette population, dans le contexte d’une réinstallation après une migration forcée.
Une communauté bhoutanaise exilée en exemple
Révélant, au sein de cette communauté bhoutanaise en exil, le
rôle important des soins informels, prodigués par les proches, les
amis et les voisins, dans la prévention et l’atténuation de la
détresse mentale, cette recherche montre que les membres de la
famille et les relations se trouvent intimement impliqués dans la
reconnaissance et la gestion de la détresse individuelle de l’un de
leurs membres et répondent souvent de manière active à la
vulnérabilité perçue. S’apparentant à une forme de psychothérapie
de soutien, l’intervention de ces personnes proches du sujet en
souffrance vient ainsi remédier aux disparités dans les ressources
en santé mentale et compléter les services professionnels
disponibles, en créant des groupes communautaires pour promouvoir
efficacement le bien-être psycho-social. Ce soutien de l’entourage
porte notamment sur les causes profondes de la détresse, y compris
des interventions pragmatiques, sociales et spirituelles.
Ressemblant à des systèmes de soins informels où « un ami vaudrait
un psychologue », ces initiatives communautaires contribuent
notamment à la prévention du suicide et à la réhabilitation de la
santé mentale, dans cette population fragilisée par le double choc
culturel lors de toute migration subie : faire le deuil de
l’environnement laissé derrière soi et s’acclimater à un nouveau
contexte.Dr Alain Cohen
Références
Chase L et Sapkota RP : In our community, a friend is a psychologist: An ethnographic study of informal care in two Bhutanese refugee communities. Transcult Psychiatry, 2017 ; 54 : 400–422.* http://www.jim.fr/infirmier/actualites/medicale/92_infirm/e-docs/quand_les_amis_se_font_therapeutes__166895/document_actu_med.phtml