D'après des chiffres de l'Observatoire régional de
santé, près d'un tiers des décès masculins par suicide dans la région
concerne des personnes âgées de 25 à 34 ans. Lorsque l'on ajoute la
tranche 15-24 ans, on grimpe à 50 %. Sur la décennie étudiée
(2000-2009),
l'ORS souligne une surmortalité en haute Corrèze supérieure à la
moyenne nationale. Des indications qui ont poussé l'ARS du Limousin à
mettre en place, en partenariat avec l'association le Fil d'Ariane et la
Maison des ados de haute Corrèze (via les Pep19), deux journées de
formation à la prévention du suicide chez les jeunes.
Une surmortalité
en haute Corrèze Le
psychologue Guy Desclaux vient de former des professionnels installés
en haute Corrèze et amenés à travailler régulièrement avec un public
adolescent. « L'idée est de leur apporter des outils et une
sensibilisation particulière autour de la détresse psychologique des
jeunes », précise le psychologue. Pour cela, Guy Desclaux s'appuie sur
le
Manuel de formation de formateurs sur la crise suicidaire qui découle de travaux du professeur Jean-Louis Terras, spécialiste du sujet en France.
En reliant les professionnels du territoire haut corrézien en un réseau, le
repérage et donc les traitements de la crise suicidaire des adolescents
peuvent être plus efficaces. Une sensibilisation aux démarches dans le
cadre de la législation, comme le signalement, est également apportée à
la douzaine de formés.
Afin de mieux comprendre et prévenir le suicide ou la
tentative des jeunes, le psychothérapeute met en exergue les signaux qui
précédent parfois les passages à l'acte. « Ils peuvent être repérables
ou plus discrets, décrypte Guy Desclaux. C'est pourquoi il faut les
connaître afin d'évaluer l'urgence des facteurs de risque, la
dangerosité et l'imminence. » Ces signes, il les décèle dans le
comportement des jeunes qui, souvent, ont préalablement manifesté un
mal-être chez le généraliste avec des plaintes somatiques. « On retrouve
régulièrement des crises d'insomnie, un isolement, une perte d'appétit,
une impulsivité importante, énumère le spécialiste. Tout cela mis bout à
bout peut révéler une souffrance psychique. »
L'intervention en amont grâce à une meilleure
connaissance du sujet et un échange entre les intervenants proches du
jeune public peuvent limiter et réduire les suicides et les tentatives.
Formation.
Une autre session sera organisée à Ussel les 31 mars et 1 er avril 2016.
Malik Kebourmalik.kebour@centrefrance.com